Etiyé Dimma Poulsen
De son enfance africaine, il lui reste des clichés de villages, de soleils couchants et de “silhouettes qui s’allongent”, mélange d’images d’Ethiopie – quittée à l’âge de six ans – de Tanzanie et du Kenya où elle vécut jusqu’à l’âge de 14 ans avec sa famille d’adoption danoise avant de rejoindre le Danemark. C’est à son arrivée en France huit ans plus tard qu’Etiyé découvre les arts africains à Paris au Musée des Arts d’Afrique et d’Océanie et au Musée Dapper. Si elle reconnaît que l’habillage de ses sculptures peut être inspiré par les “arts premiers”, il l’est autant des arts d’Afrique que d’Océanie, notamment des arts aborigènes.(…)
Virginie Andriamirado
Inge Horup
Un hymne à la vie
« Comment trouver la joie dans le désordre qui nous entoure ?, comment trouver et fixer le bonheur au milieu du chaos ? ».
Cette question semble tarauder Inge Horup qui, déjà, en avait fait la trame de son exposition de Toronto, en 1993. L’ancienne étudiante en théologie, née à Copenhague en 1958, se pose d’emblée en intermédiaire, en médiatrice. Témoin de son époque, elle s’attache à maintenir un équilibre assez subtil entre une époque faite d’instabilité et son désir de paix intérieure et d’harmonie entre les êtres.
Ce qui frappe d’emblée dans l’œuvre d’Inge Horup, c’est une approche du monde qui, sans en nier l’imperfection se veut malgré tout positive.
Regardons les toiles de cette femme en paix avec elle-même et dans son rapport à l’autre : tout y est harmonieux malgré tout et l’ordre toujours l’emporte sur le chaos ; un ordre sensuel où les lignes directrices fusionnent en une opportune communion. (…)
David Gaillardon, extrait du livre
Jacques Renoir
Je trouve motif dans les stations de métro en cours de rénovation. Là, les affiches arrachées révèlent les strates décennales d’une société consommatrice et despotiquement communicante. Les agencements aléatoires de formes et couleurs, la variété des textures offrent, en ces plaies murales, un champ infini au regard curieux de l’artiste.
Les frictions des métaux apportent un frottis de couleurs au gris du support et les griffures nous ramènent aux techniques de la gravure. J. Renoir
Claude Champy
Il y a quelques années, Jeff, que je n’avais certainement pas croisé par hasard, m’a attiré sur son territoire de l’état de New-York en me parlant non pas de ses “estampes japonaises” mais de son four anagama (8 jours de cuisson). Chacun ses fantasmes ! Pour moi, cela en était un par rapport à mon travail.
L’an dernier, trois fois j’ai pris l’avion… Fabrication de pièces, émaillage, cuisson. J’y ai croisé Shiro qui passait par là (absolument pas par hasard). Un projet est né. Une expo commune à Manhattan l’an dernier, aujourd’hui à Nançay. Demain à Tokyo…
Les continents seraient à la dérive !!? Tous ensembles. Pangée, le retour…
Je pense que la même fascination pour la terre et le feu nous relie autour des phénomènes de fusion. Une même complicité inconsciente pour essayer de faire parler les minéraux à notre place, essayant de nous relier aux extrêmes qui ont présidé à la création de notre chère planète sous sa forme actuelle
avec une logique incontournable et mystérieuse. Accélération du temps géologique.
En ce qui me concerne, je ne sais pas si c’est prétention ou humilité? Mais cette voie me parait juste, dans une quête d’harmonie avec des éléments qui nous dépassent largement.
Jeff Shapiro
Je regarde avec l’intention de percevoir les éléments artistiques que je suis en train d’observer, plutôt que tenter une dissection intellectuelle de l’information. A cette fin, je veux être ému et inspiré, et profiter du potentiel des expériences vécues.
Le “faire” est un processus créatif me donnant la liberté d’improviser, ou de poursuivre une idée, voir où elle me mène, afin de garder mon travail vivant et évolutif. Si je n’envisage pas mon œuvre de cette façon, sa stagnation marquera le début de la fin, aboutissant à une lente mort artistique.
Je cherche à rendre mon travail plus fluide. Cela peut être atteint avec une argile plus plastique, ou des techniques de façonnage plus spontanées : porter moins d’attention à la perfection technique et plus de temps à comprendre l’approche “globale” du concept, du matériau et du processus. Je veux créer dans un espace “d’abandon”.(…)
Shiro Tsujimura fait aujourd’hui partie des céramistes les plus renommés du Japon, où l’art céramique est un “art national.” Son travail s’inspire de l’esthétique traditionnelle Iga-Shigaraki, à laquelle il ajoute une vision personnelle qui s’étend bien au-delà des règles traditionnelles. Il a atteint les hautes sphères du monde de l’art japonais, ce qui diffère totalement de son point de départ. (…)
Depuis les années 80, il expose deux ou trois fois par an. Chaque exposition a présenté un panel d’œuvres originales dont le pouvoir expressif ne connait aucune limite. Cette exposition permet de découvrir trois aspects importants de son travail : les pots ronds “Iga”, les pots ronds à engobe blanche (kohiki) et les vases Iga à facettes. (…)