Les deux expositions actuelles du Centre d’art des Tanneries à Amilly témoignent d’un nouveau type de relation entre les oeuvres et leur environnement de monstration.
Fruit d’une résidence de l’artiste anversois Wesley Meuris, SCENES OF ENGAGEMENTS invite le public à parcourir la Grande Halle par le biais d’installations crées in situ, pour et par le lieu.
Ici, les contextes de production et de de mise à vue sont donc pensés conjointement, les espaces de production et d’exposition sont les mêmes.
La Galerie Haute, de son côté, dévoile L’éternité par les astres, exposition curatée par Léa Bismuth, dont le titre emprunté à l’auteur communard Auguste Blanqui préfigure l’aboutissement du travail de dix artistes résidents.
Faisant résonner l’oeuvre de Guy Debord, (invité special, dont l’esprit est convoqué à travers la projection d’In girum imus nocte et consumir igni) avec de jeunes pratiques artistiques à la fois singulières et collectives, cette exposition illustre la la notion d’artistes-associé.e.s soutenus par une idée commune, en l’occurrence : l’utopie est un bien commun inaliénable. L’espace d’exposition est alors redéfini comme « espace d’appartenance », habité à la fois par les artistes et le public. Il s’y révèle une forme d’action politique sans modèle préétabli, celle de l’expérience collective d’un engagement intime.
L’idée des entretiens qui suivent est de mettre en perspective les points de vue de trois professionnels de l’art, un curateur, un artiste et un directeur artistique, sur cette identité nouvelle du lieu d’exposition, qui loin du simple white cube, devient espace de production et d’appartenance.
Antoine Rouzet, mai 2017
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