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3 février 2017

Résidences d’artistes à l’Université

Fichiers liés :

S’inscrivant dans notre galerie de portraits de lieux de résidences, nos nouveaux éclairages portent sur les résidences d’artistes dans les universités en région Centre : l’Université François Rabelais à Tours et l’Université Orléans, qui accueillent respectivement pour cette année scolaires les artistes Florent Lamouroux et le duo GKGP (Guykayser et Gérard Parésys).

Mais avant de dresser ces portraits particuliers, cet article d’introduction souhaite aborder des problématiques plus générales, portant sur la considération de l’art dans l’enseignement supérieur. Pardon d’avance si cela part un peu dans tous les sens. Ces réflexions sont motivées par le fait que la question de l’artiste en résidence à l’université me pose d’emblée quelques questions, concernée que je suis par la « recherche en art » au sein des écoles d’art en France.

L’invitation de l’artiste (dans ce site Internet très partial, il est entendu que nous parlons surtout des plastien.ne.s) en résidence à l’université est-elle une action corollaire à l’injonction des écoles d’art d’inscrire des méthodologies et évaluations universitaires dans leurs enseignements et diplômes ? S’agit-il d’une sorte de contre-balancement ?

L’université invitée dans les écoles d’art

Les écoles d’art doivent, comme tout établissement de l’enseignement supérieur, s’appuyer sur la « clef de voute » qu’est la recherche.Les positionnements précédents des écoles d’art s’organisaient autour d’une clef de voute beaucoup plus perceptible. Les enseignements des écoles d’art affirmaient leur articulation autour du développement d’un projet tout à fait singulier et personnel de la part de chaque étudiant.e en relation avec des artistes ou critiques renommés dans une optique d’intégration professionnelle. L’intégration professionnelle consistant à devenir un.e artiste, ou du moins un.e agent.e du monde de l’art, idéalement efficient.e, efficace et révolutionnaire.

Depuis cette injonction de recherche, liée à la réforme LMD de l’enseignement supérieur des Accords de Bologne (1999), des grandes phases ont structuré la quête d’un nouvel équilibre, d’autant plus difficile à composer qu’il n’était pas motivé par une volonté interne de changement de posture.

Nous pouvons, de manière très brutale, résumer ces phases ainsi :

De la contestation à l’absorption

  • Un temps de contestation (de 1999 à 2005), du bien-fondé de l’harmonisation de l’enseignement supérieur ;
  • Une phase d’interrogation (qui se poursuit toujours), entamée à partir du moment où l’injonction de recherche en école d’art était incontournable, à partir de 2005 ;
  • Des vagues de revendication portant notamment sur le statut des enseignants en école d’art, qui ont conduit à quelques modifications (fin 2002, le statut des enseignants des écoles nationales inclut la recherche dans les missions des enseignants et ouvre, par exemple, la possibilité pour ces enseignants de prendre un congé de recherche) mais dont des principes inégalitaires, entre enseignants des écoles territoriales ou des écoles nationales, restent d’actualité (nous vous invitons à consulter à ce sujet le blog de la coordination nationale des enseignants d’écoles d’art – http://blog.cneea.fr/)
  • Et finalement, une période d’exercice et d’application plus ou moins décentralisés, construits et identifiés, dans laquelle nous nous trouvons. En témoigne la mention, sur l’ensemble des supports de communication institutionnelle des écoles d’art (livrets de l’étudiant, sites Internet officiels…), du terme de RECHERCHE, désignant des contenus, des activités scientifiques ou artistiques, des publications et des calendriers les plus divers. Après les grandes vagues de contestation / revendication, ces activités semblent difficiles à cerner, englobées dans des communications  où les voix émises depuis les écoles d’art sont plutôt minoritaires… les activités de recherche étant menées en partenariat, plus ou moins étroit, avec des laboratoires universitaires.

Nous pourrions user de cette métaphore : l’inscription de la recherche dans les enseignements artistiques supérieurs a invité l’université « en résidence » au sein des écoles d’art.

En effet, après les phases de « recherche de la recherche », il est tout à fait admis que la vraie recherche, la seule qui soit validée et aisément évaluée, est la recherche telle qu’elle se déroule en université. La recherche a donc invité la méthodologie universitaire autant qu’elle a convié les attendus et les modalités d’évaluation académiques au sein des écoles d’art. La R&D (Recherche & Développement), est peut-être l’autre type d’invitation qui pourrait être formulée au sein de l’enseignement supérieur sommé peut-être un jour de faire le lien entre la recherche fondamentale, la recherche appliquée et le secteur marchand, celui-ci étant à même d’en déployer pleinement le potentiel d’innovation, du prototype à la production industrielle. Mais nous nous égarons…

Les artistes invité.e.s à l’université

Éloignons nous de l’école d’art empruntant les logiques et méthodes universitaires pour revenir aux artistes invité.e.s à l’université.

Je remercie d’emblée Cécile Thomas-Gruhan, qui m’a signalé la parution de l’ouvrage La résidence d’artiste – enjeux en pratiques (Ouvrage collectif, Sous la direction de Nicole Denoit et Catherine Douzou, Presses Universitaires François Rabelais, Hors collection, 2016), et m’a confié son exemplaire. Cet ouvrage rend compte d’une journée d’étude organisée à l’université François-Rabelais le vendredi 23 mai 2014 par la filière Arts du spectacle, avec le soutien du laboratoire de recherches ICD (EA 6297 Interactions culturelles et discursives), sur le thème de « L’autorité de l’artiste en résidence ».

L’autorité de l’artiste en résidence

Nicole Denoit (Enseignante Chercheuse, Maîtresse de conférences en Sciences de l’information et de la communication) pose rapidement la question de l’éventuel conflit des autorités en présence. En effet la résidence d’artiste interroge la place de l’artiste dans la société, et ce que peut l’art.

Il semble que de nombreuses universités organisent désormais l’accueil de créateurs sous la forme d’une résidence d’artiste, toutefois, nous ne trouvons pas de liste de ces universités et des types de résidences qu’elles proposent. Une des plus anciennes étant l’université François Rabelais, ayant initié dès 2002 un cycle de résidences longues jamais interrompu, soutenu financièrement par le CD 37 (Conseil Départemental d’Indre-et-Loire) et la DRAC Centre Val-de-Loire.

Sylvie Le Clech, Directrice régionale des affaires culturelles, à travers sa contribution « Un panorama des résidences d’artistes : le point de vue ministériel » précise que « quelque soit la discipline, un artiste peut être en résidence parce qu’il va finalement toucher un certain public ». Elle distingue trois types de résidences.

Trois types de résidences :

  1. Les résidences de création – expérimentation – production (différente d’une résidence de recherche)
    • Une résidence de création ou d’expérimentation contribue à donner à un artiste ou un groupe d’artistes les conditions techniques et financières pour concevoir, écrire, achever, produire une œuvre nouvelle ou pour préparer et conduire un travail original, et y associer le public dans le cadre d’une présentation.
  2. Résidence de diffusion ou d’association (aux missions de créations s’ajoutent donc des missions supplémentaires)
    • Au contraire de la catégorie précédente, la résidence de diffusion territoriale s’inscrit en priorité dans une stratégie de développement local.
    • Elle a pour objectif de sensibiliser un territoire au domaine esthétique auquel se rattache l’activité des artistes accueillis, sans exclure toutefois les projets pluridisciplinaires. Elle s’inscrit dans un projet dont les artistes accueillis sont les principaux concepteurs et ne doit pas, a contrario, être assimilée à la commande d’une prestation de service définis par la structure support.
    • Elle suppose par ailleurs que la structure d’accueil exerce une mission de développement local dans laquelle puisse s’inscrire l’équipe artistique invitée en disposant des moyens humains, techniques et logistiques nécessaires à la réalisation de l’objectif visé.
  3. Résidence d’implantation ou de médiation (où l’artiste travaille avec le genius loci, l’esprit du lieu… à partir du lieu et de ses caractéristiques ?)
    • La résidence-assocation répond au souhait d’installation d’un ou plusieurs artistes, d’une compagnie ou d’un ensemble constitué et à la nécessité d’une présence artistique de longue durée dans un établissement culturel. Cette présence « longue » peut revêtir plusieurs formes : de la création à la diffusion pour la réexploitation de répertoire donnant lieu à des séries de représentations, de l’association de l’artiste au choix de la programmation à la définition d’un volet action culturelle/EAC.
    • La résidence-assocation fait l’objet d’un contrat sur une ou plusieurs saison, associant les artistes, le lieu d’accueil, l’État et les partenaires locaux ou nationaux.
    • Elle est reconductible le cas échéant.

 

Quelques repères chronologiques et textes réglementaires :

4 décembre 1997

La première mention de résidences en milieu universitaire apparaît dans la note du 4 décembre 1997 « préparatoire à la mise en place de la déconcentration du dispositif des aides à la création et à la diffusion chorégraphiques, préalable à l’avis de la circulaire d’emploi des crédits déconcentrés ». Cette note mentionne en deuxième axe de ce dispositif « l’aide aux résidences chorégraphiques », et détaille déjà trois types de résidences (création, mission ou implantation). En effet, la volonté ministérielle est exclusivement concentrée depuis les années 80 sur le soutien au spectacle vivant.


13 janvier 2006

La circulaire n°2006/001 du 13 janvier 2006 « relative au soutien à des artistes et à des équipes artistiques dans le cadre de résidences » reprend la typologie des trois types de résidences mais élargit le propos à l’ensemble du champ artistique spectacle vivant, ainsi qu’aux arts plastiques et la littérature. Elle définit les résidences comme « des actions qui conduisent un ou plusieurs artistes d’une part, et une ou plusieurs structures, institutions ou établissements culturels d’autre part, à croiser, pour un temps donné, leurs projets respectifs, dans l’objectif partagé d’une rencontre avec le public. »


5 février 2010

La circulaire n° 2010/004 du 5 février 2010 relative à la dimension éducative et pédagogique des résidences d’artistes (charte nationale) insiste sur la démocratisation culturelle et la prise en compte des phénomènes de décentralisation et de déconcentration. Elle oriente nettement les résidences vers l’éducation artistique et culturelle. Ainsi, les « publics cibles » sont définis, après l’établissement des aspects financiers, techniques et artistiques.

La diffusion pour le plus grand nombre, dans une perspective d’apprentissage et d’éducation artistique et culturelle, se trouve systématiquement associée aux recherches-créations pouvant être développées par les artistes en résidence, expérimentations personnelles qui deviennent en quelque sorte optionnelles.

Nous le reproduisons ici intégralement :

Texte adressé aux préfètes et préfets de région ; aux directrices et directeurs régionaux des affaires culturelles ; aux directrices et directeurs régionaux de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt ; aux rectrices et recteurs d’académie ; aux inspecteurs d’académie, directeurs des services départementaux de l’Éducation nationale, aux délégués académiques à l’éducation artistique et à l’action culturelle, aux inspecteurs d’académie-inspecteurs pédagogiques régionaux, aux inspecteurs de l’Éducation nationale, aux inspecteurs de l’Éducation nationale-enseignement technique, aux principales et principaux, aux proviseures et proviseurs.

Circulaire n° 2010/004 du 5 février 2010 relative à la dimension éducative et pédagogique des résidences d’artistes (charte nationale)

La présente circulaire a pour objet de préciser le cadre dans lequel les ministères chargés de l’éducation nationale, de la culture et de la communication, et de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche souhaitent développer la dimension éducative et pédagogique des résidences d’artistes menées en liaison avec les écoles, collèges et lycées. Cette action est conduite conformément aux objectifs énoncés dans la circulaire interministérielle n° 2008-059 du 29 avril 2008 relative au développement de l’éducation artistique et culturelle.

La résidence s’organise autour d’une création sur un territoire pendant une durée de plusieurs semaines. Elle s’inscrit dans la diversité des champs reconnus dans le monde des arts et de la culture, et peut prendre trois formes, définies dans la circulaire du ministère de la Culture et de la Communication n° 2006/001 du 13 janvier 2006 relative au soutien à des artistes et à des équipes artistiques dans le cadre de résidences :

  • La résidence de création ou d’expérimentation, qui développe une activité propre de conception d’une œuvre et des actions de rencontre avec le public de façon à présenter les éléments du processus de création tout au long de l’élaboration de l’œuvre. Sa durée est variable, de plusieurs semaines à plusieurs mois, et elle n’aboutit pas nécessairement à un spectacle, une exposition ou une publication.
  • La résidence de diffusion territoriale, qui s’inscrit en priorité dans une stratégie de développement local, selon deux axes : diffusion large et diversifiée de la production des artistes et actions de sensibilisation.
  • La résidence association, qui correspond à une présence artistique dans un établissement culturel, sur une durée de deux à trois ans. Elle a une triple mission de création, de diffusion et de sensibilisation.

Une école, un collège ou un lycée peut accueillir des artistes en résidence. Cette modalité particulière est appelée « résidence en établissement scolaire ».

La résidence met en œuvre trois démarches fondamentales de l’éducation artistique et culturelle : la rencontre avec une œuvre par la découverte d’un processus de création, la pratique artistique, la pratique culturelle à travers la mise en relation avec les différents champs du savoir, et la construction d’un jugement esthétique. Elle incite également à la découverte et à la fréquentation des lieux de création et de diffusion artistique.

La présente circulaire vise à instaurer une dynamique nouvelle qui prenne en compte les caractéristiques propres de chaque territoire, en termes d’enjeux pédagogiques, artistiques, culturels. Ainsi une résidence est nourrie des rencontres que les équipes artistiques ont avec la population vivant sur ce territoire, notamment les enfants et les jeunes d’âge scolaire.

Démarche de projet

Dans sa dimension éducative et pédagogique, la résidence est le point de convergence de plusieurs projets :

  • projet de création d’un artiste ou d’une équipe artistique ;
  • projet éducatif d’une structure culturelle ;
  • volet artistique et culturel du projet d’école ou d’établissement, dont les résidences peuvent constituer un axe fort ;
  • projet de développement culturel d’une collectivité territoriale.

Le projet de résidence donne lieu à une concertation entre différents partenaires. Une phase de concertation préalable conditionne la qualité du partenariat.

Parcours culturel des élèves et rayonnement de la résidence

Les partenaires de la résidence sont attentifs à la richesse et à la diversité des parcours culturels proposés aux élèves, ainsi qu’au rayonnement de la résidence sur l’ensemble de la communauté éducative de l’école, du collège ou du lycée. La résidence contribue ainsi à une progression dans les apprentissages pour tous les élèves, en particulier par un accompagnement sensible et concret de l’enseignement de l’histoire des arts. Elle permet des démarches pédagogiques diversifiées qui conjuguent des enseignements artistiques, des dispositifs d’action culturelle et des approches croisées.

Il est recommandé d’impliquer l’ensemble d’une communauté éducative, voire de plusieurs établissements scolaires développant des projets artistiques et culturels conjoints. Une résidence d’artistes peut ainsi fédérer des écoles, collèges et lycées d’un même bassin, ou appartenant à un réseau d’éducation prioritaire (« réseau ambition réussite » ou « réseau de réussite scolaire »), et plus largement d’un territoire.

Mise en œuvre

Les actions éducatives développées lors de la résidence s’articulent au volet artistique et culturel du projet d’école ou d’établissement et au projet éducatif de la structure culturelle. Les objectifs communs définis par les partenaires, les étapes de l’accompagnement pédagogique de la résidence, les modalités de son évaluation, ainsi que les moyens financiers, doivent être précisés dans une convention s’appuyant sur le cahier des charges proposé en annexe.

Les dispositifs d’éducation artistique et culturelle, présentés dans l’annexe 2 de la circulaire n° 2008- 059 du 29 avril 2008, contribuent au développement de la dimension éducative et pédagogique de la résidence. D’une manière plus générale, il est demandé de veiller à l’équilibre entre les phases d’observation, de médiation et de pratique. Les actions développées s’inscrivent notamment dans le temps de l’accompagnement éducatif à condition qu’un lien cohérent soit prévu avec le travail mené pendant le temps scolaire.

Les conditions matérielles de l’accueil de l’artiste ou de l’équipe artistique doivent être garanties afin de permettre la mise en place effective de la résidence, mais aussi des actions éducatives, artistiques et culturelles qui en découlent. En particulier, les écoles, collèges ou lycées accueillant une résidence « en établissement scolaire » doivent mettre à disposition de l’artiste ou de l’équipe artistique un espace de création adapté pendant toute la durée de la résidence.

Le lien entre la communauté éducative et l’artiste ou l’équipe artistique peut être développé, en amont et/ ou en aval, ainsi que pendant le temps de la résidence, par le biais notamment des technologies de l’information et de la communication, dans le respect de la législation en vigueur en matière de droit à l’image et de propriété intellectuelle.

Suivi et évaluation

Les partenaires effectuent un bilan quantitatif et qualitatif des actions, en termes d’effectifs, d’heures dans le temps scolaire et hors temps scolaire, et de réalisation des objectifs artistiques, éducatifs et pédagogiques. Ce bilan annuel est transmis aux recteurs (délégations académiques à l’éducation artistique et à l’action culturelle), aux directeurs régionaux des affaires culturelles, et aux directeurs régionaux de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt.

Les instances académiques et régionales peuvent effectuer une veille qualitative en s’appuyant sur l’expertise :

  • des corps d’inspection territoriaux pour le ministère de l’Éducation nationale ;
  • des conseillers pour le ministère de la Culture et de la Communication ;
  • des inspecteurs d’éducation socioculturelle pour le ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche.

Ces instances transmettent annuellement aux administrations centrales une synthèse des projets développés au plan local :

  • à la direction générale de l’enseignement scolaire du ministère de l’Éducation nationale pour les délégations académiques à l’éducation artistique et à l’action culturelle (DAAC) ;
  • au secrétariat général du ministère de la Culture et de la Communication pour les directions régionales des affaires culturelles (DRAC) ;
  • à la direction générale de l’enseignement et de la recherche du ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche pour les directions régionales de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF).

S’appuyant sur les comités de pilotage de l’éducation artistique et culturelle associant les services déconcentrés de l’État et les collectivités territoriales le cas échéant, des synthèses conjointes DAAC/ DRAC/ DRAAF sont souhaitables.

 


3 Mai 2013

La mise en place du parcours d’éducation artistique et culturelle a pour ambition de viser un égal accès de tous les jeunes à l’art et à la culture, dans le respect de la liberté et des initiatives de l’ensemble des acteurs concernés.


12 juillet 2013 : Signature de la convention cadre Université, lieu de culture.

Cette convention, signée le 12 juillet 2013, vise à replacer les universités et les étudiants au cœur de la politique culturelle du Gouvernement en poursuivant à l’université l’ambitieux projet d’une éducation artistique et culturelle commencée dès l’école. Elle a été signée entre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le ministère de la Culture et la Conférence des présidents d’université.

Nous reproduisons ici l’article 2 concernant la « présence artistique » à l’université.

Article 2 – La présence artistique à l’université

2.1 – La résidence d’artistes

  • La résidence d’artistes – résidence de création, de diffusion ou d’association, de médiation – constitue la modalité privilégiée de la présence artistique à l’université, de la sensibilisation à la notion de projet et de création artistique. Elle est l’occasion pour les étudiants d’être confrontés directement à l’univers d’un artiste qui lui-même prend en compte, entre autres éléments, leur capacité créatrice. Une résidence d’artistes a vocation à s’inscrire dans la durée.
  • Le cahier des charges de la résidence et le choix de l’artiste ou de l’équipe artistique sont définis conjointement par les partenaires.
  • La résidence d’artistes se développe selon des modes d’intervention variés et innovants tant auprès de la population étudiante que, plus largement, auprès de l’ensemble de la population universitaire et extra-universitaire.
  • L’université se charge de coordonner les différents modes d’intervention de l’artiste ou de l’équipe artistique en résidence et d’en assurer le rayonnement nécessaire en termes de communication.

2.2 – La présence d’œuvres d’art à l’université

  • La rencontre avec la création contemporaine est encouragée par le prêt d’œuvres issues des collections des fonds régionaux d’art contemporain, des artothèques ou du centre national des arts plastiques.
  • Les ministères chargés de l’enseignement supérieur et de la culture veillent à ce que les universités mettent en œuvre l’obligation de décoration des constructions publiques, communément appelée « 1% artistique », en application du décret n°2002-677 du 29 avril 2002 modifié. Cette procédure spécifique de commande publique peut également être entreprise de manière volontariste.
  • L’université peut recourir de manière plus générale à la procédure dite de « commande publique » qui entend favoriser la rencontre, en dehors des lieux spécialisés, entre la création artistique contemporaine (arts plastiques) et un très large public.

1er et 2 décembre 2016 –  Rencontre A+U+C : Résidence d’artiste dans l’enseignement supérieur

Rencontres de l’association A+U+C (Art + Université + Culture), Aix-Marseille Université – 1er et 2 décembre 2016

Art + Université + Culture, en partenariat avec Aix-Marseille Université et le Théâtre Antoine Vitez, programme deux journées d’étude les 1er et 2 décembre 2016 à Marseille sur le thème des résidences d’artistes dans l’enseignement supérieur.

Les services culturels universitaires et de multiples acteurs de la culture, depuis de nombreuses années, affirment la nécessité de la présence artistique dans les établissements d’enseignement supérieur, pour y défendre des projets exigeants et partagés avec l’ensemble de la communauté universitaire.

La convention cadre Université, lieu de culture, signée le 12 juillet 2013 en Avignon par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le ministère de la Culture et de la Communication et la CPU (Conférence des présidents d’université), stipule :  » la résidence d’artistes – résidence de création, de diffusion ou d’association, de médiation – constitue la modalité privilégiée de la présence artistique à l’université… ».

Une journée d’étude consacrée à « l’autorité de l’artiste en résidence » s’est tenue le 23 mai 2014 à l’université François Rabelais de Tours, faisant large part à la présence artistique en milieu universitaire. Un ouvrage, La résidence d’artiste, a été édité suite à cette journée.

La force et la qualité des projets et partenariats inhérents à ces résidences amènent Art+Université+Culture à souhaiter faire un point d’étape sur cette dimension de l’action culturelle universitaire.
Nous nous arrêterons sur la spécificité des résidences d’artistes en milieu universitaire ; leur articulation avec les offres de formation et avec la recherche ; l’implication des étudiants et des personnels ; l’ouverture sur la cité de ces expériences singulières.

Nous réfléchirons ensemble aux enjeux de cette présence artistique, enjeux de mobilité intellectuelle, sociale, citoyenne, universitaire ; de l’impact de l’approche sensible et critique sur les organisations, les acteurs et usagers de l’enseignement supérieur.

Nous tenterons de saisir l’influence du contexte universitaire sur la création, sur la vie d’un artiste, sur l’émergence de projets artistiques, grâce à des tandems chercheurs-artistes, renouvelant les démarches respectives de la recherche scientifique et de la création artistique.

Nous nous attacherons aux modalités de mise en œuvre de ces projets, aux conditions d’appropriation par les étudiants, par la communauté universitaire, par les acteurs partenaires, mais aussi aux conditions techniques favorisantes (financement, administration, coordination).

Toutes ces questions seront abordées dans un objectif de partage d’expériences, d’échange, de formation, d’impulsion de projets sur le territoire national, avec une volonté collective d’exigence, de soutien aux projets artistiques innovants et fédérateurs, pour une action culturelle universitaire, emblématique d’une Université toujours en mouvement.