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I morti non sono morti

dans : 2015

I morti non sono morti (Les morts ne sont pas morts), 2015, vidéo HD, sonore, 26'. Projection de 600x300 mm création sonore de Jules Wysocki, musique et prise de son de Mathieu Gaborit programme hors les murs, Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques, Production Imagin Films
I morti non sono morti (Les morts ne sont pas morts), 2015, vidéo HD, sonore, 26′, projection de 600×300 mm
création sonore de Jules Wysocki, musique et prise de son de Mathieu Gaborit
programme hors les murs, Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques, Production Imagin Films

 

 

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Coran book series
Coran book series

 

 

https://vimeo.com/113370229

 

 

Malik Nejmi, au cours de sa résidence à la Villa Médicis en Italie en 2013/2014, s’est intéressé à la figure du vendeur ambulant come héros des temps modernes. Fasciné par le courage de ces jeunes sénégalais qui parcourent l’Europe, son travail l’a finalement amené peu à peu à se rapprocher de la communauté sénégalaise implantée en Italie. Il a suivi et rencontré cette diaspora à un moment particulier de son histoire : la commémoration du meurtre de deux marchands ambulants sénégalais à Florence, Mor diop et Samb Modou, assassinés par un extrémiste fasciste affilié au parti Casapound en décembre 2011.

La communauté sénégalaise est alors sous le choc, les jeunes prêts à en découdre avec la ville florentine. Cet acte met d’autant en exergue le sentiment raciste qu’il est aussi cristallisé par un contexte de crise en Europe – crise économique, crise culturelle – tout comme il devient le symbole et  la prise de conscience des failles d’un système migratoire érodé par cette même crise. En 2012, alors qu’il est en repérage au moment des commémorations officielles, Malik Nejmi rencontre cette communauté dans un moment de recueillement suite  aux meurtres des deux vendeurs ambulants. « Une sorte de tableau vivant, un groupe d’homme recueillis dans une mosquée tentait de s’organiser pour une prière collective, une prière aux morts comme cela se fait dans tout contexte musulman. »

Ce n’est qu’en décembre 2013, deux ans après les évènements, que ce grand moment de recueillement a pu être organisé à l’initiative des familles de victimes, seules et entourées de quelques proches. La vidéo restitue ce temps de prière sur un plan séquence. Ce moment ainsi filmé donne à voir la teneur de la violence qui a jailli sur cette communauté et les liens étroits qui s’établissent entre le religieux et le politique dans leurs parcours migratoire. Autoriser une caméra à filmer ce moment intime (il s’agit d’une lecture intégrale du Coran) est une manière de prolonger la lutte : lutter pour exister sur une terre d’accueil pose des questions existentielles redoutables. Faut il retourner au pays ? Faut il rester en terre « hostile » ? Des questions qui interrogent aussi forcément, la position de l’artiste dans la société civile, dans la cité,  questions d’engagements inhérentes aux champs du cinéma et de l’art contemporain. « Tu peux filmer si ton film nous aide à lutter »…
Le titre du film s’inspire du recueil « Les Souffles » (Leurres et lueurs, 1960) du grand poète sénégalais Birago Diop, et aborde ainsi la place du langage, des mots, de l’idée même de lutter avec les mots, les mots d’un poème, les mots traduits dans la langue de l’autochtone, des mots qui lus sur les places publiques par le leader représentant de la communauté sénégalaise Pape Diaw, sonnent alors comme un slogan politique antifasciste. D’où la nécessité de mieux comprendre l’étranger dans les mots, et de saisir au travers cette vidéo les rapports presque charnels tant ils sont liés, du politique et du religieux dans le contexte migratoire sénégalais, d’ou la nécessité peut être aussi de s’engager au sens moral du terme pour avoir une meilleure lecture de l’adversité qui se construit dans les contours d’une immigration clandestine qui ne demande qu’à être mieux comprise.
L’œuvre qui revendique manifestement l’idée d’une séquence pensée comme un tableau social, tente par la même occasion de sortir du champs de l’art contemporain pour proposer un espace de dialogue et de culture animé par la volonté de dénoncer les processus d’exclusion des migrants dans la cité …