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Du 31 Oct 2018 au 19 Jan 2019

Vernissage : 31 Oct @ 18h430

Soft power

Catégorie :

18 Cher

Avec les oeuvres d'Igshaan Adams – Ghada Amer – Raymonde Arcier – Babi Badalov – Rina Banerjee – Raphael Barontini – Yto Barrada – Cathryn Boch – Shadi Ghadirian – Chiachio & Gianonne – Aurélie Ferruel & Florentine Guédon – Jérémy Gobé – Hessie – Suzanne Husky – Kimsooja – Kapwani Kiwanga – Senzeni Marasela – Marie-Claire Messouma Manlanbien – Hassan Musa – Sara Ouhaddou – Athi Patra Ruga – Yinka Shonibare – Skall – Joana Vasconcelos – Aurélie William Levaux – Billie Zangewa

Adresse :

Friche l'Antre-Peaux 26, route de la Chapelle 18000 - Bourges

Fichiers liés :

SOFT POWER résulte d’un désir, celui de mettre en espace la synthèse d’une recherche doctorale menée entre 2007 et 2012 à l’université Bordeaux 3.
La thèse, qui porte sur les pratiques textiles contemporaines, évacue les dimensions fonctionnelles et décoratives des matériaux textiles, au profit d’une analyse de leur charge critique, poétique et politique.

À travers un corpus généreux d’artistes, une géographie étendue et une pluralité des médiums textiles, trois problématiques à la fois distinctes et complémentaires sont explorées dans l’exposition : l’Histoire et la représentation des corps noirs, l’expérience de l’exil et l’expression plastique d’engagements féministes.
Trois problématiques pour avant tout réfléchir aux aliénations et aux invisibilisations signalées par les artistes.
Il s’agit alors de manifester des histoires réprimées, de représenter des corps rendus absents, de sublimer des oppressions, de transcender des violences ou encore de reconstruire des récits.
Les invisibilisations et les égalités (genrées, racisées, sociales, sexuelles) sont intimement liées au patriarcat, au colonialisme, aux rapports de pouvoir, à une normalisation des corps et des formes, aux modèles imposés excluants.

Les corps, situés et représentés, traversent notre réflexion.
Ils s’inscrivent au cœur de mythologies personnelles et collectives, de gestes, de matériaux, de déplacements, de traditions, de rencontres, d’expériences partagées.
À New York, Ghada Amer brode dans la toile des scènes érotiques répétées, à la fois visibles et invisibles.
À Soweto, Senzeni Marasela brode de fil rouge un ensemble d’autoportraits. Plusieurs heures par jour, à Buenos Aires, Leo Chiachio et Daniel Giannone brodent des scènes fantasmagoriques où les traditions rencontrent leur histoire.
À Paris, Raymonde Arcier tricote le fil de fer pour structurer, maille par maille, une armure pour affronter la violence du monde de l’art.
Sur des draps ou des tee-shirts, Babi Badalov peint des slogans poétiques et politiques.
Les tapisseries altermondialistes de Suzanne Husky nous confrontent à la brutalité du néolibéralisme.
Les œuvres de Joana Vasconcelos, Sara Ouhaddou, Yto Barrada ou Aurélie Ferruel & Florentine Guédon rejoignent le mouvement craftiviste (craftivism) en conjuguant l’art handmade, l’artisanat et action politique.
La créature mi-animale, mi-humaine de Rina Banerjee atteste de la puissance des corps hybridés.
Les peintures sérigraphiées de Raphael Barontini déplacent les modèles occidentaux vers la création de légendes créoles. La créolité, dans l’œuvre poétique et théorique d’Édouard Glissant, habite l’ensemble de l’exposition.

Babi Badalov, Comemoonism, peinture sur tissu, 2018, 215×127 cm.
Courtesy Galerie Jérôme Poggi, Paris

Les matériaux textiles sont inhérents à nos histoires, nos quotidiens, nos corps, nos intimités.
Les artistes s’emploient à les extraire de la sphère domestique pour en faire les outils et les supports de leurs engagements.
Ils apparaissent comme les écrans sensibles et tactiles à travers lesquels se reflètent nos sociétés.
Parce qu’elles sont issues de traditions identifiées (culturelles et/ou familiales), les pratiques textiles représentent un moyen de désobéissance et de dissidence vis-à-vis d’une pensée imposée.
Elles engagent au contre-évènement, à un positionnement à rebours, à contre-courant du spectacle aliénant et à la régénération d’un imaginaire collectif fossilisé.

Tisser, découper, coudre, broder, nouer, tricoter, piquer, assembler, écrire, dessiner, filmer, peindre, danser : les matériaux, les gestes et les expériences participent à la réinvention de l’imaginaire de la totalité.

Julie Crenn

 

Infos pratiques

Horaires d'ouverture

Ouvert du mercredi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous (uniquement lors des expositions).

Sur rendez-vous pour les groupes : transpalette.mediation@emmetrop.fr

Visite guidée tous les premiers samedis du mois à 15h

Salle entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite.

Tarifs

Entrée libre