AAAR.FR est devenu devenir•art ! Ce site est conservé comme archive mais il n'évoluera plus.

Géolocalisation désactivée

12 Nov 2017 de 15h00 à 17h00

Séance petit cinéma – Hall Noir #3 dédiée à Armand Gatti

Catégorie :

18 Cher

Organisé par :

Bandits-Mages

Adresse :

Place Séraucourt 18000 - Bourges

Plus d'infos

Montbéliard (Le Lion, sa cage et ses ailes), 1976, Betacam SP, PAL, noir et blanc, son , 43’
En 1975, le Centre d’animation culturelle de Montbéliard invite Armand Gatti à créer une oeuvre en collaboration avec la population de la ville. Armand Gatti observe ainsi Montbéliard, deuxième ville de France au regard de la concentration ouvrière autour de Peugeot et de l’industrie automobile. La ville hébergeait alors près de 10 000 travailleurs migrants et leurs familles pour une population de 35 000 habitants. L’hypothèse première : « un film, le vôtre » ou l’histoire d’une ville racontée par ses habitants devient une histoire des habitants dont le point commun est l’exil. Séance présentée par Hélène Fleckinger (maîtresse de conférences en cinéma, Paris 8), avec la participation d’Armand Gatti et de Stéphane Gatti et Hélène Châtelain (La Parole Errante) / Dans le cadre du Labex Arts-H2H « Cinéma/vidéo, art et politique en France depuis 1968 : dispositifs, archives, numérique ».

Premier Mai, 1976, Betacam SP, PAL, noir et blanc, son, 30’
Film polonais – Le trafic des transports dans la nébuleuse montbéliardaise. Dans ce chassé-croisé schizophrène naît une histoire, celle de Tadeusz le Polonais qui fait le trajet tous les matins pour se rendre à l’usine.

Haraka, 1976, Betacam SP, PAL, noir et blanc, son, 60’
Ce film marocain s’ouvre sur Pacha, tandis qu’une voix-off trace l’image robot de l’émigré turc : trois enfants, une femme et un vieux père qui a fait faillite à un moment donné, dans le commerce de fruits et légumes de préférence. Pour s’adresser à sa famille, Pacha n’écrit pas, il prend son instrument et, quel que soit l’endroit où il se trouve, il communique avec eux, en direct. Dans le Montbéliard de l’émigration, les mois n’existent pas en soi, ce sont les petits événements qui viennent apposer leurs estampilles sur telle ou telle époque.

Oncle Salvador , 1976, Betacam SP, PAL, noir et blanc, son, 50’
Film espagnol qui tourne autour de l’image. Être espagnol devient une image pour laquelle on prend son ticket d’entrée. La tauromachie entre en jeu, une lutte où le folklore lui-même s’affale sous le poids de l’exil. Le film espagnol présente Vicente, un des plus grands toréadors de l’après-guerre, aujourd’hui OS chez Peugeot. Vicente est exilé de l’arène comme il l’est de son pays. Il revêt son habit d’ouvrier comme avant son habit de lumière.

La Difficulté d’être Géorgien, 1976, Betacam SP, PAL, noir et blanc, son, 57’
Film géorgien – Severian [Shebarnadze], depuis quarante ans manutentionnaire chez Peugeot. Cet homme a été économiste et vice-président du Parti national démocratique géorgien. La langue qu’il parle, dit la voix-off, remonte à Sumer. Cet homme s’adresse à l’Histoire dans la nébuleuse montbéliardaise. La fraction géorgienne vit dans l’Histoire.

La Bataille des 3 P, 1976, Betacam SP, PAL, noir et blanc, son, 43’
Film yougoslave qui présente Radovan, il vient d’être renvoyé des usines Peugeot. Il s’engage dans la bataille des 3 P : Production / Peugeot / Pouvoir contre Paysan / Poète / Partisan Première bataille : Production contre Paysan. Les 20 ans de Mijailovic Radovan, son histoire comparée à l’histoire de la famille Peugeot 5 siècles en arrière, une remontée du temps nécessaire pour retrouver les racines paysannes du fondateur de la dynastie : Hans Peugeot, le paysan. Radovan ne peut échapper à son histoire, elle fait de lui un «youyou». Deuxième bataille : Poète contre Peugeot. Un jour, avec ses diplômes, Radovan est nommé interprète, le Poète et le Paysan étaient morts, embarqués dans l’Entreprise. Troisième bataille : Partisan contre Pouvoir. Radovan reçoit une lettre de licenciement après un acte de violence sur une chaîne de l’usine.

Montbéliard est un verre, 1976, Betacam SP, PAL, noir et blanc, son, 45’
Film italien – Après quelques verres, Gian Luca dira : «Montbéliard est un verre.» Le film continue sur cette pensée. A la manière de la Jetée de Chris Marker, une série de photos se succèdent, elles se composent toutes de verres et retracent la vie de la communauté italienne. Gian Luca explique à Pasquale, qui s’énerve, que le simple fait d’être sur une photo qui fasse partie d’un film dirigé par eux, Italiens, ouvriers, émigrés, et le fait qu’ils aient quelque chose à dire, à travers ce film, aux ouvriers qui le verront, est une victoire.

La Dernière émigration, 1976, Betacam SP, PAL, noir et blanc, son, 12’
Ouverture sur les machines, le bruit. Epilogue de l’aventure montbéliardaise, où éclate la pensée poétique du Lion, sa cage et ses ailes. Mais aussi sa structure gigogne : théorie, réel, communautés, individus.