Nous imaginons cette année, rejoints par les esprits inventifs de Labomedia, un procédé technico-chamanique pour construire ensemble une expérience esthétique que nous qualifions “de la non séparation”.
Un dispositif circulaire multi-écrans permet de faire co-exister des films issus de Fonds vidéo du Centre Pompidou, du Fonds d’archives deBandits Mages ou encore du Fonds de films amateurs de Mémoire /Ciclic mis en place par la Région Centre-Val de Loire Culture

Ateliers, tournages, explorations radiophoniques, performances et projections s’entrelacent dans le réservoir du Château d’Eau, Château d’Art de la Ville de Bourges transformé pour l’occasion en base de transmission publique et de création collective, sous l’impulsion d’artistes, d’enseignant.e.s et d’étudiant.e.s en art, explorant ensemble les moyens d’adapter, de ré-interpréter ou de porter un regard attentif et spéculatif sur des collections de films, sur la façon de s’en servir et de les montrer, pour peut-être arriver à constituer une sorte de collection rêvée, imaginaire ou encore autre chose dont les termes apparaîtront plus tard.

Un food-truck sera ouvet dès 20h30 pour panser la faim.

AU PROGRAMME

💧 Ouverture des vannes de PRYER. WATER. TOWER. PRYERS : Pezcorp, en compagnie des étudiants Hors-Format de la HEAR (Strasbourg), mettent en place un plateau transformable, dont le déroulement se fait dans le même temps que sa restitution publique.
Durant ce processus, les Pryers se pensent comme des “corps opérateurs” observant les rapports entre “spectateur regardant” et “flux imagé »”. Ces rapports sont le matériau plastique et narratif nécessaire à l’exercice des Pryers. Les Pryers, sous forme de performances collectives ou individuelles,de corps physiques ou de corps filmés, lanceront des “investigations impertinentes” (“to pry”), tant documentaires qu’orchestrées, tant intimes et discrets que visibles aux yeux de tous.

🎙️ CUT-UP, une exploration du travail sonore de William Burroughs : Un projet RadioRadio,
L’idée sera, en passant par des choix de diffusions de pièces sonores de William Burroughs, de produire en direct des objets radiophoniques construits grâce aux techniques du Cut-Up, de scruter ainsi en un contrepoint contemporain l’œuvre de cette figure emblématique de la Beat Generation, de rendre compte de la dimension potentiellement virale et dérangeante, voir provocatrice de techniques d’écriture adaptées à une pratique de la radio aujourd’hui.

▪️Restitution de l’atelier « Répliqûres », proposée par La galerie du cartable avec les étudiants des classes préparatoires arts de Bourges et Châteauroux.

La proposition invite d’autre part à réintroduire ce corpus dans un ensemble plus vaste, où nous pourrons aussi invoquer d’autres modèles issus d’autres cultures et d’autres points de vue sur l’Histoire, et ainsi poser les éléments d’une histoire poly-centrée, avec l’aide d’Olivier Hadouchi, critique et historien, et de Pierre Michelon, artiste.

Séance petit cinéma – Hall Noir #0

Planète M, Marc Guetault, 1985, super 8, couleur, 4’46″

Court film d’animation réalisé par des élèves de l’école primaire de Jean-Macé à Chinon. De petits extraterrestres sont rejoint par une fillette qui leur parle de la beauté de la planète Terre (enchaînement de scènes diverses : un chaton, des fleurs, une mouette en vol, un bébé dans l’eau et un enfant sur une balançoire). Les extraterrestres décident de se rendre sur la Terre et découvrent la misère, la pollution et des catastrophes (diaporama de photographies).

Action Little Journey, Gina Pane, 1977, Betacam PAL, couleur, son, 10’

Gina Pane est l’une des premières en France à avoir utilisé la vidéo dans ses performances, à la fois comme trace de l’action et comme partenaire privilégié pour formaliser son art corporel. Le corps, son expression douloureuse, sont au centre de ce langage, projeté inlassablement comme conscience sensible de soi et des autres, de l’être dans son monde. Action Little Journey n’offre pas en ce sens immédiatement ce corps meurtri ou violenté, mais propose simplement une structure, une série de pauses, de sections (10 exactement, chacune d’elles comprenant deux ou trois plans) qui constituent un puzzle d’objets, de fétiches, de couleurs franches, de lignes qui s’entrechoquent et organisent une lecture plurielle.

Faust, 1985, U-matic, couleur, muet, 12′

Faust, est un film expérimental réalisé par l’atelier video de la Maison de la Culture de Bourges. Succession d’images et de scènes insolites rythmées par un texte énoncé en voix off et de la musique moderne. Un couple torse nu brule un papier et s’ensuit des scènes de jeux, de travelling en voiture, de rencontres entre personnes grimées. Il est question d’Ogoun Ferraille, guerrier vaudou qui combat la misère.

Luna India, Teo Hernandez, 1977, Super 8 couleur, sonore, 32’

La queue du chat, Jacques Griffon, 1949, film 9,5 mm, noir et blanc, muet, 3’39″
Mise en images de la chanson La Queue du chat des Frères Jacques avec des comédiens de la Comédie de la Vieille Prison.

Fuses, Carolee Schneemann, 1967, 16mm, couleur, silencieux, 22’
Un film muet fait de collages et de séquences peintes représentant l’étreinte de la réalisatrice avec son partenaire, le compositeur James Tenney, sous les yeux de leur chat Kitch.

LE DISPOSITIF

Une régie commandée par un « fantôme », qui se manifeste un peu quand il veut à travers un système de programmation automatisé, fait « apparaître et disparaître » l’ensemble des vidéos. Une playlist quotidienne est jouée entre les 09 et 19 novembre, de 15h00 à 18h00. Rien ne tourne en boucle.
Mais, certains films ré-apparaissent deux fois, à l’image du titre du film de Jackie Raynal. Et le fantôme lui-même peut-être. Nous avons aussi entendu dire qu’un cinéaste belge bien vivant apparaît comme une ontologie.
En amont ou en direct, conjointement, une radio pratique le Cut Up et de nouvelles vidéos se tournent afin que des spectres inattendus apparaissent et disparaissent des réserves.
En même temps que nous pouvons pénétrer cet ensemble d’où émergent de nouvelles fables, entre histoires et Histoire, où se développent des expériences de co-apprentissage mutuel, de création, de causes communes multiples et mobiles, de solidarités et de luttes, nous proposons, au cinéma de la maison de la Culture de Bourges, plusieurs programmes nommés « Résistances et insurrections culturelles » invitant à découvrir des artistes et cinéastes militant.e.s, peu présent.e.s dans les Fonds nationaux