À PARTIR DE 19H · PERFORMANCES · GRATUIT
ARTHUR GILLET
THE ANGEL IN THE HOUSE PART 2
PERFORMANCE – DURÉE : 15 MN
Arthur Gillet Arthur Gillet refuse la normalisation des corps et le conformisme généralisé qui veut qu’une identité, qu’elle soit sexuelle ou intellectuelle, soit fixée à jamais. Pour cet ancien étudiant des Beaux-arts de Rennes, l’art consiste avant tout à générer des questionnements sur l’esthétique imposée à nos apparences et nos modes de pensée par les médias et la culture normalisée de ce XXIe siècle. Jouant de son corps, le conduisant à prendre des fonctions iconoclastes, il ne cesse de déconstruire, à travers des performances ou des installations, les lieux communs liés à la figure masculine, démontrant au passage la plasticité des émotions ou des orientations sexuelles. Pour autant, sa volonté d’intervenir directement dans le corps social de notre culture est toujours imaginé comme une ouverture vers l’autre, vers le dialogue et l’échange, vers la constitution de communautés éphémères ou l’artiste et le spectateur partage un imaginaire commun réfutant la pesanteur de nos habitudes. Pour cette exposition, il réalise une nouvelle performance imaginée comme un dialogue à distance avec sa grand-mère et sa condition de femme.
The Angel in the house
Installation activée par une performance le 21 octobre 2017 à 19h et le 16 décembre 2017 au centre d’art le Transpalette pour l’exposition Traversée Ren@rde. La pièce lie un extrait du journal de Virginia Woolf (de la nécessité de « tuer l’ange du foyer » pour trouver l’émancipation) à la psychanalyse (l’épreuve du deuil, qui pourrait confondre la figure de l’ange-gardien au fantôme et le mouvement de se retourner tel que les mythes d’Orphée ou de la femme de Lot).
10 petites boîtes empruntant différents styles vernaculaires qui reconstituent des objets familiers mais inutiles ont été réalisées par l’artiste en faïence émaillée, bois et marqueterie. Ils contiennent chacun une image pieuse datant plus ou moins du 19ème siècle, représentant un ange protégeant un enfant dans une situation périlleuse. La chair de l’ange a été retirée par découpage. Chaque boîte est reliée à une sorte de tableau électrique contenant une photographie imprimée sur un A4. Le tableau gère en trois différents états la lumière qui provient de chaque boîte correspondant à l’évolution de la performance.
Pour la performance, les vêtements ont été réalisés par l’artiste pour s’identifier à Marie, la femme de la photographie qui a réalisée elle-même ses vêtements.
La sélection des plantes dans le cercle vert provient du jardin de ma grand-mère.
The Angel in the house est un poème de Coventry Patmore, écrit en 1854 pour sa bien-aimée Emily Patmore. Il deviendra l’archétype de l’idéal féminin par une société très patriarcale du 19ème siècle à nos jours. C’est aussi une figure récurrente dans l’œuvre de Virginia Woolf, telles que Clarissa Dalloway et Mrs Ramsay, pour qui elle témoigne une grande affection et du respect.
TSUNEKO TANIUCHI
MICRO- ÉVÉNEMENT N°49 /SPACE ODDITY – L’ARTISTE À SON STUDIO
DURÉE : ENVIRONS 35 MIN
Depuis 1995, Tsuneko Taniuchi mène une pratique de la performance à travers ce qu’elle nomme des « micro-événements » (numérotés) pour désigner la situation culturelle, sociale et politique qui se créée en un temps et un lieu donnés. Actrice principale de ses performances, Taniuchi implique de façon plus ou moins directe des participants dans ses scénarii ou bien joue sur l’interaction avec le spectateur. En 2011, avec le Micro-événements /Résistances quotidiennes (Le Générateur, Gentilly), elle introduit une nouvelle dimension qui tient à la mise en scène de son propre travail en faisant intervenir des danseurs qui viennent dialoguer avec elle par le corps, et en confiant à des comédiens la réactivation d’anciens micro-événements. Ainsi, au sein d’une nouvelle configuration, ce qui était compris comme un tout (le micro-événement en lui-même) devient partie d’un ensemble suscitant la production d’un sens nouveau par un phénomène de dialogue et de stratification.
Le Micro-événement n°49 /Space Oddity – l’Artiste à son studio reprend ce principe au sein d’une configuration plus complexe où la réactivation d’anciennes performances s’insère dans un ensemble de sept chapitres dont les textes (re-)composés par l’artiste se nourrissent d’un ensemble de références littéraires, artistiques et populaires qui portent les problématiques qui lui sont chères : le racisme, les inégalités sociales, de sexe et de genre, l’écologie. Œuvre de complexité à l’image du monde chaotique que nous vivons, le Micro-événement n°49 combine des textes de nature et de provenance très différentes pour rendre compte des conflits multi-strates qui traversent les individus et les identités au sein des sociétés multiculturelles.
« Je veux expérimenter de nouveaux territoires afin de transmettre ma conception de cette performance à de jeunes artistes/performers et tenter ainsi d’élargir le concept du corps à ses dimensions sociale, politique et économique. Je veux d’abord évoquer la vie urbaine dans des métropoles comme Paris, New York, Tokyo, etc., ainsi que la vie dans ses périphéries pour construire une multiplicité́ d’identités et ouvrir de nouvelles stratégies urbaines introduisant l’approche des « problématiques postcoloniales » que le philosophe Achille Mbembe, théoricien du postcolonialisme, a su développer. «
STEVEN COHEN
GOÛT
PERFORMANCE ART – 15/20MN
STEVEN COHEN est né en 1962 en Afrique du Sud. Chorégraphe, performeur et plasticien, il développe une oeuvre intime, provocante, mais toujours sensible et finement politique. À la scène comme à l’écran, il s’incarne dans un travail où son corps reste le lieu de l’expression principale, paré le plus souvent de ses propres créations plastiques. Steven Cohen cultive les paradoxes. Alors qu’il semble brisé par un passé douloureux et un présent amer, le performeur sud-africain est capable de soulever des montagnes. Il a l’endurance et la résilience de ceux qui ont choisi de combattre les inégalités et qui ont fait de cet engagement une ligne de conduite. L’art lui a sauvé la vie et il entend bien s’en servir pour interroger dans des créations provocatrices et anticonformistes son identité de « monstre homosexuel juif et blanc » et sa place dans une société postapartheid.
Le travail de l’artiste pose une réflexion sur une identité plurielle (genre, sexualité, religion, classe sociale…) face aux tabous et codes sociétaux en vigueur.
GOÛT
Soudain il est apparu. Talons hauts imitation léopard, demi-tunique noire, ruban tricolore entre les fesses, maquillage à outrance. Excentrique, étrange et fascinant. Alors on fait silence. Interpellés, choqués, médusés ou amusés. Peut-être bien tout à la fois. Steven Cohen, l’artiste de réputation internationale, a fait mouche. Imposé sa singularité sans mots, en dix minutes à peine. Le temps d’expulser de son arrière-train une fiole de bon vin et de la savourer.
21H30 · PROJECTION FILM · GRATUIT
ANNIE SPRINKLE ET BETH STEPHEN
WATER MAKES US WET – AN ECOSEXUAL ROAD TRIP ADVENTURE
FILM DOCUMENTAIRE (SF/USA) 2017 – 70 MIN – ENGLISH – TEST SCREENING
Beth Stephens (director), Annie Sprinkle (director), Keith Wilson (co-producer, director of Photography, editor), Jordan Freeman (associate producer, aerial cinematography), Sandy Stone (narrator), Josh Tuthill (animator), Alessia Cacchet (Editing assistant), Donna Harraway (interviewee),…
Beth Stephens, artiste et professeure, et Annie Sprinkle, star féministe porno et artiste, unissent leurs forces pour infuser la lutte pour la justice environnementale avec la politique sexuelle, l’activisme post-porno et l’humour.
Des ruisseaux généreux bordés de séquoias à la saumure de la mer de Salton, les artistes Ecosex Beth Stephen et Annie Sprinkle – et leur chien Butch – plongent dans la politique et les plaisirs de l’eau. Avec une curiosité, une émotion et un respect poétique, ces aquaphiles s’entretiennent avec des scientifiques, se plongent dans les problèmes des droits de l’eau, éliminent la vérité du capitalisme de l’eau et donnent la douche aux spectateurs avec une myriade de façons de faire l’amour avec… H-2-O Oh Oh!
Annie Sprinkle et Beth Stephens sont chercheuses, artistes et performeuses. La création de leur duo artistique au début des années 2000 et leur travail autour du concept d’écosexualité, a dessiné des lignes directrices dans l’art radical féministe et de l’activisme écologiste. Née en 1954 à Philadelphie, Annie Sprinkle est une icône de la communauté queer et des mouvements féministes pro-sexe centrés sur la défense des droits des travailleur.ses du sexe. Elle créée depuis plus de quarante ans des projets pédagogiques et militants autour de la sexualité : ses films « Annie Sprinkle’s Herstory of Porn » et « The Sluts & God desses Video Workshop: Or How to Be A Sex Goddess in 101 Easy Steps », sont des classiques du genre. Elle fut la première star du porno américain à obtenir un doctorat. Née en 1960 à Montgomery (Ouest Virginie), Beth Stephens est artiste performeuse, réalisatrice, militante et professeure d’art à l’Université de Californie Santa Cruz, où elle est également directrice et fondatrice du E.A.R.T.H. Lab avec Sprinkle. Depuis 30 ans, Stephens travaille sur les thématiques queer , féministe et environnementaliste. Stephens et Sprinkle se sont produites à la Biennale de Venise en 2009 et plus récemment à la Documenta 2017 (Athènes et Kassel).
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