Ce sont des fleurs de sucre, fragiles et poétiques sculptures de ce matériau inattendu, aux allures de marbre taillé, que Karine Bonneval dispose dans des vitrines installées dans les appartements historiques du Château.
“Depuis plusieurs années, Karine Bonneval concentre sa recherche sur les relations paradoxales que nous entretenons avec le vivant. à travers les notions de territoire, d’exotisme, d’exploration, d’hybridation, de matières premières, elle interroge notre rapport à la nature, que l’homme a domestiquée sans toujours réaliser qu’il est partie intégrante de ce tout qu’il domine. Avec la sculpture, la vidéo, l’installation, elle tente de faire apparaître cette altérité nécessaire entre l’humain et les autres êtres vivants, notamment végétaux. Avec poésie, mais aussi malice, associant le naturel et l’artificiel, l’artisanal et l’industriel, elle pose la question de l’adaptation, du dialogue avec un milieu constitué de nos interlocuteurs privilégiés”. Gunther Ludwig, 2015.
La canne à sucre est le végétal le plus cultivé dans le monde.
“D’où vient ce que nous mangeons ? L’homme regarde la nature comme une curiosité. Il la traque, joue avec elle, s’en sert comme d’un garde-manger. Depuis des millions d’années, l’homme décrypte son milieu, ce qu’il peut lui apporter. Souvent, il en a peur et veut le dominer. Retour de bâton assuré.
Le sucre est notre plaisir et l’une des pires plaies de l’humanité. L’être humain aime le sucre. Il le cherche frénétiquement depuis la préhistoire. Alexandre, conquérant de la Grèce, rapporte la canne à sucre de l’Inde, qu’il acclimate en Méditerranée avant que les colons ne la cultivent aux Antilles. Ils instaurent avec la complicité des chefs africains le pire des esclavages. Napoléon ruine le commerce triangulaire qui a tant enrichi Nantes et Bordeaux en poussant Delessert à développer la betterave à sucre. Mais la plaie de l’esclavage met encore un demi-siècle avant de se refermer. Aujourd’hui, nous mangeons trop de sucre et le diabète est l’une des maladies les plus redoutables de l’humanité. Il faut se méfier du sucre”. Gilles Fumey, géographe de l’alimentation, 2013, à propos de Makarka et des tenues d’explorateurs.
La canne à sucre illustre les liens complexes que nous entretenons avec le végétal.
Saccharum officinarum est une plante dont on est peu sûr de l’origine géographique. Répandue par l’homme et croisée avec d’autres espèces de canne à sucre, elle n’existe plus à l’état sauvage. Ce sont aujourd’hui les premières plantes cultivées au niveau mondial.
“L’or blanc”, jadis produit grâce à l’esclavage et à l’origine de guerres, est aujourd’hui un produit de base bon marché partout dans le monde. Mais sa blancheur et sa cristallisation pailletée conservent l’ambiguïté de notre histoire commune.
REPÈRES BIOGRAPHIQUES
Karine BONNEVAL
FRANCE
Née en 1970 à La Rochelle, vit en région Centre-Val de Loire.
EXPOSITIONS PERSONNELLES
2015
Dendromité, École supérieure d’art et de design / ESAD, Orléans
2012
Bonpland et Acclimatation, projection et rencontre à l’Alliance française en association avec le MAMBA, Buenos Aires, Argentine
Moteurs !, exposition à la borne du pays où le ciel est toujours bleu, La Châtre
Je cherche des parfums nouveaux, des fleurs plus larges, des plaisirs inéprouvés, la Maréchalerie énsa-v / École nationale supérieure d’architecture de Versailles
Hybrides véhicules, Galerie MET de la Châtre, Paris
2010
Dans un jardin (FRAC Haute-Normandie), Musée des Beaux-Arts, Rouen
Projection d’Acclimatation, semaine transversale, Faculté d’arts plastiques, Lille
2009
Macadam cow-girl, Galerie ENSA, Limoges
Moteur !, Centre d’art contemporain – Passages / Ginkgo, Troyes
2007
Cabaret automobile, les dessous du patrimoine, Petite Galerie des Beaux-Arts, Rouen
EXPOSITIONS COLLECTIVES
2016
La force de l’empathie, Watou kunstenfestival, Belgique
Back to the trees, forêt de Chaux
Fantômes et apparitions, Château du Rivau, Lémeré
Microscopie du Banc, Micro Onde, Vélizy-Villacoublay
2015
Jardins d’hiver, La Graineterie centre d’art, Houilles
Chimères, Château du Rivau, Léméré
Triennale de Vendôme
Jardiniers terrestres, jardinier céleste, biennale d’art contemporain de Melle
GlocauAir, open studios, Berlin, Allemagne
2014
Les habits de château, Château de Maisons-Laffitte
Marc Plas invite, Galerie The Window, Paris
A posteriori, énsa-v / École nationale supérieure d’architecture de Versailles
Le secret, Château du Rivau, Léméré
2013
Design culinaire à 4 mains, avec Carole Belenus, MAC/VAL, Vitry sur Seine
Passe-moi le sel ! , 15ème Parcours contemporain, Fontenay-le-Comte
Dés-tresse et délacé treize, Maison des Tresses et Lacets, Parc naturel régional du Pilat
Je sème à tout vent, Galerie Martine et Thibault de la Châtre, Paris
Les livres de l’or pauvres, Château de Lucinges
Des Fleurs Sinon Rien !, Galerie Odile Ouizeman, Paris
Si l’art de la parure m’était conté, Château du Rivau, Léméré
2012
Phylloplastie, Domaine de Chaumont-sur-Loire, Centre d’Arts et de Nature, Chaumont-sur-Loire
Post ecologia, FASE, Centro Cultural Recoleta, Buenos Aires, Argentine
La maladie de Flaubert, musée Flaubert et d’histoire de la médecine, Rouen
2011
16ème Biennale internationale de céramique contemporaine, couvent des cordeliers, Châteauroux
2010
Portraits de chaussures. Histoires de pieds, Musée international de la Chaussure, Romans
Et si la guirlande de Julie était en laine ?, Domaine de Rambouillet, Rambouillet
Accrochage d’été, Galerie Martine et Thibault de la Châtre, Paris
Doublures, maison des arts d’Évreux, Évreux
Appel de ph’art, Musée de l’Auto et du Vélo, Châtellerault
2008
Composites, CAUE 92, Galerie du Petit Château, Sceaux
777, une journée vidéo d’artistes plasticiens, Château de Kerpaul, Loctudy
Histoires de chaussure, Musée international de la Chaussure, Romans
2007
Montre-moi l’œuvre autrement, FRAC Haute-Normandie, Rouen
Pleins phares, Musée national de l’Automobile, Mulhouse
Brigade des images, Glaz’art, Paris
Fragile, la Générale, Paris
A Song of Love, Candid arts trust Gallery, Londres, Royaume-Uni
TARIFS
BILLET DOMAINE
- 40 installations et expositions d’art contemporain sur l’ensemble du Domaine
- 30 nouveaux jardins dans le cadre du Festival International des Jardins
- 32 hectares de parcs (Parc Historique et Parc du Goualoup)
- Le Château complètement remeublé et ses somptueuses Écuries
Billet 1 journée
- adulte : 18,00 €
- réduit1: 11,50 €
- enfant de 6 à 11 ans : 6,00 €
- Tarif “familles” : gratuité pour 2 enfants de moins de 12 ans pour l’achat de 2 entrées plein tarif Domaine à 18,00 €.
Gratuit pour les enfants de moins de 6 ans, les personnes handicapées sur présentation d’une carte, les titulaires de la carte de presse, les agents de la Région Centre-Val de Loire et les chauffeurs de cars.