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Du 20 Déc 2017 au 02 Fév 2018

Vernissage : 19 Déc @ 20h00

Contre-performance

Catégorie :

18 Cher

Sur une proposition d'Emmanuel Ygouf Conception par les étudiant·es de la CPES-CAAP En partenariat avec Bandits-Mages

Organisé par :

Bandits-Mages, LATRANSVERSALE

Adresse :

50 rue Stéphane Mallarmé 18028 - Bourges

Exposition avec Alexandra Riss et Thomas Wattebled.

Contre-performance

est la première exposition d’un programme d’appariement à la Transversale d’artistes émergeant·es n’ayant encore jamais exposés ensemble, mais dont le travail plastique offre des correspondances, échos ou oppositions fortes, pratiques parallèles que l’exposition propose de faire se rencontrer. Occasion de duos ou de « duels », les œuvres des artistes apparié·es sont mises en dialogue autour d’un thème commun.

Au-delà de « l’effet catalogue », inévitablement déceptif, d’une simple thématique de rapprochement entre art et sport (les relations entre ces deux domaines d’activités sont en effet loin d’être inédites) c’est la notion d’ échec qui est ici mise en jeu dans cette exposition.

Les œuvres d’Alexandra Riss et de Thomas Wattebled dépassent en effet les simples analogies formelles propres à la fascination pour une certaine esthétique sportive, ou aux détournements des équipements (agrès, tracés sportifs) — qui ne sont d’ailleurs pas sans rappeler des périodes et mouvements artistiques du XXe siècle. Tous deux mettent en crise la performance et font échouer ou tournent en ridicule, tout en en prenant le parti, l’allégeance au culte du succès.

C’est donc dans une tentative de revalorisation et de poétisation de l’échec, de la faute, de la chute — en tant qu’inconcevables, contradictoires avec l’univers compétitif dans lequel le sport est souvent cantonné, où la notion de performance est synonyme de dépassement, et donc de progrès — que vient se loger cette exposition.

Face à la performance perpétuelle et à la pratique de l’excès, à la montée en puissance des valeurs de la concurrence comme injonction sociétale, de la conquête de la réussite sociale comme définition de l’identité des individus, au fantasme moderne d’un corps sportif optimisé, d’un « corps-œuvre » indéfiniment perfectible, quel regard porter sur l’échec, sur la non-performance ?

L’essai, le balbutiement, la contre-performance en tant qu’absence de recherche d’un dépassement systématique de ce qui précède, mais plutôt comme répétition de ce qui n’est, encore, qu’une simple tentative, est à envisager comme notre première relation au monde. C’est-à-dire comme appréhension première du monde, manière native de s’y confronter dans nos apprentissages du « tenir debout » (tout mouvement est une chute contrôlée), du « déplacement rampant », de la « marche », du « saisissement », etc. — au même titre que l’on désigne « arts premiers  » les formes originelles des pratiques artistiques, les premiers apprentissages des déplacements de l’enfant sont en quelque sorte des « sports premiers » — qui représentent un programme pour être au monde, et non seulement dans celui-ci.

A contrario de la commande performative, le programme (qui recoupe donc l’essai, la tentative, la démarche expérimentale, le processus, le work in progress , etc.) est un des ressorts de l’artiste : processus créatif, le programme est à la fois le projet (cheminement fait d’expérimentations, de tâtonnements, de simulations, d’imprévus, d’accidents, de réflexion) et la possibilité de la relégation de sa mise en œuvre en tant que réussite.

Ce contre-pied performatif qu’est l’échec programmatif se retrouve dans les formes plastiques d’Alexandra Riss et de Thomas Wattebled, alliant l’absurdité burlesque d’actions maladroites, d’images ambigües et d’objets improbables ou contre-productifs à la figure programmatique de l’artiste en vaincu.

Alexandra Riss

née en 1992 , diplômée en 2015 de l’ESBA – TALM Tours, vit et travaille à Tours .

À travers ses installations, performances et activations d’objets performatifs, [Alexandra Riss] détourne des éléments symboliques de l’enfance et du jeu (sportif) pour venir leur apporter de nouvelles charges affectives. La corporalité y est omniprésente. Elle sollicite pour cela, des objets, des espaces, une circulation des corps, comme moyen d’engager le spectateur au cœur d’un dispositif qui interroge sa perception. L’artiste se joue allègrement des apparences, des images et des sens convenus pour mener une réflexion sur les notions de coercition et de norme.

Élise Cressely

Thomas Wattebled

né en 1990, diplômé en 2015 de l’ESBA – TALM Angers, vit et travail le à Orléans.

Thomas Wattebled développe une recherche autour de la société de la performance, il détourne ses emblèmes pour valoriser les gestes improductifs, la figure du perdant et les formes en repos. Ces manipulations prennent la forme de dessins, d’installations, de vidéos ou de photographies.

Informations pratiques

Exposition ouverte du lundi au vendredi, de 8h à 18h, sur rendez – vous

Fermeture exceptionnelle du 25 décembre 2017 au 08 janvier 2018