Édito
Didier Lamandé nous a quitté le 2 octobre 2015.
Emporté par un cancer fulgurant, il incarne le parcours exemplaire d’un programmateur indépendant et breton. Au cours de sa carrière il n’a pas cessé de défendre des expressions contemporaines libres, ironiques et décomplexées.
Cet homme curieux et attentif a fait front contre vents et marées malgré nos politiques culturelles molles et frileuses ; malgré les vues courtes des parents d’élèves suivies des replis spéculatifs de nos directeurs de centres d’art ; malgré les tristes avancées d’un art international réactionnaire et conservateur ; malgré nos élites et nos élus déconnectés des réalités contemporaines.
Didier Lamandé exerça son activité durant 21 ans à la Galerie du Dourven, un lieu public où la grande véranda ouvre sur une mer céleste qui fait pâlir le lapis-lazuli ainsi que l’outremer.
La pointe du Dourven n’a jamais manqué d’air ni emprunté d’oxygène.
Des embruns vifs et iodés imprègnent les ifs contractés et les pins pénitents.
D’invariables revers de Manche rejettent le plat de coquilles roses sur un sable brodé d’écumes. Des colonies de moules et de bonnets chinois se pressent et s’intercalent dans des filons de dolérite. Poli par les parfums des cardamines et des ancolies le granit argenté s’enracine dans la baie.
Puis un dernier soupir, et notre homme part regagner la fine cicatrice qui scelle le ciel et la mer.
Couverture :
— Thomas Fontaine, Victoria
Par ordre d’apparition :
— Julie Vayssière, Vêtements pour peindre
— Julie Crenn, Qui a peur de la peinture ?
— Elsa Mazeau, Corrections d’architectures
— Laure Jaumouillé, Magali Sanheira – Intensités Sensorielles
— Dossier TRÉAC, (Territoire en résidence d’éducation artistique et culturelle)
— La Vénus Étoilée, Portrait hérotique
— Sammy Engramer, Trans-Post-Future-Core
— Laure Tixier, Les Étourdis – Nids d’oiseaux marins
— Olivier Dohin & Nicolas Simarik, Feux De Camp