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20 janvier 2017

Portrait(s) de l’artiste en travailleuse, travailleur – Ressources

Émissions de radio

France Culture, La précarité 4/5 – Peu de moyens, beaucoup d’engagement, Émission Les Nouvelles vagues, de Marie Richeux – jeudi 19.01.2017, de 14h à 15h (durée 59 min)

Aujourd’hui, on retourne la notion de précarité comme un gant. Subie, elle est aussi parfois un levier de création, d’émancipation. Depuis l’art vivant et visuel, des artistes nous parlent des modes de création et de production d’un art « précaire », quand la contrainte devient un levier artistique.

Avec trois invitées : Carole Douillard, plasticienne et performeuse, membre co-fondateur du projet « Economie solidaire de l’art« . Ses œuvres s’articulent au contexte géographique et social ; c’est aussi le cas du travail de Valérie Suner, metteuse en scène et directrice du Théâtre de la Poudrerie à Sevran (93) et de (par tel) Shams El Karoui, comédienne associée au Théâtre de la Poudrerie, elle partage avec avec Hassiba Halabi la scène de la dernière création. Avec elles, nous parlons de ce dispositif d’expérimentations théâtrales qui propose notamment des pièces à domicile. Il se déploie dans un quartier peu pourvu en propositions culturelles, touché par un chômage et une précarité marqués.

Études et projets

Groupe de réflexion Économie solidaire de l’art : http://www.economiesolidairedelart.net/

La Charte Économie Solidaire de l’Art est à la fois éthique et économique. Elle vise à faire valoir une rémunération pour toute prestation sollicitée auprès des artistes, commissaires d’exposition, critiques d’art, graphistes, photographes, régisseur·euses, médiateur·trices, agent·e·s d’art et assistant·e·s exerçant leur activité sous un statut d’indépendant. La charte ne concerne pas les collaborateur·trice·s ou intervenant·e·s salarié·e·s.

http://www.payingartists.org.uk/ – UK

Founded in 1980 a-n the Artists Information Company is the largest artists’ membership organisation in the UK with 20,000+ members. We support artists and those who work with them in many practical ways, acting on behalf of our membership and the visual arts sector to improve artists’ livelihoods. We have a reputation for providing compelling insights and playing a catalytic role in influencing and informing cultural policy. a-n’s artists advisory group AIR Council identifies and explores issues that impact on artists’ practice, campaigning for artistic, legislative and economic measures that enhance artists’ working lives and professional status. In 2013, a-n and AIR surveyed UK artists to find out their remuneration from publicly funded galleries and their overall income levels. The resulting evidence was the foundation for the Paying Artists Campaigna-n supports the professional needs of artists through an extensive range of resources and since 2004 we have published annual Guidance on fees and day rates for visual artists. More about member benefits and how to join a-n.

http://www.wageforwork.com/ – USA

Working Artists and the Greater Economy is a New York-based activist organization focused on regulating the payment of artist fees by nonprofit art institutions and establishing a sustainable labor relation between artists and the institutions that contract our work.  Why? Read our wo/manifesto. What is W.A.G.E. Certification? W.A.G.E. Certification is a voluntary program initiated and operated by W.A.G.E. that publicly recognizes those nonprofit arts organizations demonstrating a history of, and commitment to, voluntarily paying artist fees that meet minimum payment standards. How many are Certified? 33

+ Calcul d’honoraires : http://wageforwork.com/certification/2/fee-calculator

W.A.G.E. Certification sets standards of compensation to be paid to artists for 14 fee categories.  The level of compensation an organization must provide in order to be certified is determined by its Total Annual Operating Expenses (TAOE). Fees for each category are calculated as a fixed percentage of each organization’s TAOE by W.A.G.E.’s Fee Calculator and are assigned to each organization as part of the Certification process.

Rapports

OBSERVATION PARTICIPATIVE ET PARTAGÉE DES ARTS VISUELS EN PAYS DE LA LOIRE Étude socio-économique des acteurs des Pays de la Loire : structures, artistes, professions intermédiaires. Juillet 2013

À partir de données 2011 collectées auprès des acteurs du territoire, de décembre 2012 à avril 2013. Menée par AMAC dans le cadre de la conférence régionale consultative de la culture en Pays de la Loire. 

Bibliographie

How Should Artists Be Paid?: Hollis Frampton’s Letter to MoMA, 1973 – publiée sur le blog en 2014

La lettre originale ici

Reading Martha Schwendener’s review last week of the exhibition Images of an Infinite Film, I clicked through to the late Hollis Frampton‘s letter to the Museum of Modern Art—in which he told the museum, in no uncertain terms, to pay him in more than « love and honor » if they wanted to give him a retrospective. (Here’s one of his films I like.) The letter is legendary in lefty art circles and among art historians, but I’d never read it fully before. I found myself pumping my fist along with him.

La belle victoire des syndicats d’artistes canadiens (CAAP, 05-2014)

Le 14 mai 2014, les deux organisations professionnelles nationales qui représentent les auteurs d’arts visuels, le CARFAC (Canadian Artists Representation / Le Front des artistes canadiens), et le RAAV (Regroupement des artistes en arts visuels du Québec) ont obtenu gain de cause face au Musée des Beaux-arts du Canada (MBAC) pour l’établissement d’une rémunération minimale versée à tout artiste professionnel dans le cadre d’une diffusion ou d’une commande d’œuvres. Cette avancée sociale au Canada est une brèche importante dans la « culture de la gratuité » largement pratiquée ailleurs.

La Bibliographie associée à cet article :

  • « La relation artiste-diffuseur en arts visuels : vers un nouveau paradigme », RAAV, août 2006
  • « Guide pratique à l’intention des artistes en arts visuels : Cadre légal », RAAV, 2010
  • « Guide pratique à l’intention des artistes en arts visuels : les centres d’artistes », RAAV, 2010
  • « Le RAAV et CARFAC devant la Cour suprême », RAAV, 2013
  • « La Cour suprême entendra un litige entre des artistes et le Musée des beaux-arts du Canada », journal Le Devoir, 16 août 2013 :
  • http://www.ledevoir.com/culture/arts-visuels/385283/la-cour-supreme-entendra-un-litige-entre-des-artistes-et-le-musee-des-beaux-arts-du-canada
  • Frédérique DOYON, « L’épineux dossier des droits d’exposition devant la Cour suprême », journal Le Devoir, 13 mai 2014 : lien
  • « La Cour Suprême : unanime en faveur des associations d’artistes », article en date du 14 mai 2014, site du RCAAQ, consulté le 2 juillet 2014
  • http://www.rcaaq.org/html/fr/nouvelles_details.php?id=20140
  • « Cour suprême du Canada : motifs de la décision en faveur du RAAV et de CARFAC », site du RAAV, consulté le 2 juillet 2014 : lien

Le CAAP – Comité des Artistes-Auteurs Plasticiens est une organisation syndicale nationale, il défend les intérêts moraux et matériels des auteurs d’art visuel (plasticien-ne-s, graphistes, designers, photographes, vidéastes, illustrateurs-trices, auteurs de BD, plasticien-ne-s sonores, performers, etc.). Devant l’urgence de promouvoir des intérêts collectifs au sein d’un secteur particulièrement individualisé et par là même fragilisé, le CAAP constitue une force de proposition auprès des pouvoirs publics et fait entendre la voix des auteurs d’art visuel (mda et agessa) dans les multiples débats ouverts aujourd’hui : juridiques, sociaux, économiques, nationaux et européens.

 

BOLTANSKI, Luc ; CHIAPELLO, Ève — Le nouvel esprit du capitalisme. — Paris, Gallimard, 1999, 843 p.

L’idée de ce très volumineux ouvrage  (640 pages de texte, 115 pages de notes, une bibliographie…) est née d’un étonnement, celui de la faiblesse actuelle de la critique à l’égard d’un constat d’une évidence manifeste pour les auteurs : d’un côté, « le capitalisme mondial entendu comme la possibilité de faire fructifier son capital par l’investissement économique ou le placement économique » connaît une expansion inégalée alors que, dans le même temps, la situation économique et sociale d’un grand nombre de personnes se dégrade même si l’on se contente de circonscrire l’examen à la seule situation française. Après une telle entrée en matière, on pourrait craindre un remake de la mise en exergue des contradictions internes du capitalisme. Il n’en est rien car ce qui préoccupe Luc Boltanski et Ève Chiapello est le fait que, malgré sa bonne santé apparente, « il (le capitalisme) connaît une crise importante dont témoigne le désarroi grandissant qui menace l’accumulation ». Mais de quelle crise s’agit-il alors même que l’on vient d’affirmer que le capitalisme est florissant ? Dans son essence, en effet, « le capitalisme est une forme ordonnatrice de pratiques collectives parfaitement détachées de la sphère morale au sens où elle trouve sa qualité en elle-même ». Si l’on peut oser l’analogie, il ressemble à la colombe dont Kant se plaisait à citer l’exemple : désirant voler de plus en plus vite et de plus en plus haut, l’animal rêvait du vide pour se débarrasser de la résistance de l’air. Comme la colombe, le capitalisme aspire au vide mais comme pour la colombe, le vide lui serait fatal. Pour continuer à se développer, il a besoin de trouver ailleurs qu’en lui-même des principes de justification qui légitiment l’engagement fort des acteurs. Il a besoin de la critique comme l’oiseau a besoin de l’air pour voler, car il ne peut s’appuyer que sur ce qui résiste. Donc le capitalisme dont on nous a affirmé la bonne santé va sans doute connaître (ou connaît ?) une crise, à défaut de pouvoir s’appuyer sur une critique qui lui permettrait de s’amender tout en favorisant à nouveau l’engagement des acteurs dans son expansion. L’ambition des auteurs est alors de comprendre les raisons de l’affaiblissement de la critique au cours des vingt-cinq dernières années et de proposer un support théorique à une nouvelle critique permettant ainsi de « renforcer la résistance au fatalisme sans encourager le repli dans un passéisme nostalgique ». Il ne s’agit donc pas de remettre en cause d’une quelconque manière le capitalisme, au contraire car « si le capitalisme a survécu, c’est bien parce qu’il est vu comme le meilleur des ordres possibles ». Il reste à trouver, à partir d’une réflexion sur l’essence du capitalisme, les fondements de cette critique non radicale qui vise seulement à le contraindre sans le subvertir. – Françoise PIOTET (Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne / Laboratoire Georges-Friedmann) in « Sociologie générale », L’Année sociologique, 1/2001 (Vol. 51), p. 257-273 – DOI : 10.3917/anso.011.0256