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17 novembre 2016

Le SODAVI dans le texte

Dans le cadre de notre dossier consacré aux politiques culturelles, nous avons cherché à nous renseigner sur le « SODAVI », comme en témoigne l’article Un SODAVI  qui ne dit pas son nom ?

La littérature existant à ce sujet étant relativement modeste, nous pouvons vous en proposer aujourd’hui une anthologie, en extrayant les citations des pages où elles apparaissent.

Cette compilation nous semble nécessaire afin de cerner les termes utilisés, et ceci avant même de nous interroger sur la pertinence de la mise en place d’un tel schéma dans notre région.

Cette démarche préalable sera peut-être inutile. En effet, le futur de cette interrogation à venir est largement suspendue à des volontés politiques, étant donné que ce schéma serait nécessairement porté par la volonté conjointe de l’État (Ministère de la Culture – DRAC Centre) et des collectivités territoriales (dont, au premier chef, le Conseil régional), en partenariat avec les structures et les professionnels ou réseaux d’art contemporain, dont AAAR est à ce jour le seul équivalent régional, malgré la non-reconnaissance officielle de notre travail quotidien.

Voici donc, pour votre lecture, le sommaire des cinq extraits suivants :

  1. Le rapport législatif (n°3110, annexe n°9 culture) de l’Assemblée Nationale / Annexe °9 : Culture – Création – Transmission des savoirs et démocratisation de la culture.
  2. Projet de service 2015-2020 de la DGCA – Direction générale de la création artistique, daté du 13 avril 2015.
  3. Entretien accordé par Catherine Texier, présidente du CIPAC, à Vincent Rouillon pour la Fédération nationale des élus pour la culture (FNCC) et publié dans La Lettre d’Echanges n°141.
  4. Pré-programme des 14ème Rencontres Nationales Inter-associatives de la FRAAP (Fédération des réseaux et associations d’artistes plasticiens) qui se sont déroulées les 19, 20 et 21 mai 2016 à Limoges.
  5. Présentation générale du SODAVI en téléchargement sur le Site Internet du SODAVI Nouvelle Aquitaine (consulté le 17/11/2016).

Extrait du rapport législatif (n°3110, annexe n°9 culture) de l’Assemblée Nationale, Rapport de Pierre-Alain Muet, député, au nom de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire sur le projet de loi de finances pour 2016 (n° 3096) / Annexe °9 : Culture – Création – Transmission des savoirs et démocratisation de la culture.

Plan d’accès de l’extrait du document, accessible en ligne (consulté le 17/11/2016)

II. LE PROGRAMME 131 CRÉATION
B. UNE FORTE PROGRESSION DES ARTS PLASTIQUES
4. Favoriser la rencontre du public avec l’art et la création (page 24)

1) Le schéma d’orientation des arts visuels – le « SODAVI »

Les DRAC, en fonction de leur stratégie, sont invitées à élaborer ces schémas d’orientation. À l’aube d’une nouvelle organisation territoriale de la République et dans une logique budgétaire économe des deniers publics, un diagnostic partagé permettant d’identifier les atouts et les manques de l’existant à l’échelle des régions permettrait la nécessaire réingénierie des politiques publiques dans le domaine des arts visuels.

Nous relevons, dans ce court extrait, les notions de stratégie (quelle est la stratégie de la direction régionale des affaires culturelles du Centre ?) et d’économie budgétaire associées à l’ingénierie des politiques publiques. Le SODAVI consisterait donc en une répartition des moyens existants dans le domaine des arts visuels selon une orientation régionale stratégique ?


Extrait du Projet de service 2015-2020 de la DGCA – Direction générale de la création artistique, daté du 13 avril 2015

Plan d’accès de l’extrait du document, accessible en ligne (consulté le 17/11/2016)
1. Enjeux, ambitions et facteurs-clés de réussite : les grandes orientations du projet de la DGCA
1.2 Les enjeux pour les services
1.2.1 Le service des arts plastiques
– Ambition stratégique à 5 ans et objectifs opérationnels (page 19)

[…] il faudra dans les cinq ans reprendre l’ingénierie des politiques territoriales de l’État dans le champ des arts visuels en élaborant, avec les acteurs et les collectivités, des Schémas d’Orientation pour le Développement des Arts VIsuels (SODAVI) sur le modèle des schémas d’orientation des lieux de musiques actuelles (SOLIMA). Le SODAVI entend définir une approche globale des créateurs des arts visuels en prenant en compte la structuration des filières et l’articulation des étapes de la vie de l’artiste (formation initiale/vie professionnelle/formation continue), les aspects économiques et réglementaires de la vie de l’artiste (droits d’auteurs, cotisations chômage, retraite…) et les aspects pratiques de la vie de l’artiste avec notamment les ateliers­ logements qui juxtaposent lieu de travail et lieu de vie dans un même espace. Ces schémas concerneront aussi les créateurs des métiers d’art, la mode, et le design. Ce chantier prioritaire devra prendre en compte les arbitrages à venir en matière de re-découpage des régions.

 

Nous retrouvons la notion d’ingénierie des politiques culturelles et découvrons, qu’au-delà dela première acception des arts visuels comme arts plastiques, les SODAVI concernera les créateurs de métiers d’art, la mode et le design, soit les arts appliqués.

Pour rebondir sur cette déclaration, nous vous proposons de nous faire part de vos idées concrètes, Oh vous artiste


Entretien accordé par Catherine Texier, présidente du CIPAC, à Vincent Rouillon pour la Fédération nationale des élus pour la culture (FNCC) et publié dans La Lettre d’Echanges n°141.

Vincent Rouillon : Le ministère souhaite initier des Schémas d’orientation des arts visuels (SODAVI), sur le, modèle des SOLIMA. De telles démarches d’organisation sans périmètre prédéfini des acteurs vous paraissent-elles d’avenir ?

Catherine Texier : Les premières préfigurations de SODAVI font en effet apparaître des périmètres bien différents : à l’échelle d’une région ou d’une agglomération… Une souplesse qui peut être positive. Nous croyons beaucoup à ce dispositif. Mais il ne sera efficace qu’à condition de réunir à chaque fois l’ensemble des acteurs de notre secteur – artistes, acteurs professionnels, mais aussi usagers (notamment via les associations “les amis de…”) et bien sûr les décideurs publics. Établir des formes collaboratives directes sur les territoires pour développer des politiques culturelles structurantes, avancer autour d’un principe de filière des arts visuels est un enjeu important. En revanche, si cela sert simplement à réaliser des projets ponctuels ou à trouver quelques fonds supplémentaires, on aura manqué l’essentiel. Le CIPAC produit un gros effort d’accompa­gnement du processus SODAVI, avec cette conviction qu’il ne peut se déployer qu’avec l’ensemble des décideurs publics. Par ailleurs, le contexte est favorable. À la différence des SOLIMA, le projet des SODAVI s’initie au moment de la redéfinition du périmètre et du rôle des régions. La réforme territoriale pose tant de questions qu’on a besoin d’outils structurants. Il peut en être un. Un autre atout tient paradoxalement à la faiblesse d’organisation du secteur des arts plastiques, car elle est le gage d’une absence de raideur qui lui permet d’épouser les données réelles. Enfin, il n’y a pas de modélisation a priori, ce qui est à la fois une force et une difficulté.

Catherine Texier pointe donc trois handicaps pouvant être considérés éventuellement comme des atouts :

  1. Un contexte politique de redéfinition du périmètre et du rôle des régions, sur fond de réforme territoriale.
  2. Une faiblesse historique et semble t-il permanente d’organisation du secteur des arts plastiques, permettant une certaine souplesse.
  3. Une modélisation inexistante, permettant l’invention sans garde fou.

Pré-programme des 14ème Rencontres Nationales Inter-associatives de la FRAAP (Fédération des réseaux et associations d’artistes plasticiens) qui se sont déroulées les 19, 20 et 21 mai 2016 à Limoges.

À l’aune des nouvelles grandes régions, les SODAVI-Schéma d’orientation et de
développement des arts visuels sont-ils un outil tangible, un dispositif opérationnel de définition des politiques publiques des arts contemporains ?

Et oui, nous ne relayons ici qu’une question, que nous complétons par la liste des participants à la table-ronde correspondante :

  • Joël Lécussan et Pascal Pesez, co-présidents de la FRAAP
  • DominiqueThébault, président de Lac&S/Lavitrine représentant du RÉSEAU CINQ.25
  • Sophie Brossais, présidente du RÉSEAU CARTEL
  • Blaise Mercier, président du RÉSEAU FUSÉE; Marie Pleintel, trésorière du réseau 50°NORD
  • Philippe Berthelot, représentant de la CNLII-COORDINATION NATIONALE DES LIEUX INTERMÉDIAIRES ET INDÉPENDANTS
  • Catherine Texier, présidente du CIPAC, représentante du RÉSEAU CINQ.25
  • Alain Rousset, président du CONSEIL RÉGIONAL AQUITAINE LIMOUSIN POITOU-CHARENTES
  • Pierre Haramburu, chef du pôle des réseaux de diffusion de l’art contemporain (Frac et centres d’art contemporain), département du soutien à la création-service des arts plastiques, DGCA, Ministère de la Culture et de Communication.

Extrait de la présentation générale du SODAVI en téléchargement sur le Site Internet du SODAVI Nouvelle Aquitaine (consulté le 17/11/2016)

À noter : Les noms des partenaires en présence ont été supprimés pour ne conserver que leurs fonctions, dans une optique de généralisation du propos au delà de la démarche particulière.

Le Sodavi qu’est-ce que c’est ?

Le Sodavi – Schéma d’orientation pour le développement des arts visuels est une démarche de concertation initiée de manière conjointe par l’état (Ministère de la Culture et de la communication – Drac), la Région et les réseaux d’art contemporain du territoire.

L’objectif est de produire un état des lieux et un diagnostic partagés des arts plastiques et visuels à l’échelle de la Région, et d’établir des préconisations pour développer ce secteur. Conçues dans le cadre d’une concertation élargie à tous les acteurs qui souhaitent se mobiliser, ces préconisations auront pour finalité la structuration du secteur des arts plastiques et visuels [à un niveau régional].

Cette mobilisation de tous les acteurs permettra :

  • D’approfondir les échanges et la connaissance mutuelle entre les acteurs et les collectivités publiques participantes.
  • De favoriser les interactions entre le secteur des arts plastiques et visuels et toutes les composantes de l’économie créative.
  • D’élaborer et de hiérarchiser les objectifs et modalités des politiques publiques relatives à ce secteur ; de générer des solidarités, de la coopération et/ou de la complémentarité.
  • De contribuer à la réflexion sur les politiques publiques dans le domaine des arts plastiques et visuels, notamment celles portées par l’état en région et la Région.

À la suite de ce texte, des priorités sont détaillées et des méthodes de mise en œuvre sont abordées. Nous vous les transmettons également, puisque nous ne sommes pas avares de transmission :

Deux axes de travail prioritaires sont aujourd’hui proposés : le parcours de l’artiste et le développement territorial. Ces axes seront nourris au fil des rencontres, des réflexions et de l’avancée des chantiers. Afin de permettre l’expression de chacun et la prise en compte de tous les points de vue, la démarche de concertation s’organise en plusieurs temps et plusieurs modalités.

  • Trois Ateliers fédérateurs […], pour lancer collectivement les grands chantiers de la réflexion et faire des points réguliers sur leur état d’avancement.
  • Cinq à six chantiers thématiques […] pour travailler sur des problématiques ciblées et proposer […] des préconisations concrètes.
  • Une enquête permettant de dresser un état des lieux et un diagnostic du secteur des arts visuels [en région], identifiant notamment les problèmes concrets auxquels les acteurs sont confrontés autant que les expériences réussie
  • Une commande artistique qui proposera aux structures et aux artistes de participer au SODAVI par un projet concret, qui soit au coeur de nos métiers et de nos missions, permettant de travailler sur les problématiques traitées dans le cadre de la démarche, d’inventer une méthode et d’enrichir la réflexion.
  • Une restitution finale […], ouvrant sur la mise en œuvre des préconisations issues de la démarche.

Et voilà, nous serions ravi.e.s de compléter notre collection grâce à vos suggestions, réactions, idées ou actions… Vous savez bien sûr comment nous contacter, mais au cas où : contact [@] aaar.fr