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12 juin 2017

POUR APPRENDRE : ÉCOUTEZ (UNIVERSITÉ POPULAIRE DU FRAC CENTRE 2016-2017)

Radio Campus Orléans diffuse le samedi à 10h les conférences données au Frac Centre dans le cadre de l’Université Populaire. Celles-ci sont également accessibles via la page soundcloud de la radio.

CYCLE ART :
ART ET DÉMOCRATIE
Intervenant : Christian Ruby
Les arts de participation et la démocratie
L’art dans l’action publique et l’espace
Art et démocratie

LES THÉORIES MODERNES
Intervenante : Maria Stavrinaki

Avant-garde et révolution
Avant-garde et réaction
Les tournants politiques des avant-gardes

CYCLE SOCIÉTÉ :
Intervenant : Yves Michaud
Le contrat social, à quoi bon ?
Intervenants : Clara Lecadet & Nicolas Fisher
Étrangers expulsés : entre invisibilisation et émergence d’une figure de lutte
Intervenante : Sophie Djigo
Calais : la frontière, le mur, la peau


Plus d’informations :

Cycle architecture : Habitat / Habiter #2

Cette saison, le cycle architecture se propose d’interroger nos différentes façons de concevoir notre habitat et notre vivre ensemble. Il retrace les inventions autour de l’habitat du mouvement moderne des années 1920 et 1930, démontre l’extraordinaire essor que propose l’habitat pour les expérimentations architecturales et sociales depuis les années 1950 et présente une analyse sur des enjeux d’aujourd’hui : habiter au regard des espaces collectifs et face à la qualité environnementale.

Volet 1 : La maison, espace de liberté créative

À l’ombre des grands ensembles, la villa constitue dans la France des Trente Glorieuses un laboratoire qui permet aux architectes d’innover mais aussi de mettre en pratique les enseignements des maîtres du Mouvement moderne, tout en les détournant avec la vitalité et l’esprit de provocation caractéristiques de l’époque. Avec Le Corbusier ou André Wogenscky, mais aussi des grands noms de l’architecture internationale qui construisent alors en France (Alvar Aalto, Oscar Niemeyer, Richard Neutra), cette architecture domestique balance entre organicisme, rationalisme et brutalisme. À la recherche d’une synthèse des arts, architectes et artistes donnent naissance à des chefs d’oeuvre (Claude Parent et André Bloc, Paul Nelson et Fernand Léger, Guy Rottier et Arman, ou Odette Ducarre et Pierre Boulez). Tandis que de leur côté, grâce à la technique souple du voile de béton, Chanéac, Antti Lovag ou Pierre Székely oscillent entre constructions primitives et projections futuristes.

Intervenante : Raphaëlle Saint-Pierre

Raphaëlle Saint-Pierre est historienne et journaliste d’architecture. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Maisons-Bulles, architectures organiques des années 1960 et 1970 (éditions du Patrimoine, 2015), Villas 50 en France et Villas 60-70 en France (Norma, 2005 et 2013), Le Centre EDF des Mureaux par l’Atelier de Montrouge (Archibooks, 2012). Elle collabore notamment aux revues D’A, Architectures à vivre, Le Moniteur, AMC.

  • 30/09/2016 – 11h : Le mythe de la villa moderne
  • 07/10/2016 – 11h : Les collaborations entre architectes et artistes
  • 14/10/2016 – 11h : Les maisons-bulles

Volet 2 : Territoires et laboratoires d’expérimentation en France et aux États-Unis

Dans l’environnement économique et social du Mouvement moderne, la construction de maisons par ses principaux protagonistes a placé en France la ville du Boulogne-Billancourt, et aux Etats-Unis les villes de New Canaan (Connecticut) et Usonia (Etat de New York) au centre du prosélytisme en faveur du modernisme architectural.
Nous présenterons en détails ces 3 communautés de maisons d’avant-garde, 3 territoires qui ont été de véritables laboratoires d’expérimentation de solutions innovantes tant théoriques que programmatiques ou constructives. D’une part, la ville de Boulogne qui a la particularité d’accueillir près de 30 ateliers construits dans les années 20 par les architectes Auguste Perret, Le Corbusier, André Lurçat, Mallet-Stevens, etc. D’autre part, la communauté d’Usonia, dans l’état de New York, constituée d’une cinquantaine de maisons dont le plan d’ensemble a été conçu par Frank Lloyd Wright après la Seconde guerre mondiale. Et enfin la ville de New Canaan située dans le Connecticut où sont disséminées 100 maisons des architectes tels que Marcel Breuer, Philipp Johnson.
Un moment particulièrement important pour la compréhension de cette histoire récente de l’architecture.
L’intérêt grandissant du public pour ces maisons, dont plusieurs ont été démolies récemment aux Etats-Unis, témoigne d’un changement du rapport des habitants à leur histoire et à leur patrimoine. Mais il révèle aussi l’émergence d’un nouveau marché, celui des maisons modernes appréhendées comme œuvres d’art.

Intervenante : Delphine Aboulker

Delphine Aboulker est architecte, historienne de l’architecture et entrepreneure. Elle est cofondatrice de l’agence Architecture de Collection spécialisée dans la vente d’architecture remarquable des 20ème et 21ème siècles et de l’agence Architrip dédiée aux visites architecturales du Paris innovant.

  • 18/11/2016 – 11h : Boulogne, ville témoin des maisons de l’avant-garde architecturale des années 30
  • 25/11/2016 – 11h : La communauté d’Usonia dans l’État de New-York, modèle utopique de cité idéale
  • 02/12/2016 – 11h : Les maisons du Mouvement moderne américain, le cas de New Canaan

Volet 3 : Expérience de soi, expérience des autres – les ressources de l’habitat de demain

Si la production du logement est souvent accusée de rester sourde à l’évolution de nos modes de vie, de nombreux exemples contemporains révèlent pourtant une fine observation de l’habitant et de sa part active dans le redéploiement de ses espaces d’habitation. Ainsi, à travers ce volet porté par Valérie Lebois, nous étudierons le désir d’habiter au regard du rapport sensoriel et sensuel que nous entretenons avec notre univers domestique. A partir de cette première analyse, nous nous intéresserons au potentiel des espaces collectifs en termes de dynamique sociale, de partage de services et de qualité environnementale.

Intervenante : Valérie Lebois

Valérie Lebois est psychosociologue et docteur en architecture. Elle est maître-assistant à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Strasbourg et chercheur au Laboratoire Architecture, Morphologie urbaine et Projet (AMUP). Ses travaux visent à articuler une démarche psychosociologique centrée sur la relation des individus avec leur cadre de vie à une compréhension architecturale et urbaine. Elle développe également des travaux de recherche sur l’expérience sensible de l’architecture en s’attachant à la place du corps et du rôle de l’ensemble des sens dans la manière d’appréhender un lieu et de le vivre.


Cycle art : Art et politique #1

En cette année d’élections présidentielles, le cycle Art se propose, pour les deux prochaines saisons, de prendre un peu de recul et de revenir sur les liens qui unissent (ou divisent) Art & Politique. L’art n’a-t-il aucun rapport avec le politique ? L’art est-il par définition politique ? Entre l’affirmation que l’art n’a aucun rapport avec la politique et celle qui risque de réduire l’un à l’autre, n’existe-t-il pas d’autres options ? Un voyage entre les œuvres et les théories esthétiques actuelles nous permettra de dessiner d’autres positions et de rendre le débat plus ample.

Art et démocratie

Le premier volet consacré au thème Art & Politique propose d’étudier les points de rencontre entre art et démocratie, depuis les arts classiques qui incitent au sens commun, jusqu’à l’art contemporain qui invite au rassemblement. Revenant sur les différents modèles de références qui s’offrent à la démocratie, Christian Ruby nous invite à une relecture des œuvres à travers l’ancienne esthétisation du pouvoir, l’esthétisation du politique, l’esthétisation de la politique, voire d’une politique esthétique civique.

Intervenant : Christian Ruby

Christian Ruby, philosophe, formateur, auteur de : Abécédaire des arts et de la culture (Toulouse, L’Attribut, 2016) et de Théorie politique du spectateur d’art (Toulouse, L’Attribut, 2017).


Les théories modernes

Au cours de ces trois séances, nous étudierons les avant-gardes dans leur diversité nationale, temporelle, artistique et tenterons de comprendre la pluralité du positionnement politique des artistes impliqués : de Dada au constructivisme russe, nous étudierons les positions des artistes face à la Révolution ; nous nous intéresserons ensuite aux mouvements d’un machinisme plus conservateur, avec le futurisme et l’architecture de Le Corbusier ; nous passerons enfin aux tournants politiques des avant-gardes, comme celui du Bauhaus, qui d’un discours pseudo-révolutionnaire, mais fondamentalement religieux, est passé à l’adaptation social-démocrate de la République de Weimar.

Intervenante : Maria Stavrinaki

Maria Stavrinaki est maître de conférences HDR à l’Université Paris I, où elle enseigne l’Histoire de l’art contemporain. Elle travaille sur les temporalités de l’art et les conceptions de l’histoire, ainsi que sur les rapports de l’art avec la politique des deux derniers siècles.


Cycle Société

Partir

« Partir, c’est mourir un peu, dit-on. C’est laisser un peu de soi mais aussi découvrir, se détendre, réaliser ses projets, exprimer son individualité […] » Lors de cette conférence, Catherine Withol de Wenden nous présentera en avant-première le thème 2016 des Rendez-Vous de l’Histoire de Blois. En partenariat avec les Rendez-vous de l’Histoire de Blois et le CAUE 41

Intervenante : Catherine Withol de Wenden

Catherine Wihtol de Wenden est politologue et sociologue française, militante du droit à l’immigration en France. Elle est une spécialiste des migrations internationales et a été « expert externe» auprès du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Elle est la coordinatrice scientifique des Rendez-Vous de l’Histoire de Blois.

  • 15/09/2016 – 18h30

Couleur / Art / Architecture : le renouveau de l’art sacré

Après les destructions de la guerre, l’art et l’architecture sacrés des Trente Glorieuses connaissent un renouveau, et sont à la recherche d’une spiritualité capable de rassembler la communauté humaine autour des valeurs de solidarité et d’espoir. De nombreux peintres rêvent alors d’apporter, par des thèmes apaisants et des couleurs vivifiantes, la joie de vivre dans le quotidien. Naissent ainsi des œuvres d’art totale alliant architecture et couleurs telles celles de Pierre Szekely et sa cité spitituelle, Henri Matisse et la chapelle dominicaine du Rosaire à Vence, ou Fernand Léger à l’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce à Assy. A travers des exemples construits et la découverte de projets prospectifs de la collection du Frac Centre Val de Loire, cette conférence propose un parcours entre art, architecture et couleur.

  • 12/11/2016 – 17h30

Dans le cadre du parcours dans la ville « Couleurs Contemporaines ». En partenariat avec le Label Ville et Pays d’Art et d’Histoire d’Orléans.

Intervenante : Diana Gay

Conservatrice du patrimoine, Diana Gay est conseiller musées à la DRAC Centre Val de Loire. Elle a auparavant travaillé au musée national Fernand Léger à Biot, au musée départemental Henri Matisse au Cateau-Cambrésis et au musée d’art contemporain du Val-de-Marne à Vitry-sur-Seine. Spécialisée dans l’art moderne et contemporain, elle s’intéresse particulièrement à l’histoire culturelle de l’art.


Le contrat social : à quoi bon ?

L’idée de contrat social ne tombe pas du ciel. Elle est apparue en Europe au moment des guerres de religion (XVIème siècle) et aussi pour répondre à la question: à qui doit-on obéissance? Face aux conflits religieux qui font retour et à la pluralité des autorités (familiales, locales, communautaires, nationales, supranationales), l’idée de contrat social reprend aujourd’hui du sens et de l’urgence. Au delà du sens à lui redonner, il faut envisager aussi par quels moyens.

Intervenant : Yves Michaud

Philosophe, Yves Michaud dirige l’Ecole des Beaux arts de Paris de 1989 à 1996 et est un des initiateurs de l’Université de tous les savoirs. Ses domaines de travail sont l’art contemporain, la culture contemporaine et la théorie politique (accords, désaccords, violence, normes, institutions). Il est, entre autres, l’auteur de L’Art à l’état gazeux (2003), L’Artiste et les commissaires (2007), ou Narcisse et ses avatars (2014).


Étrangers expulsés : entre invisibilisation et émergence d’une figure de lutte

Suite à la publication de son ouvrage Le manifeste des expulsés, Clara Lecadet (IIAC-LAUM, CNRS) discutera avec Nicolas Fischer (CESDIP, CNRS) des politiques d’expulsion des étrangers en situation irrégulière à partir de leurs zones d’ombre : l’enfermement, la coercition, le sort des expulsés dans les pays de renvoi. L’évocation de la séquence négligée de l’après-expulsion permettra de mettre en lumière les nouvelles formes de critique et de mobilisation qui émergent dans les États africains contre l’emprise de ces politiques et d’en expliciter les enjeux contemporains.

Dans le cadre des Rendez-vous Philosophiques d’Orléans.

Intervenants : Clara Lecadet et Nicolas Fischer

Clara Lecadet est actuellement chercheuse postdoctorale dans le cadre du programme de recherches MOBGLOB « Mobilités globales et gouvernance des migrations » (Sciences-Po CERI, IDDRI, EHESS, Migrinter, Paris 13) soutenu par l’ANR. Parmi ses publications, on peut retenir notamment, Un monde de camps, avec Michel Agier (dir.), Paris, La Découverte, 2014.

Nicolas Fischer est chercheur au CNRS et membre du Centre de recherches Sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales (CESDIP). Il mène un travail important sur l’histoire et les enjeux actuels de la rétention administrative en France.

Visuel : Constant, New Babylon, 1963. ©François Lauginie
« La vie est un voyage sans fin à travers un monde qui change si rapidement qu’il en paraît toujours autre. » Constant


Calais : la frontière, le mur, la peau

« Après des années de « jungles » et autres camps, c’est désormais un mur qu’on érige aujourd’hui à Calais. Alors que les campements de migrants au seuil de l’Angleterre ont été démantelés, alors que les migrants, un temps dispersés, reviennent dans le Nord, que nous donne à penser ce mur? De quelle situation de frontière est-il la manifestation? Quelle conception politique de l’accueil exprime-t-il? Comment vivre aux frontières dans les espaces de transit aux marges des États-nations? Quelles formes, géographiques, mais aussi symboliques, légales et physiques prennent les frontières, du mur à la simple peau? En défendant une philosophie de terrain, il s’agit de réduire l’étrangeté dans laquelle sont enfermés les migrants et de reconsidérer notre approche du passage des frontières et de la vie en transit qu’il implique ».

Dans le cadre des Rendez-vous Philosophiques d’Orléans.

  • 11/05/2017 – 17h : visite commentée de l’exposition Réparations (4 €)

Intervenante : Sophie Djigo

Sophie Djigo est chercheuse en philosophie (STL) et spécialiste de philosophie morale. Elle enseigne au lycée Baudelaire à Roubaix. Elle a notamment publié : Les migrants de Calais. Enquête sur la vie en transit, Marseille, Agone, 2016 ; L’éthique du gangster au cinéma. Une enquête philosophique, Rennes, PUR, 2016 ;La raison vivante, Préface de Jacques Bouveresse, Paris, L’improviste.

Visuel : Ugo La Pietra, Abitare e essere ovunque a casa propria, 1979. ©François Lauginie