(…) Au centre de l’espace, à bonne hauteur, des cordes métalliques tendues entre les deux murs latéraux sont reliées à un ordinateur dont le programme a été conçu à l’IRCAM pour générer toute une gamme de sons dont les fréquences ont été fabriquées à partir des enregistrements ramenés par l’artiste de ses voyages dans les communautés de siffleurs. L’ombre portée de ses cordes trace sur la projection du film ses lignes parfaitement parallèles et semblables à une portée musicale.
Dans l’espace, une poignée d’oiseaux volent à leur guise et viennent se poser de façon imprévisible sur les cordes, ce qui génère au moindre geste une variété de sons, souvent isolés et distincts les uns des autres, qui entrent en échos avec ceux des siffleurs que l’on voit à l’image.
Ici nous sommes immergés dans un espace sonore tendu comme une corde accordée qui résonne de loin en loin au gré de la fantaisie des oiseaux qui viennent s’y poser. Un espace désertique, traversé d’événements sonores qui dessinent un espace de correspondances inédit.
Cette terre nouvelle qui naît à la fin de l’histoire sur fond de désert peut être nommée une constellation. La constellation est la forme du récit à venir par-delà la fin du récit.
J.C. Royoux, 2008