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Du 20 Nov 2015 au 22 Jan 2016

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Domaine de pradines le Bas Route de Corneilhan / 34500 Béziers

Seba Lallemand, photographie © Laurent Alvarez, graphisme Kalie Granier
Seba Lallemand, photographie © Laurent Alvarez, graphisme Kalie Granier

De Séba jusqu’à l’œuvre

Dans une caverne philosophale à la lumière chancelante, existe, près de chez nous, un alchimiste solitaire entouré de pigments, d’essences, de poudres et de matières qu’il répand sur une toile étendue sur le sol d’où écloront des volcans d’hommes, à la face continentale, aux artères géographiques déversant les ruisseaux figés de l’énergie des premiers nés au milieu du jaillissement des bulles d’un monde en surgissement…

Dans ce corps à corps, Séba paie de sa personne en constituant son œuvre de sa propre constitution. Comme Yves Klein reproduisait un corps à partir du corps lui-même, un corps devenu pinceau, Séba se fait, lui aussi, palette de son œuvre en lui donnant souffle et esprit …

Le souffle se loge dans la membrane d’une bulle à qui Séba donne de sa vie jusqu’au point d’éclatement d’un moment éclair quand toutes les forces s’unissent pour cristalliser la forme qui inscrit cette apogée dans le temps. Un papier à la brillance miroitée recueille l’empreinte de cette vie première et aléatoire pour qu’à nos yeux elle ne cesse de se créer…

L’esprit plane au-dessus des bulles, comme un silence d’émotion s’instaurant à la fin d’un spectacle, et imprègne la toile en train de se faire à côté d’elles.
Autant la bulle était diaphane comme un courant d’air, autant la toile exige du corps de Séba sa présence, son battement, son ossature, son relief, son épaisseur, sa présence charnelle.
Séba se penche vers la toile, s’allonge, fait corps avec elle, il l’épouse et se disperse en elle comme si les liquides qu’il répand avec le souffle d’un sèche-cheveux composaient le liquide amniotique de sa création.
Alors, mutisme et parenté de la roche incrustent leur relief sur la toile pour lui donner à conquérir la troisième dimension de son enfantement.

Max Fullenbaum.

In the glimmering light of a cave – like the philosopher’s cavern – lives our neighbour, a solitary alchemist surrounded by his pigments and essences, by powders and substances that he spreads out on a canvas laid on the ground. Out of this canvas come volcanoes of humans, whole continents, geographical arteries spewing forth streams of first-born energy surrounded by the surging bubbles of an emerging world.

In this physical struggle, Séba pours his own being into the work. Like Yves Klein, who used a body to depict a body, a body as his brush, Séba too makes himself into the palette for his work, giving it breath and spirit…

The breath is contained within the membrane of a bubble into which Séba pours his life right up to the bursting point at an instant when all the energies unite to crystallise the form that inscribes this culminating moment within time. Paper, shining like a mirror, receives the imprint of this primary and random life so that, in our eyes, it never stops creating itself.
The spirit floats above the bubbles like a rapt silence at the end of a performance and infuses the painting as it comes into being beside them.
The bubble may be as diaphanous as a breeze but the painting demands that Séba be present in body, pulse, flesh and bone, in the round, a corporeal presence.
Séba leans into the painting, stretches out, becomes one it, he merges with it and disperses his being into it as if the liquids he spreads out with the breath of hair-dryer were the amniotic fluids of his creation.
At that point, silence and the essence of rock incrust their contours onto the painting as it conquers the third dimension of its birth.
Max Fullenbaum, traduced by Ruth Webb

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