Mes pots sont comme des résonances, traductions de palpitations originelles et universelles. Ce sont des évocations d’objets usuels : les pots anciens contenaient de l’eau, des graines, ils servaient à stocker, à conserver ou cuisiner, ils contenaient une nourriture.
Les pots que je façonne me nourrissent à la source de ce que je suis.
Ainsi un dialogue peut s’instaurer entre l’objet courant et l’objet artistique.
La simplicité de mes contenants est le résultats direct d’une réflexion profonde. Mon travail questionne sur le lien entre l’Homme et la Nature, entre l’Homme et l’Homme, et la notion de Commun à travers les différentes cultures.
À la surface de mes pots apparaît un mouvement crée par l’empreinte de mon pouce, comme de petites vagues. De cet aspect irrégulier de la pièce se dégage une âme particulière qui vient de l’empreinte, sentir cette humanité, cette chose simple de la trace du doigt, comme un mouvement de vie.
Mes créations portent en même temps des résonances immémoriales et contemporaines dans une quête d’universalité.
Toujours partout, la terre, la main, le pot.
Par un travail lent et méticuleux, je cherche à atteindre une forme d’une apparente simplicité, une forme comme une évidence. Elle peut être vite contrariée. La recherche de l’équilibre se fait sur la base du pot et se poursuit sur la ligne. L’espace et le vide sont importants aussi. Chaque petite anse,
chaque petite arête que je peux rajouter a un sens. La forme autorise ou non ces ajouts.
Un détail peut rompre l’harmonie d’un pot ou au contraire la sublimer.
« Pour Sylvie Enjalbert, le contenant est un corps dont la peau appelle la lecture directe du toucher, cette autre manière de se rencontrer. Sur la terre nue, les pores de chamottes vibrent. Ses pièces sont pleines de temps que la céramiste passe à les lisser et étirer à l’estèque, un temps vécu comme une phrase: celle-ci s’ouvre le matin par le pétrissage d’une boule de terre que creuse ensuite son pouce et se ferme le soir, au moment où le soleil achève sa course sur la vallée de la Neste, dans la contemplation du travail accompli, soutenue par la sensation calme «d’avoir donné tout ce que l’on pensait bon de donner ».
Pascale Nobécourt . La REVUE de LA CERAMIQUE et du
VERRE N°201, mars-avril 2015.
Informations pratiques
Ouverture tous les jours de 11h à 19h.
Entrée libre.