L’artiste et architecte jordano-palestinienne Saba Innab est accueillie en résidence à La Box durant le premier trimestre de la Biennale et réalise dans ce cadre une œuvre in situ pour le centre d’art contemporain Transpalette. Témoignage de la relation forte entre l’ENSA Bourges, Transpalette et le FRAC Centre-Val de Loire, cette production intégre la collection du Frac et participe de son parcours d’exposition permanente à l’échelle du territoire régional.
Saba Innab
Saba Innab est une architecte, chercheuse en urbanisme et artiste travaillant à Amman (Jordanie) et Beyrouth (Liban). Elle est diplômée de l’Université des Sciences et Technologie de Jordanie. Les travaux de Saba Innab portent sur l’urbanisme et sur les processus de production et de re-production de l’espace. Saba Innab a travaillé avec l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) à la reconstruction du camp de Nahr el Bared au nord du Liban, un projet nominé pour le Prix Aga Khan d’Architecture en 2013.
Son travail a été présenté à la 6e Biennale de Marrakech (2016), à la 7e édition d’Home Works à Beyrouth (2015), au Musée d’Art Moderne de Varsovie (2015).
Saba Innab est accueillie en résidence à La Box de l’école nationale supérieure d’art (ENSA) de Bourges durant la Biennale pour y produire un travail inédit et présentera ses dernières recherches. Aux Turbulences, elle donnera à voir une série de maquettes pour poser la question d’une architecture sans terre.
Demain la poésie (ne) logera (pas) la vie*
La genèse de la modernité au sein du monde arabe, que ce soit dans sa dimension logique ou esthétique, s’est faite entièrement indépendamment des conditions historiques et socio-économiques à l’origine du projet de l’avant-garde. Alors que l’ère de la modernité a signifié l’émergence de la notion d’« État-nation », elle a également été pour cette région synonyme de refuge et d’exil, si bien que l’on peut y voir l’inscription d’un effet colonial dans l’espace.
Ce projet revisite le rapport que la construction et la terre entretiennent au temps, du refuge et de l’exil palestiniens, un temporaire qui progressivement se transforma – ou se déforma – en quelque chose de permanent.
Comprendre l’habitat temporaire s’avère d’autant plus compliqué lorsqu’il est juxtaposé aux processus de modernisation et de modernité à l’œuvre dans la région, et en particulier quand rien ne vient le couper du discours général de la modernité. Les différents modes d’habitat temporaire sont remémorés et reconnus en tant qu’archétypes et savoir-faire qui s’étendent sur un plan géographique et territorial. Ces archétypes sont ainsi recréés et matérialisés, devenant un monde topographique qui prend la forme d’un site archéologique, ou une archive inscrite dans l’architecture du quotidien.
* Constant donna en 1956, dans le cadre d’un congrès d’artistes d’avant-garde organisé à Alba, en Italie, une conférence intitulée « Demain la poésie logera la vie », marquant les débuts de son projet baptisé New Babylon.