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Du 01 au 30 Sep 2020

A ROOF ABOVE YOUR HEAD 2020

Catégorie :

Claude Alma, résidence de recherche, Out-of-Ear(th)

Organisé par :

La Mire

Adresse :

Berlin Session Residency Anton Seafkow Platz Berlin

La mire a entamé un nouveau programme de résidence en deux temps sur deux années à Berlin et a mis en place deux nouveaux partenariats avec le Berlin Session Residency et le ZK/U.
Un mois est consacré à la recherche et deux mois à la production l’année suivante.

Sur invitation du collectif la mire, Claude Alma séjourne un mois en septembre 2020 et deux mois suivront en 2021.

Il inscrit son axe de recherche dans la continuité de ceux réalisés précédemment notamment sur les champs magnétiques cosmiques avec le LEIBNIZ-Institüt für astrophysik de Potsdam, une des spécificités de ce centre européen.

« Contrairement à certaines idées reçues, le champ magnétique généré sur une planète peut contribuer à l’apparition et au maintien de la vie à sa surface.
En effet, le champ magnétique joue un rôle de bouclier protecteur déviant les rayonnements cosmiques nocifs. Ce processus m’interpelle et j’envisage de l’explorer.

Dans le processus de réalisation, je compte investir et transformer l’espace de l’atelier-studio pour en faire une « chambre magnétique » (magnetic-room).

Et pour faire le lien entre ciel et terre, entre le cosmos et les êtres vivants, j’aimerais aborder les manifestations du magnétisme et des phénomènes vibratoires sur le plan humain en s’appuyant notamment sur leur présence dans le champ sémantique.

De nombreuses expressions d’origine populaire existent comme « perdre le nord » ou « être déboussolé » et renvoient à des situations de pertes de repères et à des difficultés dans les relations sociales.
Sur les traces de Goethe dans les affinités électives (Die Wahlverwandschaften), je souhaite aborder ces questions en écho avec mon installation ».

DÉMARCHE ARTISTIQUE

La démarche de Claude Alma s’articule autour de 3 axes :
L ‘axe originel de recherche de Claude Alma réside en la création de conditions d’écoute singulières (voir www.volume-sonore.org).
Pour ce faire, il a conçu et réalisé des modules architecturaux, sorte d’auditoriums transitoires ou pavillons sonores.
La configuration et le dispositif de ces modules sont adaptés spécifiquement au type et à l’origine des sons diffusés.
Le travail de Claude Alma s’articule également autour de la cosmophonie, soit la mise à contribution des éléments de l’univers et du vivant, dans des créations sonores qui s’apparentent à des compositions électroacoustiques.
Field recordings et synthèse sonore s’y côtoient dans une diffusion spatialisée en multipoints.

Claude Alma privilégie par ailleurs dans ses réalisations la dimension vibratoire du son pour révéler l’imperceptible, voire l’inaudible ou l’invisible, comme des ondes neuronales, des vibrations stellaires ou des ondes radio.
Ainsi, le medium son, tout en demeurant immatériel, permet de rendre perceptibles des phénomènes relevant de l’immatérialité.

Claude Alma imagine et conçoit alors des dispositifs, véritables « vibesystems », qui mettent en vibration des matériaux simples (eau, sable très fin, filin de cuivre…) et à travers lesquels le son devient image et lumière.

Il a déjà travaillé avec des chercheurs dans le domaine des neurosciences , de la botanique , de la mécanique et résistance des matériaux et surtout dans le domaine de l’astrophysique.

Claude Alma collabore tout particulièrement et depuis plusieurs années avec Philippe Zarka (directeur de recherche à l’Observatoire de Paris et directeur adjoint de la station de radioastronomie de Nançay) pour produire des créations sur la base de transcriptions sonores d’ondes radio émises par des astres.

L’écoute du ciel a la prédilection de la quête artistique de Claude Alma mais il élargit ses recherches à l’ensemble des phénomènes ondulatoires.
Il cherche à initier une poétique des rapports Art/Sciences, sur les traces de Virginia Woolf, dont l’extrait suivant exprime l’essence de sa démarche :

Mille voix prophétisent le désespoir. La science, disent-elles, a rendu la poésie impossible ;
/…/ Il ne peut donc pas exister, jugent ces personnes, de relation entre le poète et l’époque
actuelle. Mais ce sont évidemment des sottises. Ces accidents sont superficiels ; ils ne
s’enfoncent pas assez loin pour détruire l’instinct le plus profond et le plus primitif, l’instinct du
rythme. /…/ Tel est peut-être ton devoir – trouver la relation entre des choses qui paraissent
incompatibles et ont pourtant une affinité mystérieuse…