Comment achever un cycle?
Comment clore des années d’expérimentations, de questionnements sur la nature de l’art contemporain sans pour autant verser dans la nostalgie?
C’est à ces questions que tente de répondre Laurent Faulon pour la dernière exposition du Centre d’Art de l’association Emmetrop avant sa fermeture pour 12 mois de travaux.
Né en 1969 à Nevers, Laurent Faulon appartient à cette constellation d’artistes qui avait accompagné et soutenu les débuts héroïques du Transpalette. Son art de l’intervention, souvent fortement contextualisé en fonction des lieux, de leurs histoires ou d’une actualité n’est que la poursuite avec d’autres moyens et une ampleur inédite de ses réflexions sur la performance qui avait marqué ses débuts.
Autant dire que la pratique de Laurent Faulon prend en charge, souvent de façon symbolique, les caractéristiques politiques, économiques et sociales du lieu qu’il investit.
A partir d’une mise en abime de l’architecture du Transpalette, « Mon ciel » offre une déambulation à la fois critique et poétique sur l’état de délabrement de notre société qui marque ce début de millénaire.
Si Laurent Faulon évite tout engagement envers un art explicitement illustratif, il opère par glissement, par mise à distance, par mutation.
Mon ciel offre donc une sorte de point d’équilibre entre la ruine d’un ancien espace industriel (et son utopie implicite) et la normalisation d’un futur centre d’art.
Les objets, dispositifs et interventions qu’il y place jouent des contrastes, des mises sous tensions. De même le parcours débute par une sorte de sas obscur pour s’achever dans l’éblouissement de la lumière d’un second étage ouvert à tous vents.
Lors du vernissage, concert de vielle amplifiée de Gregory Jolivet au Nadir : tarif 3€
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