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12 Nov 2019 @ 19h00

Les Hommes, Ariane Michel

Catégorie :

18 Cher

Essai documentaire projeté dans le cadre de Ciné-club " Manières de faire " pour l'année 2019-2020.

Adresse :

7, rue édouard-branly 18006 - Bourges

Un film d’ARIANE MICHEL // 1h35min, France, sortie cinema 2008, 35 mm, couleur.
FID grand prix de compétition française 2006

Réalisé à bord du voilier Tara dans l’expédition ECOPOLARIS 2004 du GROUPE DE RECHERCHE EN ÉCOLOGIE ARTIQUE | Tournage et montage : Ariane Michel | Montage son : Ferdinand Bouchara | Bruitage : Gadou Naudin | Mixage : Laurent Chassagne | Étalonnage : Jean-Philippe Bouyer, Isabelle Laclau

« Sur les côtes sauvages d’un pays glacé, l’été étire sa journée sans fin, aube absolue où règnent les bêtes. Un navire, animal bizarre venu de la mer, sans violence, s’introduit dans le paysage. À son bord, des silhouettes d’hommes s’agitent. Sur l’eau, sur la glace, sur la terre, ils s’avancent vers nous. «Nous» sommes la glace, la pierre, l’eau et les animaux du Groenland, et «eux» des naturalistes du début du XXIe siècle qui s’approchent de la nature et l’observent. Tous sommes les parties d’un même tout, un monde reculé où il fait froid et jour. »

Ainsi, Ariane Michel décrit-elle cette aventure qui fait, comme Ponge, le pari du parti pris des choses, de leur opacité, de leur archaïsme, de leur beauté aussi.

Film animalier si l’on veut, mais pour mieux guetter les traces d’une humanité à laquelle on aurait refusé toute évidence.”(Jean-Pierre Rehm) Ariane Michel fait voir dans son film presque muet, une nature qui observe et «un monde d’avant l’arrivée des hommes».

Elle a suivi une expédition scientifique au Groenland à bord du Tara, et a choisi de prendre «le point de vue de l’île».

«Ce film propose une expérience au spectateur : se caler dans le regard d’une île sauvage pour observer la présence des Hommes. Il tente d’adopter une autre vision du monde pour permettre un voyage au cœur des choses, un rêve éveillé dans lequel la nature observe. Ainsi les bœufs musqués, l’ours polaire, les sternes arctiques… mais aussi les galets de granit, la toundra, la banquise et le vent, sont avec nous.
Ils encadrent le regard et nous sentons leur respiration. Comme sur une autre planète mais pourtant bien sur la Terre, inquiets ou curieux, nous devrions ainsi assister à la venue des humains, nos semblables pourtant, comme si on ne les avais jamais vus. Inattendue, intrusive mais finalement délicate, leur présence sera fragile. Depuis le temps des pierres, on se demandera ce qu’ils sont, ce qu’ils font et pourquoi.
À mesure que la nature va les accueillir dans son domaine, l’étrangeté et la singularité de leurs gestes empliront le film. Puis leur parole. Mais alors qu’on pensera comprendre leurs intérêts de scientifiques et que nous croirons assister au retour de l’humain dans sa place à la tête du monde, les Hommes du film joueront à nous laisser entrevoir à quoi pourrait ressembler leur disparition.»

Ariane Michel

Manières de faire est un ciné-club ouvert à tous se plongeant sur des démarches rares, singulières, poétiques, convoquant film, écriture et expérience. L’idée est aussi de pouvoir présenter des films dont l’épaisseur de la tentative l’emporte parfois sur le cinéma qui pourtant les accompagne et leur permet d’advenir formellement. Ceci nous demande un temps d’échange supplémentaire à la projection pour nous plonger sur les contextes précis de l’émergence de ces « expériences cinéma » engageant souvent des temporalités longues dans leurs modes de fabrication pour vraiment saisir leurs enjeux.

Tous les films choisis ont un rapport au soin, au soin et à l’invention des lieux pour certains, pour d’autres à la sauvegarde de ce qui fait lieu collectif déjà : la forêt. L’invitation est celle de porter une attention particulière dans les 6 films qui seront projetés, aux modes de présence, aux gestes, au rythme, à la lumière, aux tonalités des réalités convoquées. À comment le montage tisse-détisse des liens, établit des relations, pose question ou problème. Au traitement sonore. Aux questions irrésolues parce que difficiles pour un film. C’est ainsi une invitation à être attentifs au tissage des relations humains-non-humains-lieux dans ses diverses traductions et pensées cinématographiques, ici des essais documentaires.

Visionner des films rares pour les penser collectivement est une expérience importante nous permettant d’analyser ensemble des démarches, des choix plastiques et des positionnements dont les échos vont questionner les nôtres. Comment ferions-nous à notre tour ?

Les 6 films proposés ici font écho à leur manière, à la question « « Comment filmer l’Histoire ? » posée par un cycle imaginé par Erik Bullot (3), qui propose 3 films qui privilégient les durées longues pour faire place à la difficulté de raconter, filmer, écrire l’Histoire au cinéma. Dans notre cas, il s’agira du présent et de l’avenir des histoires.

Cette année manières de faire propose 6 films, essais documentaires récents.

Accéder à la programmation 2019-2020


(1) Alejandra Riera, Enseignante en cinéma et pratiques documentaires à l’E.N.S.A, Bourges. Ses films-documents et écrits ont le plus souvent donné l’élan à des tentatives encourageant la pensée, les gestes et les écritures collectives.

(2) Isabelle Carlier, Directrice de Bandits-Mages, association consacrée aux arts visuels et cinématographiques d’essai située à l’Antre-Peaux, à Bourges, en France.

(3) Érik Bullot, Enseignant en cinéma à l’E.N.S.A, cinéaste et théoricien.

Infos pratiques

Horaires d'ouverture

19h à l'amphithéâtre Ensa

Tarifs

Entrée libre