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Du 07 Juil au 27 Août 2017

Vernissage : 07 Juil @ 18h00

Le chant des sirènes

Catégorie :

45 Loiret

Un commissariat de Éric Degoutte, avec les artistes Jean-François Lacalmontie et Didier Mencoboni

Adresse :

234 rue des Ponts 45200 - Amilly

Plus d'infos

Le centre d’art Les Tanneries accélère le rythme de sa programmation artistique en ouvrant un nouvel espace d’exposition jouxtant la Verrière.

Jean-François Lacalmontie (né en 1947) et Didier Mencoboni (1959) sont les deux artistes invités à inaugurer la « Petite galerie ».

Leur pratique est marquée par un certain sens du jeu. Elle pense les conditions d’émergence de la forme, elle met en place des protocoles aux logiques parfois proches de celles qui sous-tendent l’improvisation musicale. Comme dans les musiques « libres » (on parle bien de free jazz), les deux artistes s’écartent d’un certain rapport volontariste au « faire » pour tenter des formes plus libres de ce qu’on appelle « œuvre d’art ». Cette distanciation est en partie provoquée par des créations déléguées à des méthodes d’apparitions aléatoires : superpositions, collages à partir de reprises de travaux antérieurs, ou bien utilisation de logiciels informatiques et des combinaisons permises par les algorithmes. Par ces formes de distanciation du geste premier, ces deux artistes portent leur attention à tout ce qui se crée malgré eux, hors de leur vouloir propre. S’en suit une réception accrue à la façon dont les matériaux réagissent entre eux, ou plus globalement à tout ce lot de phénomènes imprévisibles qu’apporte chaque journée, à l’atelier ou ailleurs.

Aux Tanneries, l’œuvre de ces deux artistes s’expose en un face à face qui privilégie le dialogue. Tout au long de l’exposition, en contrepoint d’oeuvres réalisées par les artistes, dont certaines pour l’occasion (Jean-François Lacalmontie), des formes s’improvisent quotidiennement par le biais de programmes informatiques qui « travaillent » à produire des images générées aléatoirement.

Chez Jean-François Lacalmontie, c’est une machine à dessiner qui prend la forme d’un dispositif sculptural : une valise abritant un écran d’ordinateur, tube cathodique réduit à son plus simple appareil faisant défiler des images composées à partir d’un corpus de dessins réalisés et choisis par l’artiste, le tout piloté par un programme informatique traitant cette base de données. Activée une première fois en 1996, cette œuvre nomade de nouveau rebranchée aux Tanneries défie l’écart entre l’histoire et le vivant. En contenant en puissance des milliards de combinaisons possibles, cette machine fabrique une « fausse éternité ». Elle permet d’imaginer une production d’œuvres posthumes, sur plusieurs siècles.

Du côté de Didier Mencoboni, c’est en ligne que tout se passe, sur http://generationetc.com. Sur un fond d’écran totalement vierge s’affiche le tableau virtuel obtenu par le dernier clic sur l’icône comportant un point d’interrogation. Entre deux apparitions d’images, on lit sur un bandeau :

« Ce site crée un imaginaire pictural. Ici, une série de plus 2000 tableaux véritables génère un flux perpétuel et infini d’images virtuelles. À chaque instant naissent de nouveaux tableaux virtuels qui ne sont pas sauvegardés. Ainsi est inventée la représentation de l’éphémère absolu : l’image non capturée ne pourra être vue qu’une seule fois, à jamais. »

Pendant trois heures par jour, ces compositions seront imprimées puis rangées en piles sur une table, selon une logique librement déterminée par l’équipe du centre d’art. Par couleur ? Par forme ?

L’accompagnement de l’œuvre émergente, formant corpus et somme, nous questionne immédiatement sur le sens d’y trouver un ordre, un classement, un rangement, une forme de mise à disposition pour le regardeur.

Cette implication de l’équipe, Didier Mencoboni la provoque par ailleurs dans l’oeuvre intitulée Don’t Stop, donnant à voir sur une étagère en acier une série de petites peintures grises : chaque jour l’équipe devra légèrement modifier la position d’une de ces toiles, renouvelant l’équilibre de l’ensemble.

Branchée en permanence sur un flux d’images en devenir, traversée d’usages visant à réactiver les dispositifs de présentation, de production, la Petite galerie devient le réceptacle d’une exposition en évolution constante; et qui repose sur une mise en tension entre le très construit et le très éphémère. Nous voici donc invités à prendre part au jeu de la surprise et de l’étonnement, à l’œuvre dans toute entreprise artistique.

INFORMATIONS PRATIQUES

Ouvert du mercredi au dimanche de 14h30 à 18h Entrée libre