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Du 25 au 26 Oct 2012

L’artiste comme historien de l’art.

Catégorie :

37 Indre-et-Loire

Colloque dans le cadre du projet de recherche Fabriques de l'art / Fabriques de l'histoire de l'art

Adresse :

49 boulevard Preuilly 37000 - Tours

Ce colloque est le premier événement produit dans le cadre du projet de recherche Fabriques de l’art / Fabriques de l’histoire de l’art, appelé à se développer jusqu’au printemps 2014 et distingué par le Conseil scientifique de la recherche et des études du Service arts plastiques de la Direction générale de la création artistique.

Le point de départ de ce projet de recherche, qui pose d’emblée l’hypothèse de fabriques conjointes de l’art et de l’histoire de l’art, est le constat d’une actualité prégnante de pratiques artistiques qui, diverses dans leurs médiums (peinture, sculpture, photographie, collage, montage, vidéo, performance, installation) mais toutes citant, discutant, articulant des formes, des gestes et des documents artistiques de la modernité et des néo-avant-gardes, semblent traduire de nouveaux rapports à l’histoire de l’art.

Ces pratiques demandent à être interrogées à la fois dans ce qui les distingue des modèles téléologiques du modernisme et des avant-gardes qui avaient déterminé l’émergence d’une figure de l’artiste comme théoricien et historien de sa propre pratique et de son inscription dans une histoire rétrospective et projective de l’art (des avant-gardes russes aux néo-avant-gardes des années 1950-1970), et dans ce qu’elles proposent comme nouveaux modes de rapports à l’histoire de l’art et à ses fabriques après trois décennies marquées par la mise en crise postmoderne des grands récits. Ce, à travers l’émergence, tant dans le champ de l’art que de l’histoire de l’art, des approches micro-historiques biographiques ou collectives, ainsi que des cultural, gender et post-colonial studies. À ceci s’ajoute l’influence plus récente d’approches et de fabriques moins linéaires de l’histoire de l’art, à la fois érudites et hasardeuses, moins soucieuses de « véracité scientifique » et factuelle que de production de nouveaux montages symboliques dépassant les séquences historiques admises et confrontant des objets esthétiques et culturels issus de contextes anthropologiques hétérogènes, à travers notamment la réévaluation et l’actualisation d’un paradigme Warburg.

Dirigé par Tristan Trémeau, ce projet se développera au cours des deux prochaines années selon différentes formes et temporalités : le séminaire « Quelle actualité pour la critique institutionnelle dans l’art contemporain ? » à l’INHA (Institut National d’Histoire de l’Art) à Paris, en collaboration avec l’Université Paris 1 et co-organisé avec Katia Schneller et Vanessa Théodoropoulou, un second colloque à venir au printemps 2014, une ou des expositions en lien avec des workshops. Une publication des actes des deux colloques aura lieu au terme de ces deux années de recherche.

Jeudi 25 octobre: Révisions critiques de l’historiographie moderniste

10 h 00
Tristan Trémeau, L’artiste comme historien de l’art
Introduction au colloque

10 h 30
Sandra Delacourt, Du prestige de l’autodidactisme à l’aura de l’artiste diplômé. La fabrique universitaire de l’artiste américain en champion de l’histoire de l’art.
Conférence

11 h 15
Christian Bonnefoi et Sandra Delacourt
Discussion

12 h 00 Pause déjeuner

14 h 00
Christian Bonnefoi, Le mur des machines. Être historien de son propre travail.
Présentation-discussion du Mur des machines réalisé lors d’un workshop avec des étudiants

15 h 15 Pause

15 h 30
Vanessa Théodoropoulou, Nommer, définir, produire les noms génériques de l’histoire de l’art. À propos de quelques organisations artistiques et de leur manière de défier les catégorisations du récit historiographique dominant (depuis les années 1960).
Conférence suivie d’une discussion

17 h 00 Fin de la première journée

18 h 00
Vernissage de Contrepoint, l’exposition des diplômés 2012 de l’Esba TALM – Site de Tours
Commissaire Édouard Prulhière
Inauguration du Mur des machines de Christian Bonnefoi

vendredi 26 Octobre
L’hypothèse d’un paradigme Warbung dans la création actuelle

9 h 30
Garance Chabert et Aurélien Mole, Notes sur les artistes iconographes.
Conférence suivie d’une discussion

10 h 45 Pause

11 h 00
Alexis Guillier, Reworks.
Conférence suivie d’une discussion

12 h 30 Pause déjeuner

14 h 00
Rémi Parcollet, La photographie de vue d’exposition, un outil pour l’historien de l’art ?
Conférence

15 h 00
Miquel Mont et Rémi Parcollet
Discussion

15 h 45 Pause

16 h 00
Katia Schneller
Conclusions du colloque

16 h 45
Discussion collective sur les perspectives de la recherche dans le cadre du projet Fabriques de l’art / Fabriques de l’histoire de l’art

17 h 30 Fin du colloque.
Verre de l’amitié.

Biographies des intervenants
Christian Bonnefoi
Né en 1948, Christian Bonnefoi est artiste et docteur en histoire de l’art. La rétrospective Christian Bonnefoi. L’apparition du visible au MNAM-centre Georges Pompidou en 2008 l’a consacré parmi les plus importants peintres de sa génération. À cette occasion fut publié un catalogue (textes de Jean-Louis Schefer, Philippe-Alain Michaud, Ann Hindry), accompagné d’un dvd centré sur le Diagramme qui dessine les évolutions de son œuvre depuis 1973. Fondateur du groupe Ja na pa en 1978, ses écrits théoriques ont été l’objet de nombreuses publications en revues d’art et d’architecture de 1974 à 1981 et ont été réunis par les éditions La Part de l’Œil en 1997 (Christian Bonnefoi, Écrits sur l’art). Membre de l’équipe de recherche Fabriques de l’art / fabriques de l’histoire de l’art, ses récentes expositions au domaine de Kerguéhennec et au musée Matisse au Câteau-Cambrésis (2012) furent l’occasion d’expérimenter de nouveaux modes d’exposition de son rapport à l’histoire de l’art et à l’histoire de son propre travail.

Garance Chabert
Garance Chabert est directrice du centre d’art contemporain la Villa du Parc à Annemasse depuis octobre 2012. Critique d’art et commissaire d’exposition, elle a notamment réalisé de nombreuses expositions collectives avec le collectif Le Bureau/, qui présente actuellement l’exposition Uchronie. Des récits de collection à la Saline Royale d’Arc et Senans. Elle développe depuis 2009 avec Aurélien Mole un projet de recherche théorique et critique intitulé Les artistes iconographes, qui a fait l’objet de plusieurs conférences et d’une bourse du CNAP.

Sandra Delacourt
Critique d’art et doctorante en histoire de l’art contemporain à l’Université Paris 1, Sandra Delacourt consacre ses travaux aux contributions de l’artiste à l’écriture de l’histoire de l’art. Membre de l’équipe de recherche Fabriques de l’art / fabriques de l’histoire de l’art, son doctorat interroge le rôle joué par Donald Judd dans le renouvellement de la réflexion sur les régimes d’historicité de l’art au cours des années 1960. Érigé en figure paradigmatique de l’artiste-historien, Judd devient l’étendard de toute une génération résolue à rivaliser avec les plus éminents théoriciens pour en découdre avec l’histoire en tant que facteur, monosémique et autoritaire, de légitimation artistique.

Alexis Guillier
Conférences Reworks : Ambiance scandale, danse de vandales, ESA Bretagne, site de Rennes (janvier 2012), (Entre)ouverture, Palais de Tokyo, Paris (avril 2012). Reworks dans le cadre d’expositions collectives : Historytellers, La Vitrine, Paris (2009), Journées photographiques de Bienne, Suisse (2011), (Entre)ouverture, Palais de Tokyo, Paris (2012), Electroshield, Biennale de Belleville, Galerie Mélanie Rio, Paris (2012).

Aurélien Mole
Aurélien Mole est né en 1975 à Téhéran. Diplômé de l’École du Louvre en histoire de la photographie, il a poursuivi son cursus à l’École nationale supérieure de la photographie à Arles et l’a conclu par une formation sur les pratiques de l’exposition dirigée par Catherine Perret et Christian Bernard. Son travail a fait l’objet de plusieurs expositions personnelles en France et il a participé à de nombreuses expositions collectives en France, en Europe et aux États-Unis. Par ailleurs, il a publié régulièrement dans le magazine Art21, des critiques ayant trait à l’exposition ainsi que des monographies sur des artistes contemporains (Aurélien Froment, Guillaume Leblon, Gaël Pollin…). Il réalise aussi des expositions basées sur des dispositifs au sein du collectif le Bureau/ et en son nom propre.

Miquel Mont
Né à Barcelone en 1963, il vit et travaille depuis 1988 à Paris. Professeur à l’Epcc Esba TALM – site de Tours, Miquel Mont pratique la peinture, comprise comme une activité élargie qui déborde du tableau et s’étend vers l’objet, le mur, l’architecture ou la photographie, au sein de différentes séries qui tentent de saisir chacune de ses spécificités. La peinture est pour lui un outil de pensée en même temps qu’un objet d’une présence physique liée à sa matérialité. Membre de l’équipe de recherche Fabriques de l’art / fabriques de l’histoire de l’art, il a exposé entre autres à La Force de l’Art (2006), au FRAC Alsace (2008), à la Villa du Parc à Annemasse (2008), au CRAC de Sète (2009) à L’art dans les Chapelles (2011), et son travail est représenté en France par la galerie Aline Vidal.

Rémi Parcollet
Rémi Parcollet est post-doctorant au sein du Labex Création Art et Patrimoine (Université de Paris 1, Hicsa / MNAM – CCI, Bibliothèque Kandinsky). Il mène des recherches sur la photographie de vue d’exposition et participe à la réalisation du Catalogue Raisonné des expositions du Centre Pompidou. Il est chargé de cours à l’École du Louvre (direction du groupe de recherche l’art moderne et contemporain photographié. Master 1). En 2010, il a cofondé la revue Postdocument, publication centrée sur la photographie d’œuvres d’art en situation d’exposition. Membre de l’équipe de recherche Fabriques de l’art / fabriques de l’histoire de l’art.

Katia Schneller
Docteure en Histoire de l’art et professeure d’Histoire des arts à l’École supérieure d’art et design – Grenoble – Valence, Katia Schneller est aussi membre du comité de rédaction d’Études Photographiques. Membre de l’équipe de recherche Fabriques de l’art / fabriques de l’histoire de l’art, ses recherches portent sur l’art américain et le discours critique des années 1960-1970. Elle a notamment publié Robert Morris, sur les traces de Mnémosyne, EAC/ENS, 2008. Elle a co-organisé les colloques internationaux Au nom de l’art. Enquête sur le statut ambigu des appellations artistiques de 1945 à nos jours en 2011, Investigations, ‘le champ élargi de l’écriture’ dans l’œuvre de Robert Morris et Le Postmoderne, un paradigme pertinent dans le champ artistique ? en 2008.

Vanessa Théodoropoulou
Vanessa Théodoropoulou est docteure en histoire de l’art. Sa thèse portait sur l’Internationale situationniste (L’Internationale situationniste : un projet d’art total, Paris 1, 2008). Chercheuse associée à l’Hicsa, elle enseigne l’histoire de l’art à l’Epcc Esba TALM – site d’Angers et à l’Université de Paris 1. Ses recherches actuelles portent sur les identités génériques conçues par les artistes depuis 1945 (groupes, collectifs, coopératives, entreprises, etc.), et plus largement sur les enjeux politiques de la production artistique. Membre de l’équipe scientifique du projet Fabriques de l’art / fabriques de l’histoire de l’art, elle co-organise avec Katia Schneller le séminaire Quelle actualité pour la critique institutionnelle dans l’art contemporain ? (INHA, Paris)

Tristan Trémeau
Né en 1969 à Lille. Docteur en histoire de l’art, critique d’art et commissaire d’exposition. Professeur à l’Epcc Esba TALM – site de Tours, conférencier à l’ARBA-ESA à Bruxelles et chargé de cours à l’Université Paris 1-Sorbonne. Responsable scientifique de la ligne de recherche Fabriques de l’art / fabriques de l’histoire de l’art. Auteur de nombreux articles pour des revues d’art (Art Press, Art 21, L’art même, La Part de l’Œil, ETC, Esse art + opinion…) et du livre In art we trust. L’art au risque de son économie (éd. Al Dante/Aka, 2011). Archives de ses écrits : http://tristantremeau.blogspot.com/