Lors d’une résidence de trois mois étalée sur la fin de l’année 2013 et le printemps 2014, François Sarhan s’est imprégné des lieux, et a conçu une exposition qui prolonge L’Encyclopédie du Professeur Glaçon.
Ce texte parodie le genre encyclopédique en s’inspirant à la fois de l’esprit surréaliste (collages, collusion d’images incongrues) et emprunte à la fois à la pataphysique de Jarry, aux jeux subtils autour du rapport entre réel et vraisemblable dans la lignée de Borgès, mais également à l’humour corrosif d’un Chevillard ou à l’inventivité verbale d’un Novarina.
Truculent, sarcastique, les pastiches de François Sarhan font mine de dévoiler une vérité ultime sur le château de Chamboord (sic), cousin volontiers délirant du monument dans lequel il a séjourné pendant sa résidence.
Dans le rapport détourné de l’image au texte, l’artiste fait vaciller la stature monumentale du monument tout en lui rendant hommage à sa façon, une façon volontiers satirique faite d’humour cinglant, de revirements hilarants et d’histoire où règne en maître une imagination verbale et iconographique en liberté.
L’exposition comprendra plusieurs installations, collages et textes dans les salles du Conseil (aile royale) et sur les terrasses, mais aussi, de manière moins attendue, des textes intégrés à l’audioguide qui sert d’accompagnement aux visiteurs dans leur parcours.
Des stations d’audioguide seront ainsi ajoutées à celles qui sont habituellement utilisées, selon une numérotation différente permettant de les distinguer des commentaires « autorisés », évitant toute confusion mais jouant du code désormais bien établi lors des visites de musées ou châteaux.
A côté des textes « scientifiques », ceux de François Sarhan seront l’occasion d’entendre une autre « vérité » sur le château, dans la lignée des Monty Python, faisant vaciller le discours traditionnel pour lui substituer, délicieusement, une autre histoire possible, fondée sur des éléments prégnants du château (mobilier, habitudes de cour, galerie de portraits, intrigues politiques, etc.)…
François Sarhan revisite par ce biais une certaine posture de l’art conceptuel, en lui redonnant une fraîcheur humoristique, une vigueur plastique et verbale qui invite à entendre comme le soubassement grotesque d’une mise en scène du château. Chamboord n’est pas Chambord ? Est-ce vraiment si sûr ? Semble rétorquer facétieusement l’artiste…
Informations pratiques
Le catalogue de l’exposition sera en vente à la boutique du château
Lieux : du premier étage au rez-de-terrasse
Tarifs : exposition comprise dans le droit d’entrée
Heures d’ouverture : 9h-18h