Écrire un poème, ou le chanter, ou le rêver, c’était consentir à cette vérité invérifiable, que le poème en soi est contemporain des premiers brasiers de la terre.
Édouard Glissant, Philosophie de la Relation, Gallimard, Paris, 2009
La tendresse subversive est la seule parole avec laquelle nous avons appris depuis 2019 à ne plus bégayer face aux œuvres qui ne résistent plus au monde comme il est, mais prennent le risque d’une radicalité heureuse qui s’enracine depuis les « premiers brasiers de la terre » pour enfanter un monde nouveau.
La rencontre de ces deux termes (« tendresse » et « subversion ») s’impose comme l’évidente conclusion d’une longue période d’agonie qui, depuis la fin du XIXe et le début du XXe siècle, tente de s’opposer à la cruauté du réel par la cruauté machiste de l’avant-garde. Une course à la destruction, un hymne à la reconquête guerrière, autant de désirs à jamais inassouvis.
Détruire l’art, pour que l’art renaisse de ses cendres.
Choquer la bourgeoisie pour qu’elle se réveille enfin. Il faut avouer, avec honnêteté, que la tâche, bien qu’elle soit honorable, fut sans impact au point qu’elle nourrissait tout au long des décennies la voracité d’un monde saturé de sa copie. Le monde est encore un monde faible et l’art, à bien des égards, semble voué à un devenir image, après avoir été marchandise.
La tendresse est la « qualité de ce qui est tendre ; il se dit du jeune âge. », nous apprend le Littré et d’ajouter dans une seconde définition du terme : « Délicatesse des formes ».
À cette deuxième signification, le dictionnaire site Bossuet (Connaissance, IV, 2) « Nul ciseau, nul tour, nul pinceau ne peut approcher de la tendresse avec laquelle la nature tourne et arrondit ses sujets. » Le dictionnaire précise à ce moment de la définition, qu’il est question d’un « Terme des beaux-arts. S’est dit autrefois de la douceur, de la délicatesse et de la légèreté du pinceau, du ciseau. » Il est pour nous essentiel de prévenir que l’acceptation du mot tendresse n’est pas à entendre dans son sens commun.
Infos pratiques
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Nocturne jusqu'à 20h chaque 1er jeudi du mois
Fermeture exceptionnelle : 25 décembre, 1er janvier, 1er mai
Fermeture anticipée à 16h les 24 et 31 décembre
Visites commentées
Les samedis suivants de 15 h 30 à 17 h
Tarif : 4€ par personne / Réservation conseillée
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Durée : 1h30
Visites flash
Les samedis et dimanches suivants
14 h > 14 h30
17 h > 17 h 30
En 30 minutes, parcourez l’exposition La Tendresse subversive pour découvrir le matrimoine de demain.
Tarif : Gratuit
Tarifs
Entrée libre