Josef Nadj (1957, Hongrie, Voïvodine, Kanisza), qui se destinait à la peinture, est devenu chorégraphe, mais on ignore qu’il est photographe depuis toujours. En 1989, il fait l’acquisition d’un Nikon et se lance dans la pratique de la photographie.
En noir et blanc, très contrastés, ses premiers travaux exposés, point de départ de sa démarche avec ce médium, relèvent de la mise en scène photographique dans des espaces ouverts sur l’extérieur.
En parallèle, il poursuit une autre voie, au-delà du cadre strict de la photographie, qui rejaillit notamment sur ses créations pour la scène. Cette recherche, qu’il désigne comme une « dramaturgie
des lieux » correspond à un pur exercice de l’oeil, dans la mesure où elle écarte délibérément l’influence de l’imaginaire. Elle délaisse la mise en situation, l’intervention sur et dans le paysage, pour se concentrer sur la trace, « la perpétuation d’un événement déjà passé ».
Il s’agit parfois de phénomènes et d’environnements naturels que Josef Nadj enregistre le plus souvent dans un rapport de proximité, qui traduit d’ailleurs son attachement à la nature, mais avant tout d’empreintes (« impressions ») laissées par le passage des hommes.