Les rapports entre le son, le signe graphique et l’espace tendent à devenir de plus en plus ambigus dans une partie de la production artistique récente.
À cet égard, les expérimentations menées au début de ce siècle par les futuristes, les dadaïstes, les suprématistes ou, ces dernières décennies, par John Cage, ont constitué de précieux catalyseurs pour les artistes qui souhaitaient se situer par delà les catégories traditionnelles.
Plus généralement, les tentatives d’échange, voire d’osmose entre les domaines du visuel et du sonore n’ont cessé de se ramifier et de se diversifier.
Face à une telle floraison, il convient de s’interroger sur les formes d’expression artistique qui jouent délibérément sur le paradoxe que suppose toute ambition de classification, aussi bien aux niveaux de leur conception que de leur perception.
Ma réflexion portera sur les phénomènes qui manifestent nécessairement des relations de croisement avec d’autres, tels la synesthésie, les correspondances structurelles, le rythme, la notation – représentation visualisée de la pensée musicale -, la sculpture sonore, la performance, ainsi que les médias liés aux nouvelles technologies, qui favorisent des passages entre domaines artistiques, au delà de toute recherche factice de parallélisme.
Jean-Yves Bosseur
Né en 1947 à Paris.
Études de composition à la Rheinische Musikschule de Cologne (Allemagne) avec Karlheinz Stockhausen et Henri Pousseur, Doctorat d’État (philosophie esthétique) à l’Université de Paris I.
Directeur de recherche au C.N.R.S. Professeur de Composition musicale au CNR de Bordeaux jusqu’en 2013.
Prix de la Fondation Royaumont (France), de la Fondation Gaudeamus (Pays-Bas).
Diapason d’or de l’année 1998 pour la Messe.
Élu associé à l’Académie royale de Belgique en 2014.
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