Né en 1987 à Châteauroux, Paul Bonnin étudie d’abord au sein de la classe préparatoire de L’EMBAC.
Il poursuit son cursus à l’École nationale supérieure d’Art (ENSA) de Bourges où il obtient son diplôme en 2016.
Une première exposition à Poteaux d’angle, à Bourges en 2019, lui permet de donner une visibilité à son travail.
Invité pour une résidence d’artiste en nos murs, il bénéficie d’un temps de création et d’un budget de production pour créer de nouvelles pièces.
C’est au cours de ses études à L’ENSA de Bourges qu’il entame une réflexion autour de l’évolution des formes et de la transformation de la matière pour traiter des questions de handicap liées à la malformation. Ses médiums de prédilection sont le textile et la céramique.
Paul explore une situation, la sienne, qui lui fait dire « je pense donc je suis »*, pour lutter contre le regard des autres et l’exclusion sociale dans laquelle le maintient sa maladie.
Il revendique le fait d’être « une substance pensante » comme les autres.
Il a ainsi conçu pour son exposition un environnement qui nous invite à nous mettre à sa place et à celles et ceux qui vivent le handicap.
L’exposition s’apparente à un « brainstorming » dans lequel il faut se frayer un chemin pour circuler dans un dédale de céramiques et de témoignages typographiés qui dialoguent ensemble et sont volontairement inaccessibles au regard.
Mais que disent ces textes qui nous interpellent sur un beau papier métallisé en clin d’œil à une plaque médicale ?
Pour le savoir il faut se contorsionner et adopter le point de vue de l’artiste et des personnes qui circulent dans un fauteuil roulant.
Les textes se font l’écho de témoignages de personnes vivantes qui subissent le handicap et des professionnels du milieu de la santé qui relaient leur souffrance.
Et comme pour entrer en discussion avec ces personnes, Paul Bonnin a réinterprété chaque récit en céramique.
La présentation se polarise sur une estrade en bois d’où rayonnent des artères qui suggèrent la vision d’un chemin en évolution et dont le centre pourrait s’interpréter comme un refuge ou lieu protecteur sur lequel trône une céramique intitulée le sanctuaire.
Gaïa**, cette volumineuse pièce en terre abrite une sorte de microcosme, plantes vivantes et cascade d’eau, qui suggère le maintien de la vie et la germination d’un nouveau regard social.
* René Descartes, Discours de la méthode, Librio, p36.
** Gaïa en référence à la culture grecque. Gaïa la terre nourricière qui nourrit les dieux et les
hommes.
Cette exposition reçoit le soutien de la Ville de Châteauroux, du Ministère de la Culture et de la Communication, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Centre-Val de Loire, du Conseil Régional du Centre Val de Loire et du Conseil Départemental de l’Indre.
Infos pratiques
Horaires d'ouverture
Du mardi au samedi de 14h à 18h - fermée les jours fériés
Tarifs
Entrée libre