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Du 27 Jan au 12 Mar 2022

Vernissage : 27 Jan @ 18h00

Infrahauntologies Part II

Catégorie :

18 Cher

Programmation curatoriale de Bassam El Baroni

Organisé par :

La Box

Adresse :

rue Édouard-Branly 18006 - Bourges

Avec João Enxuto et Erica Love / Bahar Noorizadeh, Vermeir & Heiremans

Infrahauntologies est une programmation d’expositions collectives internationales, développée en deux parties à La Box, mettant en avant les pratiques récentes qui s’intéressent aux questions d’infrastructure.

La prédominance de certains points de vue sur le monde par rapport à d’autres est en partie due à leur intégration et à leur diffusion dans les systèmes, les technologies et les infrastructures de l’environnement artificiel.
C’est pour cette raison qu’un récent mouvement de protestation contre l’idée populaire selon laquelle nous sommes destinés à vivre dans une sorte de présent éternel – sans aucun recours pour façonner un avenir différent et plus équitable – s’est tourné vers les infrastructures comme moyen d’innovation qui pourrait suggérer le contraire.
Pour tenter de sortir de l’impasse du « futur annulé », l’art s’est plongé dans la formulation de modèles spéculatifs et d’une pensée propositionnelle autour des systèmes et des infrastructures, et, à partir de cette position, tente de relever des défis majeurs tels que la financiarisation effrénée de l’économie et le changement climatique hors de contrôle.

Une question clé, explorée par plusieurs travaux dans Infrahauntologies est : Comment tirer parti de la financiarisation et de la mécanisation pour créer des conditions plus équitables et rouvrir des possibilités perdues ? Si certaines infrastructures existantes sont hantées par des héritages historiques et politiques, d’autres peuvent être hantées par un excès de spéculation sur l’avenir – les traces matérielles et les empreintes de paris qui ont été ou non payants.

João Enxuto et Erica Love / Bahar Noorizadeh / Vermeir & Heiremans

Œuvres présentées dans Infrahauntologies Part II :

Bahar Noorizadeh, dans son essai vidéo After Scarcity (2018), suit la tentative des cybernéticiens soviétiques de construire une économie planifiée entièrement automatisée, en revisitant les histoires contingentes de la technologie économique pour permettre l’accès au futur.

João Enxuto et Erica Love, installation de vidéo, Institute for Southern Contemporary Art (ISCA) (2016) présente un prototype institutionnel proposant une alternative significative aux problèmes de la production d’art contemporain et de son économie politique en détournant les capitaux du marché de l’art pour financer un parcours permettant de travailler autrement.

Vermeir & Heiremans’ A Modest Proposal (in a Black Box) (2018) est une œuvre vidéo qui étudie comment la financiarisation des collections d’art public, de l’immobilier des musées et du capital symbolique pourrait être utilisée pour générer une écologie artistique plus équitable.

Biographie du commissaire : Bassam El Baroni est professeur adjoint à l’enseignement des pratiques curatoriales à l’École des Arts, du Design et de l’Architecture de l’Université Aalto, en Finlande. Auparavant, il a enseigné à l’Institut d’art néerlandais, ArtEZ University of the Arts, Arnhem (2013-2019) et a été directeur artistique du désormais fermé espace artistique à but non lucratif ACAF-Alexandria Contemporary Arts Forum en Égypte (2005-2012). Il est le commissaire de Infrahauntologies à l’Edith-Russ-Haus for Media Art, Oldenburg, Allemagne, de juillet à octobre 2021. Ses précédents projets de conservateur incluent : Manifesta 8, Murcia, Espagne, 2010 (co-commissaire) ; Lofoten International Art Festival, Norvège, 2013 (co-commissaire) ; Agitationism the 36th Eva International – Ireland’s Biennial, Limerick, 2014 ; What Hope Looks like after Hope (On Constructive Alienation) at HOME WORKS 7, Beyrouth, 2015. Il est l’éditeur de Between the Material and the Possible : Infrastructural Re-examination and Speculation in Art (à paraître, Sternberg et Edith-Russ-Haus) et co-éditeur, avec Ida Soulard et Abinadi Meza, de Manual for a Future Desert (à paraître, Mousse Publishing).


English version

Infrahauntologies is a program international group exhibition in two parts at La Box foregrounding recent practices that engage with questions of infrastructure.

The predominance of certain outlooks on the world versus others is partly due to their embeddedness in and diffusion through the systems, technologies, and infrastructures of the built environment. For this reason, a recent pushback against the popular idea that we are destined to live in some sort of eternal present—with no recourse to shaping a different and more equitable future—has looked to infrastructure as a medium of innovation that might suggest otherwise. In an attempt to counter the impasse of “the canceled future,” art has immersed itself in formulating speculative models and propositional thinking around systems and infrastructures, and from this position attempts to address major challenges such as the rampant financialization of the economy and runaway climate change.

A key question explored by several works in Infrahauntologies is: How can financialization and computation be leveraged to generate fairer conditions and to reopen foreclosed possibilities? While some existing infrastructures are haunted by historical and political legacies, others may be haunted by an excess of speculation on the future—the material traces and imprints of gambles that both did and did not pay off.

Through the exhibited video and installation works, Infrahauntologies highlights some recurring tendencies within the field of art related to working with infrastructural histories, counter-speculating on infrastructural futures, and embracing fiction as key to supervening upon hegemonic infrastructural nexuses. These overlapping tendencies can be identified as “infrastructural speculation” and “infrastructural re-examination.” In the first, artistic competencies are channeled toward transformative infrastructural scenarios, based on the imaginative rerouting of possibilities dormant in current technologies. In the second, artists revisit the legacies of ill-fated megaprojects, with the aim to identify their aspirations, models, and problems and to use these as pathways for learning from collapse.

Works featured in Infrahauntologies Part II:

Bahar Noorizadeh’s video essay After Scarcity (2018), tracks Soviet cyberneticians’ attempt to build a fully automated planned economy, revisiting the contingent histories of economic technology to enable access to the future.

João Enxuto and Erica Love’s video installation Institute for Southern Contemporary Art (ISCA) (2016) presents an institutional prototype advancing a meaningful alternative to problems in contemporary art production and its political economy by rerouting capital from the art market to fund a path to working otherwise.

Vermeir & Heiremans’ A Modest Proposal (in a Black Box) (2018) is a video work that investigates how the financialization of public art collections, museum real estate, and symbolic capital could be used to generate a more equitable arts ecology.