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Du 05 Mai au 16 Sep 2018

Héritages

Catégorie :

28 Eure-et-Loir

Adresse :

5 place du Marché-couvert 28100 - Dreux

Du 5 mai au 16 septembre 2018, le Centre d’art contemporain départemental l’ar[T]senal propose pour sa 12e exposition, une exposition qui contrairement à sa ligne habituelle (monographies ou duo shows) présente une exposition de groupe avec des œuvres dont les sujets ou pratiques de prédilections sont des héritages des Beaux Arts.

L’exposition Héritages à l’ar[T]senal rassemble17artistes issus de la jeune scène ou de la scène confirmée de l’art contemporain, ainsi que 26 pièces issues de la collection du Musée d’art et d’Histoire de Dreux.
C’est donc 10 ans après la première exposition carte blanche donnée à un artiste contemporain dans un lieu patrimonial : Jeff Koons au Château de Versailles, que le Centre d’art l’ar[T]senal prend le contrepied d’inviter un musée de France, lieu d’Histoire par excellence dans un espace dédié à la création contemporaine, geste manifeste qui accentue l’interdépendance des artistes avec leurs pairs et des lieux de culture quels qu’ils soient.

Par une scénographie emboitée, le visiteur déambule dans un espace où se confrontent des œuvres aux factures les plus contemporaines : vidéo (Louidgi Beltrame), installation (Michel Blazy, Ghyslain Bertholon ou Agapanthe), ou les plus classiques : peinture (Marcos Carrasquer, Blase et Adrien Belgrand), sculpture (Wim Delvoye et Elmar Trenkwalder) et fresque (Guillaume Pinard et Claire Trotignon) et des œuvres d’un autre âge comme la Nature morte aux coloquintes, une huile sur toile du XXe siècle par Roger Chapelain-Midi, une gravure au burin du XVIIe siècle représentant Pierre de Dreux, Duc de Bretagne par N. Pitan, le service à thé du Louis Philippe, Roi des français, réalisé en 1846 par la Manufacture impériale de porcelaine de Sèvres ou encore une broderie sur soie représentant la Chapelle Royale de Dreux réalisée en 1826.

L’idée n’est pas ici de cloisonner l’art ancien et l’art contemporain dans deux espaces temps distincts, mais bien de les associer, de les faire dialoguer et de faire prendre conscience de la porosité entre les créations à travers les âges et jusqu’à nos jours.

Car si la création contemporaine travaille à partir des nouveaux médias et de ce qui fait l’actualité de notre société, elle s’inspire autant des artistes, des sujets, des matériaux et des supports qui ont constitué l’histoire de l’art.
C’est ainsi que les vitraux de Mélanie Lecointe, les pièces dorées à la feuille d’or de Mathias Kiss, les céramiques de Livia Marin, ou les œuvres brodées d’Ana Teresa Barboza n’ont pas à pâlir devant la manne importante d’effets issus des arts décoratifs qui ont orné et ornent encore les édifices religieux, muséaux et patrimoniaux. Autant que les sculptures d’oranges moisissantes de Michel Blazy n’ont pas à rougir face au genre très exploité de la nature morte ou de la vanité.
Manière insidieuse de poser la question de la conservation des œuvres d’art et de l’importance de l’archéologie au même titre que Daniel Arsham ou Maude Maris qui n’attendent pas que le temps passe pour envisager les vestiges de demain.

Lucile Hitier
Chef de service art contemporain Ville de Dreux
Commissaire de l’exposition

Rencontre avec le duo Agapanthe

Dimanche 29 juillet de 16h à 18h

Réservations via visites [arobase]ville-dreux.fr

 

Duo Agapanthe, Vestiges, 2014, installation de sucre / Dimension
variable – Courtesy de l’artiste, aide à la production le Cent-quatre, Paris – Crédit photo : Marc Domage

L’installation Vestiges, 2018 par le duo Agapanthe : Konné & Mulliez (vit et travaille entre l’hémisphère Nord et l’hémisphère Sud) se déploie de sa matière blanche et cristalline dans l’espace, avec sa brillance et sa pureté.

À travers ses blocs de sucres empilés elle fait référence directe
aux architectes de l’antiquité qui par de fins calculs de poids et de formes érigeaient des édifices monumentaux, par simple superposition.
Ici, nous sommes face à une architecture retrouvée aux allures de forum gallo romains à l’état de ruine.
Le duo Agapanthe, véritable archéologues de la société contemporaine, glanent des objets, des matières, des formes et les réemploient dans leurs installations qui oscillent délibérément entre objets de consommation et œuvre d’art.
Leur terrain de jeu, les matières alimentaires et notamment le sucre, vecteur de plaisir à travers les âges, est utilisé comme liant dans leur dispositif, autant que dans leur rapport au visiteur.
Au-delà de la nature morte, ils aiment évoquer toute la gamme symbolique du repas : de la recette à la consommation, de l’appétit à l’interdit, de la distinction sociale à l’appartenance culturelle, du rituel établi à l’invention d’une nouvelle forme.

 

Rencontre avec Ghyslain Bertholon

Le 26 août

Trochés de Face, 2018, taxidermie et bois
laqué, dimension variable.

Diplômé des Beaux arts de Saint Etienne en 1994, Ghyslain Bertholon a très vite orienté son travail sur les rapports entre l’Homme et la nature.
Dans ses Trochés de face, il détourne le traditionnel trophée de chasse en remplaçant le buste de l’animal par son postérieur.
L’animal semble se sauver dans une autre dimension pour échapper à la domination de l’Homme.
L’artiste utilise des peaux issues de l’industrie agroalimentaire qui étaient
destinées à la destruction.

Rencontre avec Mélanie Lecointe

Le 2 septembre

Vous qui êtes mortes, vous qui vivez encore et vous qui viendrez à l’avenir, réjouissez-vous, 2010, vitrail.

Mélanie Lecointe revisite l’art ancestral du vitrail avec des installations qui évoquent des problématiques politiques, culturelles ou encore de genres. L’œuvre présente les icônes religieuses, un menu de fast-food.
Les vitraux perdent leur symbolique religieuse pour emprunter les codes du marketing, des formes simples avec des couleurs éclatantes pour nous pousser à la consommation.
Comme au XIIe siècle, le vitrail reste un vecteur de sens cependant il est désacralisé pour mieux s’intégrer à notre quotidien.

Rencontre avec BLASE

Le 16 septembre

The Break up, 2017, huile sur toile, 130x89cm.

Après avoir suivi une formation de restaurateur de tableaux, l’artiste ne s’est plus contenté de réparer les toiles mais de les détourner.
Dans une série de peintures, Blase s’amuse à réactualiser les scènes peintes à l’aide d’anachronismes, en confrontant l’art classique et l’art contemporain avec humour. Ici, une jeune femme noble qui vient d’apprendre une nouvelle à
la fois terrible et banale : elle vient de se faire larguer. Le portrait noble, académique, lisse et sans émotion, est réactualisé à notre époque où la technologie est omniprésente.

Informations pratiques :
Ouvertures du mercredi au dimanche de 14h à 18h
Nocturne jusque 20 les jeudis
Entrée libre