Reconnu internationalement pour son travail d’architecte, de théoricien et d’enseignant, Peter Eisenman s’est imposé dans les années 1980 aux États-Unis comme la figure majeure de la déconstruction en architecture.
Le parallèle constant qu’il établit avec la philosophie et la linguistique l’invite alors à repenser l’architecture dans son histoire, son fonctionnement et ses limites, et à inventer des configurations qui intensifient l’expérience spatiale et temporelle de l’usager.
La Guardiola House (1986-1988) évoque la trace laissée par la décomposition des mouvements d’une forme glissant le long d’une pente, comme celle d’une vague sur le sable. Conçue pour la baie de Cadix en Espagne, ce projet de maison résulte d’opérations de manipulation (rotation, déplacement, superposition, décalage) d’une figure géométrique de base : le cube.
Dans ce projet, l’architecture ne fait référence qu’à elle-même et au processus qui l’a générée. Elle ne présente plus aucun signe évoquant traditionnellement une maison : la plupart des lieux de vie sont en porte-à-faux au-dessus du vide, des murs opaques entravent les vues sur la mer, des fenêtres dans les planchers contraignent les habitudes des usagers, le sol semble suspendu dans l’air. La complexité spatiale ainsi engendrée crée une désorientation et une perception fragmentée de l’espace qui invite à repenser la relation entre l’habitat et l’habitant.
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