À l’occasion de l’année JJLERAT 2018 le musée Vassil Ivanoff de La Borne, accueille l’exposition Jacqueline et Jean Lerat, Formes humaines. Elle présente une sélection de 28 œuvres majeures du couple d’artistes. Nombreuses sont celles présentées pour la première fois au public.
Constituée depuis les collections de la famille Lerat et des collections particulières, la sélection retrace un fil sensible et formel de l’évolution du traitement du corps par la sculpture céramique.
D’abord figurative, proche de l’imagerie populaire bornoise, de Paul Beyer et de la statuaire des églises romanes du Centre de la France, la représentation du corps va tendre vers l’abstraction.
Jean Lerat (1913-1992) est formé à la sculpture classique par Noêl Feuerstein à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Bourges. Vers 1941 lorsqu’il travaillait pour François Guillaume (Bourges), il re-présente une jeune fille sur une balançoire, et ouvre une voie vers le corps bientôt libéré.
À partir des années 60, il traite les formes fonctionnelles tels des corps contenants. Les volumes anthropomorphes, gonflés, parfois même atrophiés gardent une ouverture. Il applique aux pièces un traitement de surface de façon à ce que les textures associées aux couleurs deviennent des peaux.
Jacqueline Lerat (1920-2009) poursuivra et développera les recherches de matières amorcées par Jean. Chez elle le corps est un témoin. Par ses bouquetières, elle traduit la mode du moment. Ses femmes à l’enfant représentent des corps comme un lieu, celui de l’accompagnement, de la bien-veillance. Progressivement elles se fondent dans la masse lieu de l’aventure du volume et les grands chapeaux deviennent des études spatiales. Lorsque l’équilibre abandonne peu à peu son corps physique, elle trouve à le provoquer en réalisant des sculptures verticales « colonnes » dont la stabilité semble mise à l’épreuve.
Pour la première fois, l’association du musée Vassil Ivanoff, avec le soutien de la communauté de communes fait appel à un commissaire d’exposition, Renaud Régnier.
L’architecture rurale de la salle du musée Ivanoff est gommée par un écrin en bois clair de 15 mètres carrés à la lumière blanche. Seul le sol en carreaux de La Borne nous ramène au site.
Au bout du couloir on entre dans la pièce en immersion. On peut s’y asseoir, regarder les œuvres de près, et consulter le catalogue Formes humaines réalisé pour l’évènement.
L’espace de l’exposition conçu pour offrir au spectateur un rapport intime et privilégié à l’œuvre, impose l’expérience de notre propre corps.
Une occasion de prendre le temps et la mesure de chacune de ces formes humaines, témoins de soixante ans de création.
Informations pratiques
Ouverture du mercredi au dimanche de 11h à 13h et 15h à 18h