Exposition d’Andy Goldsworthy – Galerie des Photographes, Château
Andy Goldsworthy conçoit des œuvres éphémères autant qu’il s’investit dans la réalisation d’œuvres durables.
S’attachant à fixer la beauté d’une scène qu’il a créée avec des éléments simples de la nature, il photographie avec passion ces instants d’intense beauté et leur confère par là-même une sorte d’éternité.
“Ce n’est pas du tout pareil de confectionner une sculpture éphémère et d’en faire une qui reste visible tout le temps […] [La photographie en conserve alors une trace]. Il y a dans ce procédé, une intensité que je ne ressens pas lorsque j’accomplis un travail fait pour durer.” Andy Goldsworthy (Arche, p. 16).
Permettant une “subsistance de l’éphémère”, la photographie prolonge et pérennise le geste de l’artiste en conférant durée et visibilité à ses installations souvent délicates.
Andy Goldsworthy étend l’instant et le temps de la création “Il lance des poudres colorées qui s’estompent dans les airs, place sur la surface d’un lac des feuilles d’iris agrafées avec des épines qui se délitent progressivement sous l’attaque des poissons. Enfin, il sculpte la glace pour en faire des mausolées à l’éternel. Le land artist a construit des œuvres qui empruntent leur temporalité à la nature. Le passage d’un medium à un autre transforme alors ses modes d’inscriptions temporels.” “Il n’est pas nécessaire que la photographie se fane et tombe comme une feuille pour que le changement soit intégré dans le travail photographique.” Charles Auquière, (La Nature photographique d’Andy Goldsworthy, Paris, La Lettre volée, 2002).
Exposition de Jean-Baptiste Huynh – Galerie des Photographes, Château
Jean-Baptiste Huynh est né à Châteauroux en 1966 de mère française et de père vietnamien. Autodidacte, il apprend les techniques photographiques, d’éclairage et de tirage. Il développe ainsi une écriture photographique personnelle et épurée se déclinant à travers le portrait, le nu et la nature morte ou plus récemment les séries Miroirs, Feu et Crépuscules.
Ses recherches sont principalement centrées sur le regard, la lumière, l’intemporalité et la relation à l’infini.
Son œuvre photographique prend corps dans ses expositions, leurs scénographies et ses ouvrages considérés comme partie intégrante de ses projets et expression achevée de sa vision. Il est l’auteur de neuf ouvrages dédiés au portrait. Lauréat de la Villa Médicis hors-les-murs, Jean-Baptiste Huynh expose dans différentes galeries et musées à travers le monde.
« Jardin » – Exposition de Luzia Simons – Galerie des photographes, Château
Le Brésil regorge de forêts, de jungles et de plantes de toutes sortes. En 2012, Luzia Simons, brésilienne d’origine, se rend en Amazonie pour initier une recherche artistique en partenariat avec l’Institut National de Recherche en Amazonie (INPA). Deux ans plus tard, elle retourne dans son pays pour visiter les jardins dessinés ou influencés par Roberto Burle Marx, à qui l’on attribue l’introduction de l’architecture de paysage moderniste au Brésil. Elle décide d’y produire une nouvelle série de travaux. Comme à chacun de ses voyages, l’artiste collecte plantes et impressions puis entreprend ses” scannogrammes”, technique consistant à déposer ses compositions d’agave, monstera ou aloe vera directement sur la plaque de verre du scanner. Une technique éprouvée, à la fois expression et “style” de l’artiste, qui s’inscrit dans la tradition de la photographie sans appareil à laquelle appartiennent, au début du XXème, les photogrammes et les “Rayogrammes” de Man Ray.
Luzia Simons a consacré ces dernières années à enquêter sur l’iconographie florale et à exprimer ses positions artistiques par ce sujet, associant audacieusement hyperréalisme photographique et dessein métaphorique. Ainsi, par exemple, de son travail consacré au motif de la tulipe, dont l’histoire peut être considérée comme un symbole de transmission culturelle, mécanisme identifié par les modernistes brésiliens comme celui de la transculturation ou de l’anthropophagie (Oswald de Andrade). La tulipe, son histoire, ses parcours et ses territoires (géographiques, monétaires, commerciaux…) comme métaphore de l’économie mondiale, de ses transferts marchands et de sa technologie, mais également de ses cultures et des sens qui leur sont attribués.
« Pleasant places » – Exposition de Quayola – Galerie basse du Château
Passionné par l’art ancien autant que par les techniques vidéo et multimédia les plus contemporaines, Davide Quayola créé des œuvres d’une intense charge poétique.
Il utilise principalement le video mapping, technique de projection vidéo qui prend en compte les volumes sur lesquels se posent les images, et permet de souligner en lumière certains éléments d’un objet 3D et de l’animer. Technique novatrice utilisée jusqu’à présent pour projeter des animations dans les spectacles de tous types, le video mapping (et l’art numérique par extension) prend peu à peu sa place comme médium artistique à part entière en fonction de la façon dont les artistes le font évoluer.
“Pleasant Places” permet au spectateur de contempler un paysage qui va évoluer en permanence au fil des images et se transformer en tableau vivant où la texture picturale et pigments se concrétisent sur la toile.
« Nuages » – Exposition d’Han Sungpil – Galerie Longue des Ecuries
Jeune photographe et vidéaste coréen, Han Sungpil crée, principalement à travers la photographie, installations et vidéos, grâce auxquelles il analyse les questions environnementales et réfléchit aux origines et aux relations entre la réalité et sa représentation.
L’artiste s’intéresse aux différentes cultures auxquelles il est confronté en cherchant à les comprendre en profondeur. Curieux de découvrir de nombreux paysages, il explore la nature plus que notre monde quotidien.
Ses oeuvres invitent le spectateur à se poser nombre de questions philosophiques. Il crée des oeuvres participatives fonctionnant en interaction avec le public à travers des processus à la fois poétiques et ludiques. Certaines de ses installations sont de véritables oeuvres virtuelles et surréalistes.
La sensibilité d’Han Sungpil dans son travail montre souvent une touche d’humour, tout en y intégrant des éléments de beauté sublimés.
L’artiste est fasciné par les nuages, tous les nuages, même ceux aux formes particulières que l’homme crée lui-même.
C’est à l’occasion d’une résidence effectuée en septembre 2015 au Domaine de Chaumont-sur-Loire, dans le cadre du programme Odyssée, qu’il a réalisé cette série.