Nous oublions parfois la poésie qui nous entoure.
Dans son atelier-forge, Rachid Khimoune récupère des pièces de rebus, maniant métal et bronze, faisant naître par magie des tortues-casques, insecte chef d’orchestre ou masques de tribus imaginaires.
Ce fils spirituel des sculpteurs Germaine Richier et César a fait, par exemple, des moulages de sols urbains dans différentes villes de la planète à partir desquels il a réalisé ses « Enfants du Monde », messagers emblématiques de paix et fraternité.
Souvent l’artiste a associé au processus de création des jeunes gens croisés dans ses voyages donnant à ses rencontres une dimension ludique et théâtrale.
À partir de plaques d’égout, d’interrupteurs électriques ou autres objets auxquels l’artiste redonne un souffle de vie, nous revisitons un univers quotidien que l’on ne regardait plus. Observez « la peau de nos rues », comme le dit l’auteur, mais aussi comme « une page d’écriture » ; il y a tant à voir, tant à lire.
CLAUDE TÉROUINARD, Président du Conseil départemental d’Eure-et-Loir
Rachid Khimoune
Peintre – Sculpteur – Lauréat du Prix de la Fondation de France (1980) – Chevalier des Arts et Lettres (2002) – Grande Médaille de la Ville de Paris (2004) – Chevalier de la Légion d’Honneur (2007)
Rachid Khimoune est né en France en 1953 à Decazeville (Aveyron) de parents d’origine berbère.
Diplômé de l’École supérieure des Beaux-arts de Paris en 1974, il pratique d’abord la peinture avant de se tourner vers la sculpture. Avec ses nombreuses réalisations monumentales, Rachid Khimoune qui expose depuis 1975, est représenté dans plusieurs musées, collections publiques et privées en France et à l’étranger…
« La mémoire s’est emparée de toutes les virtualités visuelles d’une oralité sans limites et cet éclectisme vital traduit, sans faux-fuyants, l’universalité d’un langage issu d’une très personnelle sténographie de l’instinct »…
Pierre Restany, Critique d’Art, 1995.
« Voir ce que l’on ne voit plus, regarder autrement, dans la magie et le rêve » dit-il, c’est ce qui fait toute la poésie de son œuvre.De la plaque d’égout, à la vieille prise de courant, en passant par les objets de récupération, Rachid redonne relief et vie à l’insignifant. L’univers de Rachid Khimoune : un monde imaginaire peuplé d’animaux réels ou inventés composés d’un fatras d’objets qui peuplent notre quotidien, son « Bestiaire » comme il l’appelle, est aujourd’hui reconnu internationalement par la critique
.« Les Enfants du Monde », sculptures installées à Paris en 2001 est l’une des œuvres majeures de Rachid Khimoune. Pour les réaliser, l’artiste est allé dans plusieurs grandes villes du monde afin d’y prélever la « peau des rues ».
« On pourrait croire que tous les bitumes du monde se ressemblent, et pourtant d’une ville à l’autre, les grilles d’arbres, les plaques d’égouts sont des signes distinctifs tel un tatouage sur la peau qui révèle l’identité de la ville, voire son histoire. J’aurais moulé les mots, Eau – Gaz – Assainissement – Électricité, dans toutes les langues du monde ».
Informatiques pratiques :
Ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 18h et en nocturne jusque 20h le jeudi