Mise en place en 2006, l’option Pratique(s) de l’exposition propose à un groupe d’étudiants de 2e année en Histoire de l’art de l’Université, d’organiser une exposition d’art contemporain au musée pendant six mois.

Cette expérience contribue à valoriser leur formation universitaire en les confrontant directement aux missions professionnelles du commissariat d’exposition, depuis le choix des œuvres jusqu’à la mise en place de visites guidées, en passant par la réalisation des supports de communication.

Les œuvres, choisies dans les collections du Fonds Régional d’Art Contemporain Poitou-Charentes, intègrent le parcours des collections. Emily Bates, Marcel Broothears, Sylvie Fleury, Raymond Hains, Jacob Kassay, Claude Lévêque, Stéphane Magnin, Joachim Mogarra, Hermann Pitz, Eric Poitevin.

Expérience n°10, Extraction traite d’une thématique de la philosophie de l’art : voir l’art comme un soutien à la condition humaine.

Ainsi, les œuvres sélectionnées pour cette exposition répondent à celles du musée des Beaux-Arts pour mettre l’accent sur l’une des fonctions de l’art – nous extraire de la réalité pour dépasser les épreuves de la vie et affronter les dictats de notre société. La recherche du beau, l’engagement, l’onirisme, l’expression d’une identité, la dérision ou l’utopie sont autant de moyens employés par l’artiste pour échapper à sa condition d’homme. Les œuvres constituant cette sélection illustrent ces démarches, susceptibles de remodeler notre vision du monde.

Raymond Hains nous montre que de simples affiches lacérées, que nous remarquons à peine dans notre quotidien, peuvent s’élever au rang d’œuvre.

Jacob Kassay rend le spectateur acteur de la peinture, et le convie à se questionner sur la matérialité de l’image.

L’installation d’Hermann Pitz nous invite à nous évader dans le temps comme dans l’espace en laissant cour à notre imagination.

Eric Poitevin met à l’honneur l’individu lui-même dans son attitude, son expression et son histoire. Marcel Broodthaers, avec son atlas, abolit toute notion d’échelle en représentant tous les pays de la même taille et en faisant se côtoyer des pays sans aucune vraisemblance géographique. Joachim Mogarra, dans ses photographies, transforme la banalité en voyage onirique.

Bloom, d’Emily Bates, pose le récit d’un rapport entre l’homme et son environnement, et parvient à nous montrer la beauté primordiale de la vie dans un lieu oublié.

Stéphane Magnin expérimente le beau décoratif, pour plaire à tout le monde, grâce à ses procédés créateurs.

À travers une posture engagée, Sylvie Fleury critique la société de consommation, sa superficialité, et plus particulièrement la notion de canon de beauté féminin.

Enfin, les lettres de néons rouges de Claude Lévêque déclarant « Nous sommes heureux » au spectateur, imposent un paradoxe : peut-on s’affranchir de notre condition humaine par le biais d’un message utopique ?

Les étudiants de l’Université de Tours vous invitent à vous projeter au travers du regard de ces artistes contemporains pour voir si, grâce à l’expression artistique, votre réflexion peut changer.