L’exposition Enluminé(e)s présente le travail des deux artistes Hermance des Robert et Cyr Boitard. Deux univers, deux personnalités qui vont se confronter aux cimaises du Chai Pierre et Bertrand Couly.
En vis-à-vis, deux approches distinctes de l’humain, du vivant …
Deux regards originaux utilisant des techniques dites classiques, la gravure pour Hermance des Robert, la peinture à l’huile sur toile pour Cyr Boitard.
Le titre de l’exposition n’est pas anodin : il fait référence aux enluminures auxquelles l’artiste Hermance des Robert fait allusion.
Mais également dans sa définition, il signifie « peint de couleurs éclatantes, contrastées » (réf. le cnrtl). Enluminer, c’est illuminer, rendre ainsi « lumineux, éclairer d’une lumière vive », ce que font les artistes en nous donnant à voir avec clairvoyance, sous un autre angle, la réalité.
Hermance des Robert a ainsi plongé dans le recueil médiéval illustré par Barthélémy du « bon roi René » (1409-1480) intitulé « Le cœur d’Amour épris ».
Le roi y raconte, en vers et en prose, la conquête de « Douce Merci » par le galant chevalier Cœur accompagné par son écuyer Désir.
Dans ce récit, le Roi y met ses propres rêves et sentiments, pour une quête de l’amour idéal, teintée de mélancolie.
Hermance des Robert, touchée par ce récit et les enluminures qui sont devenues célèbres, s’en inspire pour une recherche picturale où elle choisit non le détail des scènes existantes mais l’essence même des personnages qu’elle met en scène, telles des figures emblématiques et symboliques.
Chaque image a aussi des attributs (la bougie, la château, le casque ailé, etc.) reprenant le sens des enluminures de l’histoire originelle.
Elle parvient ainsi à une galerie de portraits à la fois modernes dans la composition et flirtant avec des images qui nous semblent comme familières. Illustratrice, Hermance des Robert travaille régulièrement la gravure ; elle propose ici un ensemble de monotypes ce qui lui permet d’avoir de larges aplats, se rapprochant ainsi plus de son travail de dessin.
Que ce soit dans les gravures ou les peintures de Cyr Boitard, on retrouve la plupart du temps l’idée d’un mouvement, d’une action inconnue qui se situerait hors cadre.
Un parcours professionnel dans la création de décors de cinéma et une profonde affection pour le 9ème art n’y seront sans doute pas par hasard…
D’un homme bondissant fraîchement d’un sous-bois au curieux cadrage d’un corps à genoux dans une végétation rougeoyante, du saut alerte d’un bonhomme sur un passage piéton à l’affolement de jeunes oies s’ébattant par surprise, on devine l’intention plus ou moins consciente que quelque chose va advenir, ou surgir… mais parfois aussi c’est l’introspection d’un visage, d’une posture, qui offrira une piste narrative vers des pensées plus secrètes.
L’artiste s’inspire de multiples façons, dessinant régulièrement, ses carnets de croquis se remplissant vite. Ils sont ensuite oubliés, puis redécouverts lui servant de matrice à la peinture qu’il attaque généralement en direct sans dessin préparatoire, laissant ainsi les premiers jets guider le rythme et créer la composition.
Pour l’exposition, Cyr Boitard propose des toiles nouvelles, traitant sur un même plan énigmatique, mystérieux, parfois drôle, les oies, sujet récurrent, et les humains.
Infos pratiques
Horaires d'ouverture
Tous les jours : 10h-12h30 / 14h-18h30
Tarifs
Entrée libre