El Anatsui est connu pour ses sculptures en bois, en argile et ses assemblages complexes de matériaux recyclés.
A la fin des années 1970, il privilégie l’utilisation des tessons de verre et de débris de céramiques (série Pots cassés, 1976-1982).
Deux décennies plus tard, il réalise ses premières pièces de « tissus » à partir de «matériaux pauvres».
Les installations murales monumentales d’El Anatsui (« Sasa » (Manteau), 2004, Coll. MNAM-CCI, Centre Pompidou), ainsi que ses sculptures sur plancher («Tiled flower garden», 2012 ; « AG + BA », 2014) sont constituées de «matériaux de rebut»: capsules de bouteilles en aluminium, canettes concassées, aplaties, ou encore de tôles découpées.
L’artiste assemble soigneusement ces matériaux et les relie entre eux par des fils de cuivre. Les pièces sont d’abord composées au sol, puis elles sont fixées au mur. Leurs formes souples et irrégulières évoquent des drapés, des tapisseries, des vêtements («Man’s Cloth, Woman’s Cloth», 2002).
Les œuvres aux couleurs vives et chatoyantes s’inspirent des grandes étoffes « kente », pièces aux motifs symboliques portées par les chefs ghanéens.
Tels des rideaux de scène ou des tapisseries précieuses, ses tentures métalliques ont paré nombre de façades prestigieuses, du Palazzo Fortuny pendant la 52ème Biennale de Venise (« Fresh and Fading Memories », 2007), à la Alte Nationalgalerie de Berlin (« Ozone Layer and Yam Mounds », 2010), en passant par le Palais Galliera, à Paris (« Broken Bridge », 2012), la Royal Academy de Londres (« TSIATSIA – searching for connection », 2013)… Il a récemment investi la High Line, ancienne voie ferrée aérienne de New York, devenue un parc suspendu, avec un « mur » de métal et de miroirs (« Broken Bridge II », 2012- 2013).
El Anatsui puise son inspiration dans les traditions africaines de recyclage et de détournement d’objets manufacturés usagés. Il a su ériger la récupération en pivot du processus créatif. Ses œuvres interrogent les échanges mondiaux du commerce, la destruction, la transformation des matériaux, symboles des événements traversés par le continent africain.
REPÈRES BIOGRAPHIQUES
El Anatsui
GHANA
El Anatsui est né à Anyako au Ghana en 1944.
Il vit et travaille à Nsukka au Nigeria.
Diplômé du Collège d’Art de l’Université de Science et de Technologie de Kumasi au Ghana (1969), il complète sa formation classique par l’apprentissage des techniques anciennes de la culture ashanti : gravure, céramique, poterie…
Dans les années 1970, il rejoint le groupe d’artistes nigérians Nsukka, associé à l’Université du Nigeria.
Il a enseigné à l’Université du Nigeria de 1975 à 2011.