La maison Max Ernst et l’agence culturelle régionale Ciclic vous proposent une série de cinq rendez-vous, jusqu’au 23 juin, avec l’écrivain et artisteCamille de Toledo, autour du projet Écrire la légende. Ces temps de rencontre jalonnent l’écriture de son roman Le livre des morts et permettent à l’auteur de partager son questionnement sur les rapports qu’entretiennent texte, mémoire et photographie. Pour le lancement de cette aventure littéraire et artistique, vous êtes conviés à une lecture conversation avec l’auteur, suivie du vernissage de son exposition Suspended life/ Vie suspendue, le samedi 10 février.
« Dans ce cycle de lectures et de « conversations au coin du feu » à la Maison Ernst, je voudrais explorer ce désir d’archiver la vie. Écrire la légende de ces images dont nous devenons, parfois malgré soi, les « curateurs », en conservant à l’esprit les deux sens du mot légende : légender ces images en tant qu’elles sont des « documents » qui disent une certaine vérité, et légender, en comprenant ces images comme formant un récit imaginaire, une fable, détachée de la réalité. Les traces de nos vies légendaires… » Camille de Toledo
Les prochains rendez-vous
- épisode #2: jeudi 15 mars, 20h30
- épisode #3: jeudi 19 Avril, 20h30
- épisode #4: jeudi 17 Mai, 20h30
- épisode #5: samedi 23 juin, 17h
Écrire la légende, un cycle de lectures et conversations autour des « photos de famille »
Nous accumulons des images, des quantités considérables d’images de l’enfance, de moments en famille, de vacances, de fêtes, de nos semaines de repos, à la mer ou à la montagne, ou de nos voyages à l’autre bout du monde. Mais d’où vient cette pulsion, ce désir d’archiver la vie ? Et qu’advient-il de ces collections sauvages, intimes, quand les conditions du bonheur ou du voyage se défont, se délitent ? Dans ce cycle de lectures et de « conversations au coin du feu » à la Maison Ernst, je voudrais explorer ce désir d’archiver la vie. Écrire la légende de ces images dont nous devenons, parfois malgré soi, les « curateurs », en conservant à l’esprit les deux sens du mot légende : légender ces images en tant qu’elles sont des « documents » qui disent une certaine vérité, et légender, en comprenant ces images comme formant un récit imaginaire, une fable, détachée de la réalité.Les traces de nos vies légendaires… [Camille de Toledo]
Son projet d’écriture : Le livre des morts
Le livre des morts chemine dans le sillon des livres de Sebald. Il s’écrit à la suite de deux autres de mes livres, Le Hêtre et le Bouleau et Vies pøtentielles, paru en 2009 et en 2010 aux éditions du Seuil.
La matière première de ce Livre des morts sera composée de photographies, les archives photographiques que j’ai recueillies à la mort de mes proches. Il poursuit une intuition sur les traces et la façon dont nos vies sont désormais matériellement exposées par des centaines, des milliers d’images. C’est à partir de ces images que naît l’écriture. Un geste d’écriture qui vient, en quelque sorte, non plus avant l’image comme dans le cas des romans adaptés, mais après l’image, tel un art d’exégèse ou de commentaire. Ce que je voudrais traquer, je crois, dans cet amoncellement de photographies, dans cette abondance des traces, c’est un sens. Pourquoi ai-je jusque-là survécu et à quelle fin ? A quoi sert celui qui reste et pour raconter quelle histoire ?
Camille de Toledo est écrivain. Il a étudié à Paris, Londres et New York. En 2004, il obtient la bourse de la Villa Medicis. Dans un livre de 2007, Visiter le Flurkistan ou les illusions de la littérature monde (PUF), il engage une discussion sur ce que le XXIe siècle « exige » de la littérature.
En 2008, il fonde la Société européenne des auteurs, qui oeuvre à bâtir une « Europe des traductions ». Il est l’auteur, notamment, de L’Inversion de Hieronymus Bosch et Vies et mort d’un terroriste américain (Verticales/Gallimard 2004 et 2007), Le Hêtre et le Bouleau, Vies potentielles, Oublier, trahir, puis disparaître (Seuil, 2009, 2010, 2014) qui composent ensemble ce que Toledo nomme la trilogie européenne. Toledo poursuit parallèlement sa réflexion d’essayiste sur les régimes d’historicité et sur les manières de « changer les temps », dans Les Potentiels du temps, co-écrit avec Aliocha Imhoff et Kantuta Quiros (Manuella éditions, 2016.)
Son cycle, à la Maison de la Poésie de Paris, en partenariat avec Remue.net et Diacritik, Histoire du vertige (Saison 1-2), qu’il conduit depuis septembre 2016, ne cesse de nourrir une pensée vivante, contemporaine, avec et sur la littérature, où les œuvres de Sebald, Faulkner, Borges, Cervantès, et tant d’autres, lui servent de point d’appui pour appréhender notre XXIe siècle. Le Livre de la faim et de la soif, un roman-monde, baroque, qui renoue avec le genre du picaresque, est paru aux éditions Gallimard en février 2017. Toledo travaille actuellement à un roman-graphique, qui paraîtra aux éditions de Denoël Graphics, en mars 2018.
Programme des rencontres publiques :
Épisode #1 – vernissage : samedi 10 février, 17h
Épisode #2 : jeudi 15 mars, 20h30
Épisode #3 : jeudi 19 avril, 20h30
Épisode #4 : jeudi 17 mai, 20h30
Épisode #5 – clôture : samedi 23 juin 17h
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Une nouvelle salle d’exposition ouvrira en mai, dans l’ancien atelier de sculpture de Max Ernst, avec une exposition sur les écritures sonores en partenariat avec le Conseil départemental d’Indre-et-Loire.
En 2018, trois expositions, plusieurs conférences et concerts ponctueront l’année.