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Du 19 Mai au 20 Août 2017

Vernissage : 18 Mai @ 18h30

Eclats Polychromes

Catégorie :

37 Indre-et-Loire

Judith Wolfe

Organisé par :

Château de Tours

Adresse :

Château de Tours 25 Avenue André Malraux 37000 - Tours

Cet Évènement fait partie de :

20 Mai

Nuit des musées 2017

L’exposition Judith Wolfe Eclats Polychromes a lieu dans le cadre de la Nuit des musées à Tours 2017.

Judith Wolfe nous offre une oeuvre qui porte la trace de ses errances. Son besoin de liberté, de mobilité l’amène à peindre sur papier oriental: peinture fluide, les formes et les couleurs sont lyriques. Des rouges comme le sang, des jaunes, des bleus qui évoquent les espaces outremer. Née à la peinture dans le sillage des expressionnistes abstraits, Judith Wolfe n’est pourtant jamais dans l’abstraction pure.Le corps est suggéré, errant et suspendu entre espaces enchevêtrés, offrant une résistance à une possible éclipse de valeurs humaines…Silhouettes esquissées à l’encre de Chine comme autant de ‘ solitudes qui se croisent ‘.

«En fin de compte, la vraie question, celle de ‘Quelle société voulons-nous?’ ressurgit continuellement dans l’espace de ma peinture, faisant irruption dans mon univers coloré et lyrique, produisant ruptures et déchirures. Mon sentiment de révolte s’y trouve ainsi projeté».

Dans la peinture de Judith Wolfe, on peut voir comme un symbole de déchirements, de la précarité, mais aussi de la légèreté qui transmet, avec une indéniable vitalité, une teinte d’optimisme.

Marianne Amar

Notes sur judith wolfe

Judith Wolfe, née à New York en 1940, vit et travaille en Bourgogne. Elle est diplômée de Queens College de l’université de New York. En 1963 elle a suivi un cours avec Oskar Kokoschka à Salzburg qui l’a énormément marqué. Elle a poursuivi ses études à Paris et à Cracovie avant d’installer son atelier en France.

Ses peintures reflètent l’itinéraire de sa vie : dans les années ’70 les voyages dans l’Ouest américain, les montagnes et le maquis Corse et les terres arides du désert du Négev. Dans les années ’80 l’artiste se tourne vers les couleurs intenses, saturées et trouve une nouvelle énergie déployée sur des grands formats. elle découvre les papiers orientales et la technique de marouflage. Elle adopte le papier comme support car elle y trouve une plus grande liberté. elle utilise la peinture acrylique pour la fluidité et l’éclat des couleurs.

Dans les années ’90 sa peinture reflète ses inquiétudes et la figure humaine revient, suggérée, suspendue et errante dans des espaces qui donnent une sensation de solitude, de fragilité… reflet des changements et mutations dans la société.

Depuis le début des années 2000, dans son nouvel atelier en Bourgogne donnant sur la nature, Judith Wolfe travaille les thèmes du paysage, du jardin, du « paradis perdu ». Très consciente des menaces qui pèsent sur l’environment, sur les valeurs humaines, elle vit sa peinture comme une antidote à la morosité.

Elle dit que la peinture est sa manière de résister, d’affirmer la vitalité de la vie.

NOTES SUR MA PEINTURE

Faire jouer la structure, tout en gardant la spontanéité de l’expression, semble être la clef de ma pratique. Le moment délicat étant toujours le passage entre les impulsions et les manipulations réfléchies. Je cherche à créer des espaces dans lesquels on peut s’échapper, voyager et la couleur en est un élément vital. Le dessin, la ligne graphique et parfois le texte se conjugue avec cette couleur intense pour en offrir un contraste.

C’est à partir de 1976 que j’ai commencé à réaliser des grands formats. Le support papier me donne une grande liberté. Parfois je déchire ou découpe les peintures pour les recomposer. Je travaille par séries car j’ai besoin de déborder les limites d’une seule œuvre. Je contre-colle la peinture sur toile tendue une fois l’œuvre conclue.

Ma peinture est toujours issue d’une expérience soit visuelle, émotionnelle ou sociale et n’est pas purement abstraite. Le corps a toujours été plus ou moins présent dans mes œuvres parfois de manière plus emblématique comme dans les « Totems » des années ’70. Dans les peintures de 1989-90 « Le temps du colza » et « Mystères » des figures émergeaient d’une nature luxuriante pour s’affirmer enfin dans mes autoportraits géants « Dédoublements ». Les « Nomades », séries qui suivent, reflètent les mutations, souvent douloureuses, à l’œuvre dans notre société et la figure humaine semble offrir une résistance à une possible éclipse de valeurs humanistes.

Mon engagement pour l’art et la culture est entier. On en a plus que jamais besoin de nous accrocher à une éthique et la peinture demeure un lieu utopique qui permet un teint d’optimisme.

JUDITH WOLFE 2017

Judith Wolfe par Nathalie Hainaut

Composée dans le sillon de ses errances et des espaces qu’elle traverse, la peinture de Judith Wolfe est sans cesse renouvelée.

Pour cette artiste née à New York, installée en France depuis le milieu des années soixante, nourrie d’expressionnisme américain puis européen et de sa rencontre avec les collages de Matisse, la peinture est un acte immédiat, un geste de l’ici et maintenant.

C’est pourquoi la peinture de celle qui se définit comme «nomade» est résolument une peinture jeune car en phase avec l’époque que nous vivons. Tout y fait sens. La juxtaposition, voire la confrontation entre les couleurs vives, rouges expressives presque sanguines, jaunes et jubilatoires, bleues aériennes ou marines et le graphisme net et noir encré de Chine traduit par sa composition plastique une réflexion lucide et piquante.

La conscience de l’extrême fragilité de notre environnement, des multiples dangers qui pèsent sur notre monde ainsi que toutes ces questions en séries peuvent se résumer en une formule: «quelle société voulons-nous?».

Pour réponse et en peinture Judith Wolfe crée des ensembles, des séries aux titres peu innocents: «Where is Paradise now?», «Nomades», Fragilités»…..

Dans toute son œuvre et de manière encore plus flagrante dans ses dernières créations, toutes ces composantes sont mises en espace souvent sur des supports de grand format dressés comme des étendards, puis exposées pour interpeller le regard. Grâce au libre assemblage entre papiers Japon très colorés, noir d’encre, dessin, vides et pleins, apparition de la toile blanche ainsi que la présence de quelques mots et de la figure humaine dans la toile, cette peinture n’est aucunement figée. Telle un carnet de bord elle s’exprime au travers d’un geste précis, sur le vif, non dénué de plaisir et d’optimisme puisque la peinture comme bien des aventures artistiques permet la transcendance.