Cinq artistes ou duo d’artistes, liés par leur émotion devant le paysage, exposent leurs photographies dans le château et les galeries d’exposition de ses dépendances. Le paysage est ici soit admiré sans réserve pour sa splendeur, soit envisagé dans toute la complexité d’une beauté meurtrie par l’action humaine.
Le public du Domaine connaît l’engagement du site en faveur de la réflexion sur le développement durable, au travers de thèmes forts et actuels du Festival International des Jardins, tels le retour à la Terre Mère (2020) et le biomimétisme (2021). Historiquement, la photographie a partie liée avec la documentation de notre monde.
Être photographe, c’est se tenir les yeux grands ouverts, en toutes circonstances. Or qui se tient aujourd’hui les yeux ouverts fait face à deux extrêmes : d’un côté, la beauté du monde toujours là, d’une force intacte ; de l’autre, l’horreur de ravages irréversibles infligés par les activités humaines à l’environnement. Ces deux pôles antagonistes, la Française Tania Mouraud et le Canadien Edward Burtynsky ont choisi de les envisager d’un seul regard. L’un et l’autre présentent des séries qui ont pour sujet des paysages saccagés et dont les images, pourtant, sont d’une beauté sublime.
Dans le contexte lourd des événements survenus en Afghanistan, et en souvenir de la disparition des Bouddhas de Bâmiyân, les images inédites de Pascal Convert montrent, non pas l’extraordinaire falaise et ses sculptures perdues, présentées au Louvre-Lens et au Musée Guimet, mais ce que voyaient les Bouddhas. Ces photographies donnent à contempler les paysages somptueux à travers le cadre de grès de grottes multiples, façonnées par la main de l’homme.
Plus intimiste, la sélection de Raymond Depardon présentée, issue de la série La ferme du Garet, nous offre une plongée précieuse dans l’œuvre de l’un des plus grands photographes et documentaristes français. La voix baisse, le regard se plisse devant ces images d’une ferme comme il en est tant, témoin du passage du temps, à l’échelle des territoires et de leur aménagement, comme de la vie d’un homme et d’une famille. Dans la contemplation, on réfléchit là aussi, sur ce qui lie les hommes et leur milieu, sur la façon dont ce lien peut être mis à mal ou préservé.
Enfin, Clark et Pougnaud, duo de photographes français, apportent leur regard plein de fantaisie, mais non sans profondeur, sur le paysage idyllique qui fut un temps leur Eden, contemplé avec une contagieuse ferveur créative.
Cinq univers aux échos multiples, qui nous engagent autant par l’émotion que par la réflexion, pour en sortir plus lucides et plus rêveurs que jamais.
Du 1er décembre 2020 au 31 janvier 2021, le Domaine de Chaumont-sur-Loire présente par ailleurs d’élégants décors de fête dans les salles du château et célèbre la fin d’année par de poétiques bouquets et compositions.
Infos pratiques
Horaires d'ouverture
Tous les jours de 10h00 à 17h30.
Dernier accès en billetterie à 45 minutes avant la fermeture du site.