Chaque année, la Fondation du doute invite des artistes en résidence de création.
Dans le cadre du programme Viva Leonardo da Vinci 2019 – 500 ans de Renaissance(s) en Centre-Val de Loire, la Fondation accueille le projet de quatre artistes engagés sur les voies aventureuses d’une « ascension » très symbolique.
Matthieu Reynaud, Bertrand Grosol, Jean-Paul Thibeau, Vahan Soghomonian ont, comme l’avaient fait auparavant en 1924, à partir de Blois, André Breton, Aragon, Max Morise, Roger Vitrac, franchi les territoires du doute et se sont aventurés sur les chemins de nouvelles représentations. Cette équipée d’individus est partie à la recherche d’une montagne probable, une montagne nouvelle, symbole d’universalité, un continent en « renaissance »…
Au cours de leur expédition aux frontières de la Transcaucasie, ils ont prélevé des pierres, des plantes, relevé des signes, des formes, des mots, enregistrés des sons, des images…
De retour, ils ont poursuivi la construction d’une arche, sculpture – installation assemblée tout au long de leur résidence, à partir de matériaux renvoyant aux paysages lointains, qu’ils ont habités. Une sorte d’habitat pensé comme le refuge de toute exploration, un centre au cœur d’une montagne d’incertitude.
« Pour qu’une montagne puisse jouer le rôle de Mont Analogue, concluais-je, il faut que son sommet soit inaccessible, mais sa base accessible aux êtres humains tels que la nature les a faits. Elle doit être unique et elle doit exister géographiquement. La porte de l’invisible doit être visible. »
René Daumal /Le Mont Analogue.
Installation réalisée par les 4 artistes dans la Cour du Mur des mots de Ben (jusqu’au 10 novembre, horaires d’ouverture de la Fondation).