Depuis plusieurs années les céramiques de Daniela Schlagenhauf se développent à partir de deux grandes directions, une approche des formes fondamentales de la nature et une autre à partir d’une relation singulière à l’écriture. Bien sûr les formes issues de la nature, comme les coquillages ou les vagues, étaient couvertes de signes, et les pièces qui portaient des signes plus proches encore de l’écriture étaient aussi traversées par des mouvements, ondulations ou torsions donnant naissance à des plis évidents.
Après avoir abordé la céramique à partir de ces deux directions, elle s’est mise en quête de ce qui permettrait de les relier et de comprendre en quoi, si on les pensait autrement, elles se révèleraient être complémentaires. Pour cela, il fallait tenter de rendre sensible dans l’oeuvre achevée le processus même de la création comme rencontre de deux régimes de forces. Ce sont ces forces qui donnent naissance à des plis, des enchevêtrements et des états d’équilibre le plus souvent instables et non plus à des formes déjà répertoriées et connues, attendues et trop aisément reconnaissables.
Le territoire, c’est le domaine en mouvement dans lequel des éléments divers entrent en résonance. Ce que vise à nous faire percevoir aujourd’hui Daniela Schlagenhauf, en faisant se rencontrer dans le processus de l’oeuvre des forces qui restent le plus souvent en sommeil, c’est une sorte de résonance. L’infinie variation de ces moments, souvent fugitifs, durant lesquels les forces à l’œuvre dans la matière et celles, à l’œuvre dans la forme à venir, se rencontrent et s’accordent, ce sont ces résonances qui les produisent. Ces échos entre des éléments provenant d’univers apparemment hétérogènes, en révélant leur compatibilité, donnent naissance à un monde traversé par un accord profond entre les puissances de la terre et la main de l’homme.
Samedi 9 juin à 17h : Conférence de Daniela Schlagenhauf
Présentation du travail et de la démarche artistique.
Entrée libre.