Cette nouvelle édition des Voix de l’architecture sera consacrée à Iannis Xenakis, à travers ses écrits et des documents inédits.
L’architecture et la musique partagent de nombreuses affinités, fondant leur quête respective d’harmonie sur une science des rapports, du calcul et des proportions.
Les architectes du XXe siècle ont souvent tenté de penser l’espace comme un paysage sonore, ouvrant la voie à une architecture atmosphérique et sensitive.
Entre effort théorique et vibration poétique, plusieurs textes, accompagnés d’images et de sons, rendront sensible cette convergence esthétique.
L’occasion de rendre hommage à Iannis Xenakis, inventeur du concept de «galaxie sonore», et qui incarne cette double capacité créative de musicien et d’architecte.
Grec d’origine, résistant, blessé dans les derniers combats, il conservera de l’expérience de la guerre et d’un rapport sensuel à la nature une émotion à laquelle sa musique tentera de donner forme. Ancien collaborateur de Le Corbusier, auprès duquel il concevra le Pavillon Philips pour l’Exposition universelle de Bruxelles (1958), Xenakis s’affirmera comme un précurseur, et l’un des plus grands compositeurs du XXe siècle.
Cette soirée lui sera donc consacrée, à travers ses écrits et des documents inédits.
Depuis plusieurs saisons, le CDN et le FRAC Centre s’associent régulièrement pour organiser des événements qui relient architecture et théâtre.
Ils ont imaginé un cycle de lectures pour faire entendre les textes fondateurs de l’architecture contemporaine. Après une première soirée en 2012 consacrée à Le Corbusier, André Bloc et Claude Parent (en sa présence), Arthur Nauzyciel dirige cette nouvelle lecture qui mettra en perspective architecture et musique.
Lecture dirigée par Arthur Nauzyciel, avec Laurent Poitrenaux
Iannis Xenakis passe sa jeunesse à Athènes, où il achève des études d’ingénieur civil. Résistant durant la Seconde Guerre mondiale, il est condamné à mort, et se réfugie en France en 1947. Il travaille pendant douze ans avec Le Corbusier, en tant qu’ingénieur, puis en tant qu’architecte. Il s’est particulièrement impliqué dans la création harmonique des «pans de verre ondulatoires», du couvent de La Tourette (1954-1960) et dans la construction du Pavillon Philips de l’Exposition universelle de Bruxelles (1958), où il fait émerger une polyphonie tridimensionnelle. Iannis Xenakis réalise qu’il peut transposer l’architecture en musique, il s’efforça également durant toute sa carrière, de relier les concepts mathématiques à l’organisation d’une composition musicale. Disparu en 2001, avec près de 150 partitions, Xenakis apparaît comme l’une des personnalités les plus singulières de l’histoire musicale du XXe siècle.
Laurent Poitrenaux
En 1999 Laurent Poitrenaux a tenu le rôle principal du premier spectacle d’Arthur Nauzyciel, LE MALADE IMAGINAIRE OU LE SILENCE DE MOLIÈRE d’après Molière et Giovanni Macchia.
Il a joué dans pratiquement tous les spectacles de Ludovic Lagarde, dont plusieurs ont été présentés à Orléans: OUI DIT LE TRÈS JEUNE HOMME (2010) de Gertrude Stein, UN MAGE EN ÉTÉ d’Olivier Cadiot (2011) et prochainement LEAR IS IN TOWN (octobre 2013).
Ils se sont retrouvés pour la création de JAN KARSKI (MON NOM EST UNE FICTION) au Festival d’Avignon 2011 (pour lequel il reçoit le prix Beaumarchais du meilleur comédien) et pour celle de LA MOUETTE de Tchekhov, créé à la Cour d’honneur du Palais des papes au Festival d’Avignon 2013.
Au cinéma, on l’a vu récemment dans LES SAVEURS DU PALAIS de Christian Vincent et AU BOUT DU CONTE d’Agnès Jaoui.