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Du 09 Oct 2015 au 21 Fév 2016

Vernissage : 08 Oct @ 18h30

Allures

Catégorie :

45 Loiret

Co-organisé avec :

CAUE du loiret

Adresse :

88 rue du Colombier, entrée boulevard Rocheplatte 45000 - Orléans

Plus d'infos

Du 9 octobre 2015 au 21 février 2016, le cycle Allures propose un parcours à travers les différentes galeries des Turbulences – Frac Centre.

Au-delà de leurs physionomies respectives, les expositions qui le composent suggèrent des porosités et des résonances avec lesquelles le regard du visiteur peut se construire et se projeter.
Cette notion d’allure est liée à l’ordre du visible : elle est « ce qui a l’air de », ce qui est seulement aperçu. Mais elle est tout autant conditionnée par le déplacement, par la vitesse et par les rythmes de celui-ci. Le regard s’organise ainsi au fil d’un cheminement corporel, sensible et cognitif.
À travers les différentes expositions, le cycle Allures invite à percevoir un état pluriel et du monde.

C’est le cas de l’exposition collective éponyme qui, dans la Galerie des Turbulences, présente des œuvres de la collection du Frac Centre-Val de Loire et des travaux d’artistes et d’architectes invités. Ces « présences » urbaines et architecturales résonnent avec les réalisations de Nicolas Moulin, dont l’installation « Steppterminal » est présentée dans la Galerie des Fours à pain, comme une réminiscence d’une modernité inopérante.

Ces prototypes renvoient au contexte de la Reconstruction dans le Val de Loire, et plus particulièrement pour la ville d’Orléans. L’exposition « Reconstructions : Styles et standard», dans la Galerie Centrale, présente ce moment précurseur, riche de projection et de modélisation qui caractérisa ce territoire.

Ensemble, les physionomies multiples des expositions et des œuvres font envisager le pluriel de ces Allures.

bellevue

L’exposition Allures propose d’explorer un ensemble d’œuvres de la collection du Frac Centre-Val de Loire, notamment des acquisitions récentes (Passi, Superstudio, Cantafora) comme des œuvres peu ou pas encore montrées aux Turbulences (Niedermayr, Pettena, EZCT, Labdora, Andrault & Parat) donnant à percevoir, dans leurs singularités respectives, ce qu’elles partagent pour exprimer la notion de «présence» urbaine et architecturale.

Allures s’ouvre donc au champ lié à la pensée visionnaire de formes inédites, signifiantes et affranchies, à travers une sélection d’œuvres s’inscrivant dans cette «mise en œuvre» de figures éclatantes d’une discontinuité prometteuse (Archizoom Associati, UFO, Superstudio).

Allures s’ouvre aussi à la perception d’un état à la fois retrouvé et renouvelé, mâtiné d’histoire et de souvenirs rejoués (Libeskind), de réel manipulé (Casebere, Pettena) ou remotivé (Ian+) dans un prolongement étendu et prospectif des pratiques de l’art entre elles (Di Teana).

Les dépôts obtenus pour Allures (Absalon, les «allures mathématiques de la fonction elliptique» du Laboratoire de Mathématique de Besançon et la sélection d’images exceptionnelles liées au mouvement Vhkutemas) prennent ici tout leur sens : ils sont autant de formes de lien, de passerelles pointant, à travers la diversité de ces présences, sur l’enjeu commun d’un intelligible atteignable. Esquisses, croquis, grilles, histogrammes, typologies, plans, calques, modélisations, maquettes, images argentiques ou images en mouvement… Qu’elles soient les réalités d’une main agissante ou l’expression d’un outil de production numérique, ces œuvres s’envisagent alors à l’aube d’un état de fragilité – qui pourrait trouver son «allure» dans la notion de «sens tremblé» chère à Roland Barthes – et qui forme chez elles forces et densités.

La présence d’artistes et d’architectes contemporains invités (Farah Atassi, Eva Le Roi, sNCDA, Office KGDVS, Vincent Lamouroux, Hayoun Kwon) se conjugue à celle de la collection. Les correspondances s’engagent, débordant les tentatives de clôture, interrogeant nos modalités d’organisation et de définition du savoir, de la (re)connaissance, de perception du sensible. Ces univers hétérogènes esquissent pourtant une cohérence manifeste de la production artistique qu’elle soit du champ de l’art ou de celui de l’architecture.

Éric Dégoutte, commissaire