Artistes : Lena Amuat & Zoë Meyer, Iván Argote, Bernard Aubertin, Elisabeth Ballet, Iain & Ingrid Baxter, Janos Ber, Anna-Eva Bergman, Nicolas Chardon, Claire Chesnier, Constant, Adrien Couvrat, Salvatore Emblema, Herbert Hamak, Donald Judd, Maude Maris, Marianne Mispelaëre, Vera Molnár, François Morellet, Gyan Panchal, Bruno Rousselot, Eva Taulois, Olivier Vadrot, Kees Visser.
En décloisonnant les univers artistiques liés aux champs de la peinture, de la sculpture, de l’architecture et du design, l’exposition Histoire des formes invite à une libre exploration de la forme, de la couleur et du mouvement.
S’il y est majoritairement question d’abstraction, la notion se pose ici comme principe de « mise en forme », éclairant ce qui se joue essentiellement dans la définition de l’œuvre d’art, quelle qu’en soit sa finalité ou son apparence finale.
L’œuvre prend forme à travers une suite de décisions où ses propriétés physiques s’analysent, ses possibilités matérielles se testent, son devenir se précise.
Une histoire la travaille; elle se dépose et se décante dans cette chaîne d’opérations.
Elle sous-tend une volonté créatrice, ou entropique, d’inventer de nouveaux possibles. Elle s’actualise dans la manipulation du matériau, dans les choix de texture, de densité, de contraste et des multiples propriétés physiques à travers lesquelles l’œuvre s’éprouve pour finalement apparaître et se stabiliser.
Ainsi, l’économie de l’œuvre est une organisation qui englobe tout à la fois ses modalités d’apparition en lien avec son support et l’espace où elle s’expose.
Cette organisation formelle structure également un espace à l’intérieur duquel le regardeur peut advenir en tant que sujet et dépositaire qui la reçoit et la fait exister.
Cette exposition a été pensée comme un « champ de formes », pour que l’œuvre de chaque artiste s’inscrive et se singularise dans un même temps.
Ce temps est cependant différencié : trois générations d’artistes habitent l’exposition, déterminant ainsi ce qu’il est possible de ressentir comme un voisinage, une proximité d’héritage.
En formulant des hypothèses de cheminement pour le regard, l’exposition fait converger des formes de temps reconduites, rejouées dans l’ouvrage contemporain et formant un présent habité, un présent historique.
Tenter de penser, de ressentir et d’éprouver ensemble ce qui est ou ce qui fait le contemporain est tout l’enjeu de ce nouveau lieu de diffusion, de production et de programmation artistique que représente Les Tanneries.
Histoire des formes adresse ainsi une invitation au public ainsi qu’aux artistes, commissaires d’exposition et acteurs de la vie artistique qui viendront par leur présence rendre ce désir possible, manifeste.