Depuis 1964 et l’envoi de son premier fusil à l’artiste Jean Dubuffet, André Robillard (Gien, 1931) quitte sa situation de malade interné depuis l’âge de 19 ans dans l’hôpital psychiatrique de Fleury-les-Aubrais pour faire quelque chose de sa vie et devenir sculpteur, dessinateur et musicien.
C’est le point de départ d’une importante production de fusils, de représentations de la conquête spatiale et d’animaux. Le fusil évoque l’enfance de Robillard quand il portait la gibecière de son père gardechasse en Sologne. Il invente des armes chargées d’ironie due à leurs matériaux : objets usagés assemblés évoquent les différentes pièces du fusil (planche de bois, clous, rubans adhésifs de couleurs vives, tuyaux, manches à balais (canon), interrupteur (gâchette), boîte de sardine (chargeur). Précis, il écrit le nom de l’arme et son pays d’origine. Sous ses doigts, les déchets de la société de consommation se transforment en nouveaux objets rassurants.
Pour la première fois, au musée des Beaux-Arts d’Orléans, sont réunies toutes sortes d’objets populaires (armes, navettes spatiales, silhouettes découpées humaines et animales, dessins) imaginés par André Robillard, qui témoignent de cet art spontané et naïf qu’est l’art brut.
L’exposition comprend également la projection du film André Robillard, la vie, l’art brut réalisé par Henri-François Imbert et coproduit par la Société des amis des musées d’Orléans.