L’Ar[T]senal accueille pour quelques semaines une exposition consacrée à Marc Garanger, photographe-reporter éclectique (édition, presse, publicité…) et de grande renommée. L’exposition est constituée de plus de 200 photographies, choisies parmi une photothèque riche de 2 millions d’images accumulées en 40 ans de carrière.
Un stock dans lequel continuent de puiser les plus grands journaux : Le Monde, Le Figaro, le New York Times, Paris-Match… mais aussi les musées, les théâtres…
L’inclassable Marc Garanger, est un photographe de convictions et d’instincts qui affirme d’abord une éthique du regard, faite de respect et de générosité. Quel que soit la commande ou le commanditaire, il affirme et réaffirme la nécessité d’une photographie humaniste qui exprime des sentiments, qui porte un récit, qui suscite une émotion, qui fabrique de la mémoire.
Pour Marc Garanger, il n’est pas d’image qui n’appelle un commentaire ou une interrogation. C’est bien pour cela qu’il souhaite, à l’occasion du vernissage de cette exposition, échanger avec le public présent. Répondre et questionner. Questionner et répondre.
Dans le hall d’entrée, le regard est happé par une envolée d’une vingtaine de grandes photographies rétro éclairées, posées
au sol ou suspendues. Il s’agit souvent de portraits. Gens connus ou inconnus, ce qui importe c’est le jeu (le je) du regard entre le sujet photographié et le photographe avec son objectif.
Sur la mezzanine qui jouxte ce hall lumineux, l’univers du photographe est reconstitué avec un espace de consultation rassemblant ses livres, des documents, des reportages, un entretien filmé et offrant la possibilité de parcourir son site : marcgaranger.com, qui compte plus de 8000 photographies en ligne.
Au rez-de-chaussée, dans les ailes gauche et droite du bâtiment, une centaine de photographies sont accrochées. Chaque photographie est un récit. L’accumulation d’une vie de rencontres et de voyages. Les formats sont divers, les regroupements sont alphabétiques.
Au centre de cet espace, de grandes tables accueillent quelques catalogues de l’exposition où figurent les légendes de chaque image exposée de part et d’autre de la salle. Chaque visiteur peut choisir une image et la reprographier.
« Photo-copier une image qu’on aime c’est emporter une histoire avec soi ».
Marc Garanger est né en 1935 à Ézy-sur-Eure, il reçoit son premier appareil photographique à 15 ans. Il obtient son diplôme d’instituteur et est nommé au Centre régional de documentation pédagogique de Lyon avant d’être finalement appelé sous les drapeaux en 1959 et de partir en Algérie en 1960. Il devient photographe du régiment et photographie (déjà) pour témoigner.
En 1966, il reçoit le prix Niépce pour ses photographies « d’identité » de femmes algériennes. A partir de là, Il ne cessera plus de voyager, de photographier et de publier. Le monde sera « sa chambre claire ». En 2006, il quitte Paris pour s’installer dans le Perche. L’envie de photographier ne l’a jamais quitté et ne le quittera jamais !
Un catalogue de l’exposition a été édité. ll est disponible à la librairie du Compa et à l’ar(t)senal.