L’improvisation
essai vidéo, 19’, coul., 2006-2011 Bande-son de Benjamin Duboc
Si le travail n’est pas considéré comme une « occupation personnelle » (Code du travail), en quoi le temps passé à travailler demeure-t-il propre à celui qui s’y plie ? L’impropriation est un néologisme qui pointe cette expropriation du temps personnel de l’employé au profit de l’employeur et, implicitement, une définition radicalement réductrice du « temps » et du « travail ». L’employé est ici incarné par une sorte de gardien du vide interprété par le réalisateur sur le lieu de son gagne-pain. Ce film est servi par une auto-mise-en-scène et une bande-son originale composée de deux parties distinctes et implacables.
La chaise
vidéo (téléphones portables), 19’ – 2009 Son de Loïc Blairon
Gardien de musée d’art moderne le temps d’un été, le réalisateur fait partager son expérience de l’enfermement en se mettant en scène par un jeu d’actions du corps (frisant l’absurde voire la dépression…), dans ce lieu aussi désert que claustrophobique: l’occasion de réfléchir avec ironie sur le monde du travail et la société surveillée dans laquelle nous vivons, et de jouer avec certaines oeuvres emblématiques du 20ème siècle (la chaise de gardien devient un ready- made par exemple). Exercice de style burlesque, ce film est servi par une auto-mise en scène, permise par la discrétion du téléphone portable.
Tentative de fond (au sens de course de fond) à travers ces mises en scènes volées au temps de travail de montrer comment à travers une fonction aux fortes contraintes – fonction dévalorisante et pour tout dire déshonorante –, le gardien de musée, dépossédé de lui-même au travail et placé de ce fait sous le joug de la loi du travail de 1998, dans laquelle est implicitement spécifié que le travail n’est pas « une occupation personnelle », le gardien cinéaste, donc, trouve une sortie comme il peut…
Ouvert le vendredi, le samedi, le dimanche de 15h à 19h