Après une première commande faite à Jannis Kounellis en 2008, Sarkis propose à son tour une œuvre exceptionnelle pour le Château de Chaumont-sur-Loire. Sa réalisation se fait en deux temps : quarante vitraux conçus et installés en 2011, trente-deux en 2012. Au total, ce sont donc soixante-douze créations qui viendront éclairer et métamorphoser des appartements du Château abandonnés de longue date et spécialement ouverts à la visite.
Tel un musée imaginaire de l’artiste, ces vitraux dévoilent des images fondamentales de vie et de mort, d’amour et d’architecture, fascinantes et insolites « fenêtres mentales », jouant avec la mémoire du lieu, la mémoire du monde et celle de l’artiste. Les scènes représentées sont aussi variées qu’un cerisier en fleurs dans un jardin japonais, un palais à l’abandon au bord d’un étang à Ahmedabad (Inde), un coucher de soleil à Nordland (Norvège), un pan de montagne en marbre blanc de Carrare (Italie), le visage d’une danseuse indienne sous la pluie, la résurrection d’un mort, l’émotion et la lumière d’une cérémonie religieuse arménienne… Ces images, sublimes ou tragiques, seront exposées pendant trois ans, jusqu’au 31 décembre 2014.
Le Parc du Domaine accueille également une autre commande faite à Tadashi Kawamata. Son projet s’articule autour d’une passerelle suspendue au-dessus du paysage et du fleuve, de cabanes enchantées dans les feuillages et de cheminements inhabituels sur d’immenses platelages flottants entre les arbres centenaires.
L’artiste néerlandais Herman de Vries a, quant à lui, choisi le Manège des Ecuries comme écrin pour étendre un tapis parfumé de véritable lavande.
Près de lui, sous l’Auvent des Ecuries, Dominique Bailly joue sur l’architecture du lieu avec cinq sphères de séquoia, de cèdre et de chêne orangées qui répondent à la couleur des briques environnantes. Elle invite également le visiteur à explorer le fond du Parc avec un insolite «Chemin de Diane» et un «Abri», installation de branchages tressés dans le Château d’Eau du Domaine.
Enfin Gerda Steiner et Jörg Lenzlinger, couple d’artistes suisses très sensibles à la question de l’écologie et de la biodiversité, inventent un potage évolutif et surréaliste dans la Salle à Manger de la Princesse de Broglie, dernière propriétaire du Château de 1875 à 1938. Composé de cristaux d’urée colorés, il déborde progressivement le service et envahit la table !
Parallèlement à ces installations, quatre grands photographes contemporains exposent leurs univers, naturels et fantasmagoriques à la fois :
– le Belge Gilbert Fastenaekens, avec des « Noces » quasi mystiques au sein de fascinants sous-bois hivernaux,
– la Suédoise Helene Schmitz, avec d’immenses et mystérieuses serres à papillons abandonnées,
– l’Allemand Manfred Menz, avec son « Invisible Project », d’étranges montages photographiques de paysages évidés de leur architecture,
– le Japonais Shin Ichi Kubota, avec de sublimes paysages de nuages.