La nouvelle et dernière installation de Florent Lamouroux « Petite histoire mousseuse » est visible jusqu’à fin novembre.
Pour cette troisième vitrine, Florent Lamouroux présente un ensemble d’objets entièrement réalisés à partir des chutes de mousses servant à la protection et l’emballage des pièces de la collection du musée.
Fidèle à sa démarche de détournement et d’économie de moyen, l’artiste expérimente pour la première fois les possibilités plastique de ce matériau issu de la pétrochimie. Ainsi, tout comme avec le plastique qu’il utilise fréquemment pour ses qualités d’imitation, les différentes mousses subissent des interventions destinées à changer leur fonction et usage.
Découpées, brûlées, collées, incisées, taillées, superposées, les plaques de mousse deviennent volume puis simili-objets.
Cette mousse qui sert à protéger les réalisations humaines anciennes des ravages du temps devient alors le matériau de création d’un récit dont le dialogue entre les objets se veut décalé et dynamique.
Dans le prolongement des deux autres propositions interrogeant tour à tour les gestes du conservateur dans ce « chantier des collections » puis la valeur de l’objet muséal, Florent Lamouroux propose cette fois-ci d’interroger d’une façon décalée le statut de l’objet muséal, l’évolution de sa fonction liée au temps, à travers différentes époques et cultures.
Il propose ainsi un dispositif narratif, une « Petite histoire mousseuse » de l’objet qui met en scène des interprétations de pièces de collection existantes qui côtoient d’autres objets imaginés. Contrairement aux présentations muséales habituelles, cette installation fait abstraction de toute classification mais en conserve toutefois les codes de présentation.
Le choix des objets représentés a été nourri par des visites de lieux historiques et culturels tels le Cairn de Gavrinis ou le Musée du Quai Branly ainsi que d’expositions comme « Préhistoire, une énigme moderne » au Centre Pompidou ou « En tête à tête » au Musée de l’Homme. Ils ont également été choisi pour leur fonction (outils, instruments, vêtements, talismans, etc) leur forme et leur évolution aux travers des époques et des cultures.
Finalement, au travers de ces sculptures/objets qui dialoguent les unes avec les autres, l’artiste nous raconte une histoire à partir de l’Histoire et souligne que le passé peut apparaître comme un matériau plastique (non figé) lorsqu’il rentre en contact avec le présent de chacun.